Après trois jours de deuil comme le souhaite la coutume, la vie au royaume reprit son cours. Max et moi avions été assignés dans nos quartiers afin de pouvoir rester sereins et pouvoir réfléchir à ce qu'impliquait les derniers événements en date. Aldrick de son côté avait repris ses activités auprès du royaume. Quant à notre souverain Kurios, il avait décidé qu'avoir un précepteur pour Max et moi pourrait nous aider à élargir nos horizons et nous préparer à l'avenir. Max n'avait pas réellement apprécié cette décision, car d'ordinaire il était toujours libre à vagabonder dans le royaume et se trouver des occupations. Néanmoins il n'était pas encore prêt à accorder un choix à son style de vie et cela contrariait Aldrick. Le passage du rite à l'âge adulte précise qu'un adolescent doit trouver sa vocation parmi les différents métiers possibles et devenir apprenti à l'âge de quinze ans. Il lui restait évidemment trois ans, mais ce qui inquiétait Aldrick était que Max ne s'intéressait pas du tout à la chevalerie, ni aux autres métiers qui pourraient le faire entrer dans la caste des défenseurs du royaume et de son armée. Pour Aldrick, bras droit du roi et l'un des meilleurs combattants du royaume, cela le peinait. Dans le village, les habitants disaient toujours qu'avec un père comme le sien, Max deviendrait forcément un élément majeur et qu'il ferait l'honneur et la fierté de son père. La plupart des enfants suivent la coutume, les parents les laissant vagabonder à partir de dix ans parmi le royaume, afin que chacun puisse voir ce qu'était la vie dans un royaume et les métiers que l'on pouvaient y apprendre. Généralement c'est à l'âge de douze ans que la majorité s'arrêtent sur un choix et essayent d'y apprendre la plupart des choses les plus rudimentaires.
Ils avaient trois ans d'observation pour être sûrs qu'à travers les manipulations, c'était ce métier qu'ils leur plairaient. Max approchant des treize ans et malgré de nombreux vagabondages au sein du royaume, il ne prenait aucune décision pour son avenir. Il était polyvalent et tout le monde était d'accord pour dire qu'il excellait dans les tâches que l'on voulait bien lui confier. De plus sa nature humble, serviable et sa générosité étaient des atouts. Mais lorsqu'un adulte lui demandait s'il voulait faire ce métier, Max bredouillait et finissait toujours par partir en courant. Personne ne comprenait pourquoi il ne se décidait pas. Son anniversaire arrivait à grands pas et le sujet revenait souvent entre son père et Kurios.
Notre précepteur s'appelait Solon, un vieil homme avec un air austère qui pourtant n'en avait pas le caractère. C'était par son talent d'orateur et à coups de livres que l'on apprenait les choses. J'avais bien entendu beaucoup plus de choses à apprendre que Max, suite au fait qu'il était plus âgé de deux ans et qu'il connaissait le royaume. Mais ce que j'aimais c'est qu'il était toujours là et me soutenait face à certaines difficultés. Solon n'aimait pas ça et ne le voyait pas d'un bon œil. Quand Max s'impliquait trop, Solon le punissait et lui faisait recopier des transcriptions de phrases anciennes sur des parchemins, après l'avoir sévèrement réprimandé. Dans ces moments, il nous séparait afin que chacun de notre côté, le travail demandé était fourni et correctement effectué. Puis une semaine passa, comme toujours Max avait voulu se mêler du sujet d'apprentissage et Solon l'avait envoyé dans une autre pièce pour y effectuer autre chose, cependant le soir venu lorsqu'il rentra dans nos quartiers il se mit à pleurer. C'était la première fois. Je lui demandait ce qu'il se passait et ce qu'il me dit me peina. Solon avait décidé de confronter Max à la réalité des choses, lui avait fait comprendre que son indécision était lamentable et irresponsable. Il lui avait sermonné tellement de façon cruelle que Max n'en pouvait plus.
Mon grand frère pleurait et c'était la première fois que je le voyais dans cet état. Lui, toujours protecteur et bienveillant, qui souriait tout le temps face à moi, parfois de manière un peu idiote. Une autre semaine passa, Max avait perdu le sourire, Solon avait décidé de nous séparer et de nous apprendre chacun de notre côté, les divers sujets et leçons du jour. Puis un soir notre père, Aldrick rentra plus tard que prévu. Il revenait d'une réunion avec le roi et Solon, ce que nous ignorions. Lorsqu'il rentra dans nos quartiers, il nous regardait d'un air de colère et désolé à la fois.
VOUS LISEZ
Phoenix l'enfant sacré
ParanormalUne aventure palpitante au cœur de royaumes où magie, chevalerie et autres ingrédients du fantastique peuvent se côtoyer... On suivra principalement l'histoire d'un personnage qui au fil du roman découvrira tout ce qui était caché concernant ses ori...