One-Shot : Juvia Day

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Elle se sentait seule. Un goût amer reposait dans sa bouche tandis que le vide prenait presque toute la place dans son cœur. Mais elle le chassa, ce sentiment qui la prenait et rangea son plateau de cantine. Elle sortit du réfectoire, le cœur lourd. Juvia laissa ses pieds la guider, la mener où bon semblait. Au loin, un petit groupe rigolait bruyamment. Ses yeux reconnurent instantanément ses amis, joyeux et débordants de vie. Son cœur se serra. Elle se força à marcher tranquillement en leur direction. Un faux sourire vint se poser sur son visage, un masque parfait et subtil. Quant à eux, qui parlaient avec entrain, s'arrêtèrent tous dès que la jeune fille s'assit à côté. Plus personne ne parlait et chacun regardait l'autre, attendant que quelqu'un prenne la parole. La première fut Lucy :

— Oh Juvia ! Nous t'attendions.

Tous les autres la regardaient bizarrement, comme si allaient tous contredire les propos de la blonde. Juvia se sentit défaillir. Parmi tous ses amis, il y avait son amoureux secret. La personne pour qui elle aurait fait n'importe quoi, même décrocher la lune ou bien les étoiles. Pour un terminale, il était incroyablement beau avec une carrure imposante. Ses cheveux ébènes tombaient un peu sur ses oreilles mais tenaient globalement. Ses yeux noirs parcouraient les visages de ses amis mais pas le sien. Juvia voulut se terrer sur elle-même. Elle devait par tous les moyens s'empêcher de pleurer, de laisser couler les larmes sur ses joues. Ses compagnons recommencèrent à parler gaiement mais elle, la solitude lui pesait sur les épaules. Elle était entourée mais au fond, aussi desséchée qu'une rivière dépourvue d'eau. Elle se leva et espéra que personne ne remarquerait ses yeux quelques peu humides.

— Bah Juvia. Pourquoi tu t'en vas ? demanda Lucy, une moue triste peinte sur son visage.

— Je dois faire quelque chose, désolée, balbutia t-elle.

Elle se retourna, ignorant les regards tristes de ses amis et celui curieux, de Grey. Il avait enfin levé les yeux vers elle mais seulement parce qu'elle avait imposé sa présence. Cet oubli lui fit perdre la tête. Tout son corps lui criait de s'enfuir, de ne pas subir l'étouffement. Et pour une fois, elle l'écouta. Elle partit, oublia sa propre douleur pour aller s'isoler dans une autre partie de la cours, sans personne.

Le silence l'entourait, s'apesentissait jusqu'à ce que la cloche annonçant la reprise des cours sonna. Juvia se releva, toute déboussolée. Elle pris son sac et parti vers la bâtiment un. Tout le reste de la journée, elle ignora ses amis malgré leurs regards éberlués. Et ce petit manège dura quelques jours. Le dernier jour d'école, juste avant les vacances d'avril, la jeune bleutée rentra seule. Le cœur lourd, chaque pas lui était de plus en plus difficile. Pour elle, ce jour était un jour très particulier. Elle avait maintenant dix-huit ans, et l'anniversaire de la mort de sa mère était le jour de son anniversaire. C'était le dix-huit avril.

Elle respira marcha lentement tout le long du chemin, évitant à tout prix de penser à ce qui la rendait triste, morne et surtout, dénuée de tout sentiments joyeux. Ses amis lui manquaient. Elle finit par arriver devant sa porte. Sa maison était joliment décorée de fleurs colorées, des petites haies. Derrière celle-ci, la jeune fille possédait un petit jardin. De ses mains, elle fouilla au fond du sac pour en prendre ses clés. Elle les pris puis ouvrit la porte de la maison. Elle s'engouffra dans l'entrée rapidement et entreprit de se débarrasser de son manteau ainsi que de ses chaussures. Son père n'était pas rentré et n'arriverait sûrement que dans une ou deux heures.

