24. Crise

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Vendredi 4 Octobre, 18h25, Appartement Rémi

Je suis allongée sur le canapé de Rémi à regarder un film. Ma tête est posée sur les genoux du grand brun. Celui-ci en profite pour jouer avec mes cheveux. Non, nous n'avons pas craqué. On a juste décidé de passer du temps ensemble et je dois dire que de simples moments comme celui-ci m'avaient très fortement manqué.

Le film se termine tranquillement. Je regarde l'heure et me rends compte que ça fait un peu plus de deux heures que je suis ici.

- Merde ! Il faut que j'y aille, je vais être la bourre !
R- T'as quelque chose de prévu ce soir ?
- Je dois voir mes potes de fac. Tu sais Chloé, Mélanie, Julien, Yanis...
R- Et Théo.

Je me relève et le regarde intriguée.

- Je pense pas qu'il sera là non.
R- Tu rigoles? Chloé adore le ramener à chaque fois alors qu'elle sait très bien que c'est tendu. On a l'impression que son but c'est de te caser avec ! Elle me rend ouf avec ce connard !
- Je sais pas si il sera là alors me prends pas la tête ! Et puis on est pas encore ensemble donc commence pas à être jaloux.
R- Et puis comme on est pas ensemble tu vas pouvoir flirter avec lui voire plus, comme si de rien était...

Je reste à le fixer, abasourdie par ce qu'il vient de dire. Je me lève choppe ma veste et mon sac avant de m'apprêter à sortir.

R- Attends Juliette, t'en vas pas...
- Non. Appelles moi quand tu auras fini ta petite crise et que tu arrêteras de monter des théories sur ma pote.

Je clanche la porte et sors de l'appartement calmement. Calme d'apparence parce qu'à l'intérieur, je bouillonne ! Comment il peut me dire un truc pareil ? On vient tout juste de se rapprocher et il est même pas capable de me faire confiance. Je marche en direction de mon appartement sans m'occuper de mon téléphone qui vibre.

Enfin rentrée à l'appartement, je file sous la douche et me prépare vite fait. Je me maquille rapidement et enfile un jean ainsi qu'une chemise blanche. Je m'attache les cheveux en queue de cheval et mets ensuite une paire d'escarpins noirs. Je prends ma veste rouge et mon sac avant de ressortir de l'appartement. Je regarde l'heure sur mon portable. 19h49. Presque à l'heure. Je décide de ne pas faire attention aux messages de Rémi que j'ai reçu et me mets en route.

J'arrive 15 minutes plus tard sur les lieux du rendez-vous. Je suis trop contente de retrouver ma bande de la fac. Je ne les ai presque pas vu de l'été. Je les salue tous chaleureusement.

Julien- C'est bien Ju'! Tu n'as que 5 minutes de retard ! C'est pas le cas de tout le monde...

Je remarque qu'effectivement il manque Chloé à l'appel. Mais cela ne dure pas longtemps car elle arrive peu après et elle n'est pas seule. Merde, Rémi avait raison... Elle a emmené Théo. Celui-ci dit bonjour à tout le monde et se tourne enfin vers moi en m'offrant son plus grand sourire.

T- Salut ! Ça fait un bail !

Je lui fais juste la bise et détourne mon attention sur Mélanie avec qui je continue ma conversation.

La soirée est sympa. Le temps passe super vite. On boit un peu, on fume, on rigole. Le seul problème est que Théo me fixe en permanence et c'est très désagréable.

Je décide de me lever pour aller me chercher un énième verre au bar. Voyant qu'il y a trop de monde et ayant envie de faire pipi, je me dirige dans les toilettes. Une fois que j'ai terminé, je vais me laver mes mains et profite d'avoir un miroir pour me remettre du rouge à lèvres. La porte des sanitaires s'ouvrent et je ne prête pas attention.

?- Tu es de plus en plus belle Juliette...

Je tourne la tête et aperçois Théo, adossé au mur. Je ne réponds pas et me regarde de nouveau dans le miroir.

T- J'ai appris que tu étais plus avec ton petit rappeur. C'est toi qui a cassé non ? C'est ce que Chloé m'a raconté...

Je sers les dents en engueulant Chloé dans ma tête.

- Ça te regarde pas. Maintenant dégage de là.
T- Allez Juliette arrête un peu ton numéro...

Je le sens se glisser dans mon dos. Je le fixe à travers le miroir, le regard dur.

- Je t'ai pas autorisé à me toucher.

Il approche sa bouche de mon oreille lentement.

T- T'es célibataire, moi aussi alors pourquoi pas se faire plaisir...

Je fronce les sourcils et le repousse.

- T'as pas encore compris ? Tu me dégoûtes comme mec. Je sais pas comment j'ai pu coucher avec toi avant parce que faut avouer que t'es un blaireau et que...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il me pousse contre le mur.

T- Tais-toi !

Je dois avouer que j'ai beaucoup moins d'assurance là. Je cache mon appréhension et soutien son regard.

T- Arretes de me faire ses yeux là, tu m'excites...

Avant que je puisse réagir, il se jette sur mes lèvres. Je ne réponds pas au baiser et essaye de le repousser mais n'y arrive pas. Je tourne donc la tête pour décrocher ses lèvres des miennes.

Il descend ses lèvres dans mon cou lentement ce qui me provoque un frisson de dégoût. Je pousse son torse avec mes mains mais il est trop accroché à moi pour que je puisse le pousser. D'un coup, il ouvre ma chemise et en éclate les boutons qui tombent au sol. Je profite de cet instant pour donner un bon coup de genoux dans ses parties intimes. Il se recule à cause de la douleur en lâchant un "connasse" et j'en profite pour me dégager de son emprise. J'essaye de refermer un minimum ma chemise avant de sortir rapidement des sanitaires en insultant Théo de "gros porc" .

Je retourne à notre table en terrasse, prends ma veste et l'enfile vite pour me cacher. Tout le monde me regarde intrigué.

- Désolé mais je dois partir... J'ai une urgence. Bonne fin de soirée.

J'attrape mon sac et mon paquet de cigarette avant de m'éloigner du bar. J'entends quelqu'un courir derrière moi j'accélère un peu le pas tandis que la personne me rattrape.

Chloé- Attends bichette! Qu'est-ce qui te prends de partir comme ça ? On s'amusait bien non ?
- Oui je m'amusais super bien avant que ton pote viennent dans les chiottes pour essayer de coucher avec moi sans mon consentement !

Je la vois buguer et ne plus savoir quoi répondre.

- Je vais pas porter plainte contre lui parce que j'ai aucune preuve de ce qui vient de se passer. Mais je veux plus jamais voir sa gueule. Donc soit tu arrêtes de le ramener à toutes les soirées, soit je viens plus. Je te laisse y réfléchir, moi je me casse.

Je me remets en route. Toute la pression redescend d'un coup et je me mets à pleurer silencieusement. Je décide de ne pas remonter tout de suite chez moi. Je marche donc dans les rues Nimoises et mes pieds m'emmène rapidement là où, inconsciemment, j'avais envie d'aller. Je monte les quelques marches arrivent finalement devant une porte sur laquelle je frappe.

Elle s'ouvre après quelques secondes d'attente et laisse entrevoir une tignasse bouclée.

R- Juliette ? Putain tu répondais pas à mes messages d'excuses, j'ai eu peur et...
- Je suis désolée... T'avais raison...

Je blottis contre lui en pleurant doucement. Je sens Rémi se raidir légèrement mais il me sert quand même dans ses bras en posant un bisou dans mes cheveux.

R- Je veux tout savoir.

Rollercoaster // Tome II (VSO) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant