𝑷𝒔𝒚𝒄𝒉𝒐𝒕𝒉𝒆𝒓𝒂𝒑𝒚 •° ʰʸᵘⁿⁱⁿ

M

- Quand j'étais petit, j'ai été énormément gâté par mes parents, parce que je suis fils unique. J'allais à l'école comme tout le monde, et j'étais le plus heureux des petits garçons.

Mercredi. Étrangement, ce jour-là, Hyunjin s'était directement confié de lui-même, sans que Jeongin ne le lui demande. Le grand noiraud était conscient qu'il devait enfin changer, et pour cela, il ne devait plus perdre son temps. Le psychologue était tellement fier de lui. Désormais, ils pouvaient avancer.

- Mais à partir de mes 10 ans, ils ont commencé à s'occuper de notre entreprise pharmaceutique familiale, le visage du patient s'était un peu assombri. J'ai commencé à prendre des cours particuliers à la maison et j'étais tout seul.

Jeongin comprenait mieux. Tout cela était juste dû à la solitude et au soudain manque d'amour de ses parents, qui avaient beaucoup été proches de lui durant son enfance.

- Quand j'ai eu mon bac et que je suis devenu majeur, j'ai commencé à sortir et à coucher à gauche et à droite parce que... Je manquais d'attention ? C'était ce que je ressentais.

Et voilà, Jeongin avait vu juste. Hyunjin s'ennuyait, il n'avait pas encore d'amis parce qu'il étudiait à la maison, et pour combler ce manque qu'il ressentait, il avait commencé à coucher avec des inconnus. Et comme sa situation était à l'extrême, il n'avait pas trouvé d'autre échappatoire que le plaisir charnel.

- La première fois que tu l'as fait, tu as aimé ? demanda le psychologue en réajustant ses lunettes rondes.

- Beaucoup aimé, répondit le grand noiraud. J'aimais qu'on me prête de l'attention, qu'on s'occupe de moi. Et j'ai recommencé, puis encore une fois, puis encore...

Et voilà le début de l'addiction. C'était pour combler le peu d'affection qu'on lui portait, car ses parents étaient très accaparés par le travail. Néanmoins, ils aimaient toujours autant leur unique fils et n'avaient cessé de le gâter avec toutes sortes de cadeaux et de nouveautés. Mais cela n'avait jamais remplacé leur présence, malheureusement.

- Une fois à l'université, j'ai croisé Chan. On était dans la même classe en primaire et j'étais content de le retrouver. Il m'a présenté à ses amis et on est rapidement devenu une petite bande.

- Mais ?

- Mais... Quelques années plus tard, ils avaient découvert mon addiction. Au départ, ça ne les avait pas beaucoup dérangé mais... ensuite, j'ai commencé à coucher avec leurs petits amis, leurs coups de cœur, et même l'un d'entre eux.

Jeongin comprenait pourquoi ses amis l'avaient abandonné. À leurs places, le petit psychologue aurait sans doute été en colère aussi. On ne pouvait pas leur reprocher d'éprouver cette rancune envers Hyunjin, mais on pouvait les persuader de le pardonner, leur faire voir que le noiraud avait changé. Ça, c'était encore possible.

- À partir de là, j'ai préféré ne plus trop traîner avec les autres universitaires. Et puis, de toute façon, j'avais fini mes études.

- Et tu n'as jamais pensé à te lier d'amitié avec d'autres personnes ?

- C'est trop dur, j'ai vraiment été blessé par mes anciens amis. Je pensais qu'ils me comprendraient, en tant que potes.

Hyunjin poussa un long soupir.

- Maintenant, je n'aime pas parler à de nouvelles personnes, parce que j'ai peur de me faire juger pour mon addiction. Mais je ne voulais pas m'en débarrasser, parce que c'était ce qui m'avait sorti de mon cocon.