Elle monta les escaliers et alla se doucher. Un quart d'heure plus tard, elle se dirigea vers la cuisine dans le but de préparer à manger. Dix-neuf heures. Dans le frigo, elle contempla les étages de nourritures en se demandant ce qu'elle pouvait bien faire quand un léger toquement retentit contre la porte d'entrée. Juvia se redressa et plissa des yeux. Le même bruit se fit plus fort. Juvia se mordit la lèvre inférieure avant de courir jusqu'à la porte pour l'ouvrir. Quand elle fit face à la personne qui avait toqué, sa bouche vint pendre jusqu'au sol.

— Grey ? balbutia la bleue. Que fais-tu là ?

Il lui sourit. Un sourire à faire s'évanouir les filles, en particulier Juvia. L'intéressée se retint de gémir de bonheur ou de partir en arrière et attendit la réponse du jeune homme, patiemment. Ce qui n'arriva pas. Grey se pinça les lèvres et Juvia douta qu'il était venu pour elle.

— Juvia... S'il-te-plaît, ne pose pas de question et va t'habiller plus convenablement.

Ses yeux se baissèrent sur sa tenue en même temps que les miens. La jeune fille était affublée d'un pyjama bleue avec des gouttes d'eau collés dessus. Ses joues se coloraient.

— Mais pourquoi Grey ? demanda t-elle malgré les avertissements.

— Juvia... Ne discute, je t'en supplie. C'est pour toi.

Elle resta bouche-bée. De quoi pouvait-il bien parler ? Pour le savoir, il n'y avait qu'un seul moyen : le suivre. Elle inspira donc profondément et asquieça.

— Je me dépêche, prévint-elle.

Et elle referma la porte et disparut du champ de vision de l'ébène. Elle monta les escaliers au pas de course et mis sans dessus-dessous son armoire, une fois dans sa chambre. Elle finit par dénicher une magnifique robe bordeau et l'enfila. Elle se teigna les cils en noirs à l'aide du mascara et se parfuma. Le tout en quinze minutes. Un vrai record pour elle, ayant l'habitude de passer des heures à se doucher et se préparer.

Elle chaussa des talons noires et pris un sac. Bien avant de partir, elle envoya un message à son père, le prévenant de son absence. Après tout, elle avait dix-huit ans maintenant. Elle sortit de la maison, stressée. Quand elle se retourna, Grey écarquilla des yeux. Elle rougissait de plus belle.

Grey toussa puis passa la jambe sur sa moto.

— Viens, je t'amène, l'invita Grey.

Elle s'installa et posa sur sa tête le casque de protection. Le cœur battant à toute allure et une douleur douce-amère vint se loger dans son corps. Le stress et l'excitation sans doute. Juvia s'accrocha à Grey en venant enrouler ses bras autour de sa taille. Une chaleur agréable et soudaine envahissait son corps. Elle la laissa de côté et se concentra sur la route. Au bout d'un moment, Grey ralentissa. Juvia fronça des sourcils. Ils s'étaient arrêtés devant un grand bâtiment ; forcément abandonné. Les deux descendirent du véhicule tandis que l'accompagnant de Juvia gara la moto. Quant à elle, elle se planta juste devant.

Grey rigola un peu et puis, lui pris la main pour la forcer à rentrer dans le lieu abandonné. Elle traîna des pieds mais une fois dedans, le noir ne laissait place à aucune lumière. Puis d'un coup, un interrupteur s'alluma et une foule lui cria, tous en chœurs :

— JOYEUX ANNIVERSAIRE JUVIA !

Elle écarquilla des yeux, éberluée. Tous ses amis avaient des chapeaux de fête et souriaient. Peu à peu, l'émotion l'envahit et les larmes dévalèrent ses joues. Elle courut dans les bras de ses amis. La fête commença à battre son plein et au milieu de tout ça, Grey se pencha et pris les mains de Juvia.

— Je t'aime, murmura t-il au creux de son oreille.

Juvia bondit au plafond. Plus que tout, elle allait mieux. La bonheur la transperçait de toute part.

C'était son jour. Son jour à elle.

Juvia DayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant