TON PINARD, TON SOURIRE ET MOI attendons ton retour. T'es comme les parents, on sait que tu vas mourir un jour pourtant on te croit éternel.
Y'a toujours une de tes réflexions que tu faisais avec le sourire qui me revient à chaque fois que je fais quelque chose qui te déplaisait. Je souris bêtement quand j'y pense. Même les blagues un peu beaufs des repas de familles ont arrêtées de souffler sur la table. Au bout, tu te trouvais toujours mais là, là chaise est vide.
Tu sais, tonton te sert toujours un verre de rouge pour as t'oublier, il veut rendre ça plus drôle, moins mélancolique. C'est sûr que le vin maintenant il est obligé de le boire seul, maman n'aime pas trop ça et mamie ne boit pas.
J'ai l'impression qu'il manque quelque chose, comme un pilier qui a disparu. Papi, t'es comme un père pour moi, c'est comme si je disais au revoir à maman. C'est impossible. T'es un rayon de soleil, tu rigoles toujours et t'as tout le temps des histoires sous le coude à raconter à qui veut l'entendre.
Tu sais, je ne pleure pas. Ça me fait bizarre de le dire comme ça, j'ai l'impression de m'en foutre de ta mort alors qu'elle m'a abattu, comme un coup de couteau dans le dos. Même à ton enterrement, quand le cercueil a disparu sous terre, il n'y a rien eu. Ce n'est pas que je n'ai pas réussi, c'est que tu ne voulais pas.
T'as jamais aimé les gens qui pleurent, tu trouvais ça un peu inutile dans un sens car tu voulais pas perdre de temps avant de t'entrouvre de la joie dans ton train-train quotidien.
Maintenant, je regarde le fauteuil où tu t'asseyais à chaque fois pour lire le journal. Je le scrute tout en écrivant parce que je ne sait faire que ça, écrire. C'est sûrement une des seules choses que j'sais faire dans ce bas monde. À part les pâtes. Mais ça, c'est pas fou.
Papi, ta bouteille, ta joie de vivre, moi et tout le reste de la famille t'attendons. Prends ton temps s'il faut mais reviens, c'est pire qu'un cache-cache car je sais pertinemment que je ne vais pas te retrouver. Même pas au paradis parce que j'y crois pas.
Y'a pas d'adieu avec moi, c'est comme vouloir oublier quelqu'un qui fait partie de toi. Il y a un au revoir, un beau, celui sous le soleil brûlant, le sourire aux lèvres avec une légère larme qui disparaît.
Papi, je sais que t'es là, quelque part et je vais te retrouver.