Un Dr Cullen peut en cacher un autre.

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Je raccompagnai ma patiente jusqu'à la porte du cabinet la confiant à Angela mon assistante. La jeune Mme Newton me donnait l'impression qu'elle allait s'envoler tellement elle était heureuse, malgré son gros ventre. Même si son mari n'avait pu venir, voir son bébé par l'intermédiaire de la simple échographie de contrôle que je lui avais faite, la rendait folle de joie.

— Merci beaucoup Edward. Tu permets que je t'appelle encore ainsi ? Dr Cullen est trop formel, nous étions au lycée ensemble.

— Bien sûr Lauren. Mais tu restes ma patiente donc, pour que Mike n'ait pas la tentation de poser son poing sur mon nez, je préfère t'appeler Mme Newton avec respect.

Je dus la suivre jusqu'à l'ascenseur pour qu'elle lâche ma blouse. J'aimais mon métier pour des moments semblables, pleins d'enthousiasme et de bonheur. Mais j'étais parfaitement conscient que tout n'était pas toujours aussi simple. La salle d'attente était vide.

— Angela ?

Je l'interrogeai du regard.

— Non Dr Cullen. Vous n'avez pas d'autres patientes ce soir. J'ai appelé le service d'accouchement. Rien à signaler.

— Bien. Je termine un peu de paperasserie et je descendrai voir s'ils ont besoin de moi avant de partir.

Revenu dans mon bureau, je ne voyais que l'enveloppe bleue du laboratoire d'analyse qu'Angela avait posée il y a trente minutes. Elle semblait clignoter comme les gadgets à la mode qui attirent votre attention. Je me frottai la nuque. Que devais-je faire ?

J'ai déjà pris trop de liberté hier en lui faisant faire une prise de sang lors de son malaise. Mais j'étais inquiet et connaissant son caractère, elle n'aurait jamais voulu le faire.

Je m'assis derrière mon bureau et frôlai l'enveloppe. Devais-je l'ouvrir ? Est ce que c'était à moi de lui donner ce résultat ? Je regardai la photo de ma femme sur mon bureau comme si elle allait me donner la réponse, mais la Bella en papier glacé se contenta de me sourire en berçant notre premier bébé.

Je soupirai et décrochai mon téléphone. Je composai les trois chiffres du poste d'Alice, la secrétaire de ma «patiente ».

— Hello Sexy Cullen !

— Bonjour Alice, répondis-je en secouant la tête de son éternelle plaisanterie.

— Tu viens prendre des nouvelles de mon Dr Cullen à moi ?

— Si tu consens à m'en donner, Alice. Comment va-t-elle ?

— Bien sûr, je ferai tout pour toi Sexy Cullen, même abandonner mon yaourt à la fraise !

Je l'entendis poser bruyamment un objet métallique sur son bureau . Une cuillère.

— Merci de ton sacrifice Alice. Comment va-t-elle ? répétai-je.

Alice dut sentir que je n'avais plus envie de plaisanter.

— Comme d'ordinaire, Edward. Autoritaire et efficace. Remuante et décidée : trois appendicites et 2 colectomies, 4 coloscopies ensuite et les consultations habituelles. Elle n'est pas tombée dans les pommes, mais elle trimbale des cernes à effrayer un vampire. Et elle a oublié son amabilité quelque part entre votre appartement et l'hôpital.

Alice avait baissé le son sur les derniers mots. J'étais de plus en plus inquiet. Lorsque la veille, elle s'était évanouie juste à la fin de son service, Alice m'avait appelé. Un peu de glucose en injection et cinq minutes de repos plus tard, notre princesse était revenue à elle et nous avait engueulés de nous angoisser pour rien. Pour elle, nous avions amplifié une petite hypoglycémie et la montagne avait accouché d'une souris. Peut-être, mais les signes étaient bel et bien existants. J'avais dépassé ma condition de gynéco et avait pris l'initiative d'envoyer un échantillon de sang au labo pendant sa brève perte de conscience.

Un docteur  Cullen peut en cacher un autre   (nouvelle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant