MY SOULMATE (Terminée)

Chapitre 4:

LAURIE BAYLE

   Je suis perdue. Mon esprit est embrumé, et pourtant, je suis certaine de ne pas avoir bu autant que Léo le prétend. Pourtant, il insiste pour que je me repose. Il m'aide à monter, me guide jusqu'au lit et m'incite à m'allonger.

   — Qu'est-ce qui m'arrive ? je marmonne, tandis que tout tourne autour de moi.

   — Rien, poupée. Tu as trop bu. Je te l'ai dit, sois honnête avec moi. Tu es bien la sœur de Brad ? souffle Léo.

   — Je t'ai déjà dit que...

   — Tu m'as menti. Quelqu'un m'a assuré du contraire. J'aimerais l'entendre de ta bouche. Réponds-moi.

   — Qui t'a dit ça ? je tente de le fixer, en vain.

   — Ça n'a pas d'importance. Réponds, grogne-t-il, impatient.

   — Oui. Et alors ? Je n'ai rien fait de mal, lui non plus. Il n'a forcé personne, c'est elle qui... qui lui a demandé. Après, quand il a refusé que leur relation devienne officielle, elle a inventé ce mensonge...

   — Arrête tes conneries ! Tu es pire que lui ! Elle ne m'aurait jamais menti. Arrête de faire de ton frère une victime !

   — Léo, je n'ai rien à voir avec tout ça. Tu n'as pas besoin de te venger sur une innocente. J'étais même pas en ville quand c'est arrivé !

   Son regard se durcit.

   — Il a brisé ma famille. Alors crois-moi, je vais lui rendre la pareille.

   — Arrête, je t'en supplie... Je... Je ne l'ai jamais fait, ne m'enlève pas ça, Léo...

   Il arque un sourcil, un rictus amusé aux lèvres.

   — Ta première fois ? T'inquiète pas, je vais être doux.

   Un frisson d'effroi me traverse. Mes yeux s'embuent, mon souffle se bloque. J'essaie de trouver du courage, de me raccrocher à quelque chose. Inspire profondément. Ferme les paupières. Attends que ça passe. Comme les autres fois. La tempête passera.

   — S'il te plaît... soufflé-je.

   Il ricane.

   — Tu sais, des filles avec des courbes comme les tiennes, c'est devenu rare. Soit elles sont trop maigres, soit trop grosses... Mais toi... Toi, t'es parfaite.

   Je déglutis, mon estomac se noue. Il s'installe au-dessus de moi, son regard glisse sur mon corps.

   — Rien que pour ça, t'es une femme à marier.

   Ses doigts effleurent ma peau, remontent lentement le long de mes cuisses. Je retiens un frisson, me force à rester immobile. Ne pas réagir. Ne pas paniquer. Il caresse mes formes comme s'il les évaluait, et la nausée monte.

   — Ton expression... On dirait une martyre. Garde-la quand je passerai à l'acte, d'accord, poupée ?

   Mes paupières se ferment plus fort. Mon corps entier tremble sous l'angoisse. Je voudrais disparaître. Que l'alcool m'engloutisse, me fasse sombrer avant que...

   Avant que l'horreur ne commence.

   Ses mains disparaissent, remplacées par un grondement assourdissant. Une voix furieuse déchire le silence.

   — Comment as-tu osé toucher MA petite sœur ?!

   Je rouvre les yeux brusquement et me redresse trop vite. Erreur. Tout tourne autour de moi.