Un lien entre nous

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Je ne sais pas ce qui s'est passé, personne ne le sait vraiment je pense, ni lui, ni moi et encore moins les autres. Il n'y a pas de début à cette histoire, ça a toujours existé, c'était instinctif, pure et puissant, dès que je l'ai vu je l'ai senti, lui aussi, il me l'a dit plus tard. C'était un lien entre nous, invisible mais bien présent.

Je ne sais pas ce qui nous a poussés à faire ça, le lien, l'ambiance, le contexte, ou tout simplement l'alcool. Mais ça s'est juste passé.

Il était là, dans l'embrasure de la porte, adossé au chambranle, les premiers boutons de sa chemise défait, laissant entre-voir un torse tatoué et marqué par les années mais encore musclé, ses cheveux mi-long en bataille tombaient gracieusement sur ses larges épaules. Et il me regardait, de son regard si profond et intense que j'en ai frissonné, la pièce s'est comme réchauffée. Et lui, toujours au même endroit, il m'a sourie, et là je me suis complètement enflammée. Ce sourire, son sourire, mon dieu son sourire, un sourire, si doux, si chaud, si charmeur et taquin, un sourire qui semblait dire «viens, oublis tout le reste et viens avec moi» ou encore «vas y, tu en as envie alors vas y si tu l'ose». Il s'est approché, toujours souriant, pendant que moi je le fixais,encore dans tout mes états, il a ouvert sa bouche et a simplement dit «Salut miss ». Je pense qu'il ne se rendait pas compte de l'effet que ses yeux, sa bouche, sa voix, son corps, produisaient chez moi, jeune adolescente pleine d'hormone, ou peut être que si, il le savais bien et qu'il en jouait. Certains trouverons ça immonde, immorale, inconsevable et bien d'autres choses, mais c'était inexplicable, insensé, et incontrôlable, mais surtout dénué de toute mauvaise intention, enfin... c'était juste beau, unique et enivrant, c'était nous, sans les autres, sans les règles, simplement nous. Il n'y avait pas un bruit dans la maison, si ce n'est le tic tac régulier des horloges, et le crépitement du feu dans la cheminée, en face du sofa sur lequel j'étais initialement assise à réfléchir. Il s'est doucement approché, a posé sa main sur le dossier du fauteuil. « Tu ne dors pas. », ce n'était pas vraiment une question mais en détournant les yeux vers l'âtre j'ai tout de même répondu « non. » il s'est assis, ni trop loin, ni trop près de moi. Après quelque seconde de silence apaisant, j'ai continué « Toi non plus à ce que je vois » encore un blanc, on fixait toujours le brasier, « mauvais rêve, et toi ? » cette fois si c'était une question, « je ne me suis pas endormie, trop de chose en tête », si sa voix était habituellement basse elle se fit caverneuse pour dire« une jolie fille comme toi ne devrait jamais avoir vivre au milieu de tant de violence, cette guerre doit finir ». Il a pris le verre de whisky pur feu à moitié entamé que j'avais laissé sur la table et l'a porté à ses lèvres, et il a ajouté « Toute fois tu me paraît trop jeune pour boire ça 'mione, mais je ne dirais rien à Molly si tu me dis ce qui te traquasse, ruminer n'est jamais bon, à ton âge c'est même destructeur ». Un temps passa encore, une minute peut être dix, « j'ai peur, j'ai tellement peur Sirius. » il ne dit rien alors j'ai continué ma confession, « J'ai peur pour mes parents, pour mes amis, j'ai peur de les perdre. J'ai peur de ne pas être la hauteur, d'être un poids, d'être trop faible ». Cette fois si il ne m'a pas laisser finir « Avoir peur c'est normal, moi aussi j'ai peur, mais ne pense plus jamais que tu es faible ou pas à la hauteur, tu es la fille, la femme la plus courageuse et forte que je connaisse, tu es brillante, puissante, magnifique et avec un cœur en or. Sans toi mon filleul, se crétin borné comme son père, serait mort une demi-douzaine de fois, tu n'es pas un poids, tu es une bénédiction et je ne te remercierais jamais assez pour ça, si seulement tu te voyais comme moi je te vois...ne doute jamais de toi, tu es fantastique. ». Ces mots m'ont tellement bouleversé, que sans vraiment réfléchir je l'ai embrassé, d'abord doucement, puis, en voyant que ce fou répondait, plus langoureusement, passionnément, à la folie. La folie, c'était exactement ça, la folie de la guerre, de nos sentiments, de ce lien, la folie d'une nuit. Mais sur le moment aucune de ses pensées ne nous auraient ne serais-ce qu'effleuré, nous étions beaucoup trop occupé, lui à balader ses mains dans mon dos et moi sur son torse, nos bouches toujours soudées, je lui ai presque arraché sa chemise tant je voulais sentir sa peau contre la mienne. Je l'ai sentis se tendre, alors je me suis écartée, sans m'en rendre compte j'étais montée à califourchon sur lui, je me suis assise sur ses genoux toujours face à lui, et on s'est regardé, « un mot, tu n'as qu'un mot à dire et on arrê... » c'est moi qui l'ai empêché de finir cette fois, en le réembrassant tendrement. Il s'est de nouveau écarté et m'a dit, la voix emplie de désir « dis-le, dis moi ce que tu veux Hermione » il couvrait mon cou de baisés mouillés en attendant ma réponse qui ne tarda pas, « Toi, c'est toi que je veux Sirius» lui avais-je murmuré à l'oreille, haletante sous ses caresses. Le suite était comme un rêve, il était doux et brutal à la fois, je n'étais pas vierge mais avec le temps je peux le confirmer, c'était définitivement le meilleur coup que j'ai eu la chance de connaître. On a fait l'amour passionnément jusqu'au petit matin, où épuisé nous nous sommes endormis sur le tapis. En me réveillant quelques heures plus tard, j'ai souri tristement, lui ai replacé une mèche rebelle et ai murmuré à son oreille «j'ai peur de te perdre Sirius». Avant de remonter, je me suis retourné, et lui ai glissé dans la main le pendentif que je portais, cadeau d'adieu.

