19 - VICTORIA

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Assis sur la pelouse d'un jardin public, Dylan s'est penché pour embrasser Victoria et elle s'est un peu reculé. Elle n'avait pas envie de passer des journées entières à l'embrasser ou lui donner la main dans la rue. Elle n'avait pas non plus envie qu'il lui offre des fleurs pour la Saint Valentin.

Elle avait bien vu lorsqu'ils étaient aller à l'étang de Mathieu que leur couple paraissait réellement fade et vide à côté de celui formé par Fleur et Christopher.

Pourtant Dylan et Victoria formaient un joli couple et s'entendait vraiment bien. Mais ils avaient déjà cette relation avant de se mettre ensemble. Alors à quoi bon ajouter des marques d'affection et des attaches en plus dont ils n'avaient pas réellement envie ?

Et en plus de ça, elle est sûre que son petit-ami partage cette sensation étrange car il ne se comporte vraiment pas comme un garçon amoureux. Et heureusement comme Victoria ne l'est pas non plus, il ne manquerait plus que des sentiments non réciproques viennent compliquer leur relation.

Dylan la regarde et éclate de rire lorsqu'elle se recule, elle le suit.

- C'est quoi le problème ? Demande-t-il en riant

- Tu le sais déjà. Répond Victoria

- Bon il est clair qu'on est pas fait l'un pour l'autre. On aura juste mit un peu de temps à le remarquer. Constate le garçon

Victoria soupire de soulagement heureuse que Dylan pense comme elle.

- On dirait que j'embrasse mon frère, enfin j'ai pas de frère mais tu comprends quoi. Ça fait trop bizarre. Merci de penser comme moi, j'osais pas te le dire.

- En même temps c'était plus facile sans sentiments. Moi non plus j'osais pas t'en parler.

Ils rient ensemble.

- On ne va pas vivre toute notre vie sans sentiments, Dylan. Heureusement que j'ai brisé la glace.

Dylan lui sourit.
- C'est la reine de glace qui dit ça ?

Elle lui tape dans l'épaule avec son poing, en riant.

- Eh ! S'écrie-t-elle

- T'es gentille, en vrai. Sourit de nouveau Dylan

- Non, c'est Alice la gentille, moi je suis la méchante. Il faut bien un ange et un démon. Répond la jeune fille

- Bon, on dit que je t'ai larguée et que t'as pleurer et tout ? Ça fait fille sensible, les mecs auront envie de te réconforter. Propose Dylan

- Non on dit que JE t'ai largué et que TU as pleuré, c'est rare que les mecs montrent leur côté fragile, ça plaira aux filles.

- Ok on dit qu'on a cassé d'un commun accord car on avait envie de faire d'autres rencontres et de pas passer notre lycée ensemble. Genre on s'est rencontrés trop tôt tu vois ?

- Ça me paraît pas mal même si j'aurai préféré que tu passes pour un fragile.

- Moi aussi j'aurai bien aimé qu'on voit ton côté sensible, reine de glace. Mais on ne peut pas tout avoir.

Victoria tend la main à Dylan et celui-ci la serre.

- Contente d'être sortie avec toi. Dit-elle

- Moi de même.

- Et contente d'être amie avec toi. T'es une super rencontre. Heureusement que je t'ai vu fumer devant le lycée le jour de la rentrée. Avoue la jeune fille

- Moi aussi, vraiment. Et d'ailleurs tu veux une clope ? D'ex à ex. Propose Dylan

Victoria hoche la tête. D'ex à ex, c'est cool aussi.

Lorsqu'elle rentre chez elle le soir, après avoir diner avec Dylan (entre ex), ramenée par son chauffeur, ses parents sont encore absents. Et elle se retrouve toute seule. Alors la fille monte dans sa chambre et envoie un message à son père pendant qu'elle monte les escaliers.

« Vous êtes où encore ? »

Sa réponse est presque immédiate :
« Réunion d'affaires pour nous deux, chérie, je suis sûr que tu peux comprendre. Si on ne travaillait pas tu n'aurai pas tout ça. »

Victoria soupire, elle est très contente de tout ce qu'elle a et se retrouvé dépourvue d'argent serait son pire cauchemar. Mais c'est parce qu'elle y est habituée depuis son plus jeune âge. Tout comme certains sont habitués à avoir une vie de famille normale et des parents présents.

Il y a des inégalités partout de toute manière.

Pourtant, Victoria ne souhaite pas reproduire le même schéma que ses parents : elle souhaite devenir plus tard une mère présente pour ses enfants qui veille à leur épanouissement et à leur équilibre. Ce n'est pas le cas de ses parents. Mais c'est vrai qu'elle ne manque de rien et qu'ils lui offrent absolument tout ce qu'elle veut.

Ils souhaitent qu'elle soit une princesse parfaite, cédant à ses moindres caprices. Mais peut-être que la princesse aimerait que son père viennent la border le soir et la regarder s'endormir ou que sa mère lui raconte des histoires sur sa jeunesse. Ce n'était pas le cas : lors de leur repas en famille l'entreprise familiale qui reviendrait à Victoria plus tard était le coeur de toutes leur discussions.

C'est sur ces pensées que la princesse de Sainte Geneviève s'endort.

l'horizon est infini Où les histoires vivent. Découvrez maintenant