Quand, dans la matinée, il fut l'heure du départ pour Poudlard, on s'est regardé une dernière fois, tout les deux conscient que le pire était à venir, sans vraiment savoir quoi, il m'a fait un clin d'œil complice et son sourire disait « on se reverra, et ce jour là tout ira mieux ».

Dans le train, Harry nous a montré la photo que Sirius lui avait confié à la gare, et il m'a donné une lettre de sa part que je n'ai lue que plus tard.

« Hermione, à toi qui es si intelligente je ne vais pas t'expliquer pourquoi nous ne pouvons pas entretenir une relation, encore moins à distance. J'ai adoré chaque moment passé avec toi, je ne suis pas fort en sentiments je sais que toi aussi tu l'as senti, ce lien que l'on partage, et tu dois aussi avoir senti ce qu'il nous dit. Toi comme moi savons que l'on ne se reverra pas. Je joints à la lettre une bague, elle est pour toi, si on s'en sort sache que cette bague fait à partir de tes dix-sept ans, office de bague de fiançailles, tu me donnera ta réponse en temps voulu.

Prends soin de toi ma belle, et surveilles Harry pour moi s'il-te-plais.

Affectueusement S.O.B.

PS : Très joli médaillon, je le garde précieusement. »

Et je ne l'ai pas revu avant la bataille au ministère plusieurs mois plus tard, ce jour là, il est parti en me souriant, comme toujours, mon pendentif autour du cou. Je ne l'ai pas pleuré, je le savais et j'avais eu le temps de faire mon deuil, pourtant je n'ai jamais arrêté de chercher un moyen de le sauver, après tout son corps n'était jamais réapparu.

Un lien entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant