L'ouverture du rideau à été instantanée. À peine nous étions nous arrêtés devant cet amas métallique, qu'il s'élevait déjà. Au fur et à mesure de sa levée, je voyais ce à quoi je m'attendais : un entrepôt, basique, avec des étagères industrielles, sur lesquelles se situaient des cartons à ne plus finir d'en voir. Pourtant de l'extérieur, le bâtiment semblait petit. La monotonie du lieu le rendait infiniment grand. On est entrés, et, comme à l'ouverture, le rideau s'est fermé aussitôt derrière notre passage. M. Fargo se dirigea tout naturellement vers sa gauche. Je le suivais de près, tout en tentant de voir une fin à ces couloirs interminables et mal éclairés. Quelques allées traversées plus tard, j'aperçus de loin un employé dans les rayons. J'étais un peu plus rassuré de savoir que quelqu'un était là, quelqu'un qui, en plus, avait l'air de travailler ici. On a encore marché, et, enfin, on a pu traverser une porte qui menait, si le panneau qui y était accroché disait vrai, vers l'administration. J'ai été un peu perplexe : je me suis dit qu'avoir des bureaux à côté de l'espace de stockage était très peu agréable, voir même un peu étrange. J'étais donc un peu troublé en apercevant, au fond du couloir, deux ou trois bureaux.
Je m'étais fait la remarque que circuler dans ce couloir était plaisant : il n'était ni trop large, ni trop étroit. Ce n'est pas le genre de chose excessivement utile à relever, je l'admets, mais l'inconnu de savoir ce qui allait se passer me rendait un peu nerveux, au point d'observer et analyser tout ce qui m'entoure. Il y avait de la place pour que deux personnes circulent en même temps, de manière assez libre, mais trois personnes ne passaient pas, surtout avec la carrure de Dembe. Il se mit simplement derrière nous et nous suivit, de près.
L'entrepôt froid, fade et mal éclairé avait laissé place à un couloir chaleureux et bien décoré. On a cessé de marcher : on était arrivé devant une porte de bureau. M. Fargo se donna la peine de frapper. Une voix grave répondit un simple « oui », un peu sec d'ailleurs.
M. Fargo entra le premier. Le pas sûr de lui qui l'avait accompagné jusqu'à l'entrée de ce bureau se stoppa net, laissant à la place un pas plus décontracté, des gestes un peu plus naturels. Je passais également la porte, et, Dembe la ferma derrière lui. Nous étions désormais tous dans le bureau, ce à quoi s'ajoutait un nouvel homme à qui appartenait probablement ce bureau. J'inspectais ce curieux homme de haut en bas. Ce coup d'œil fût en fait très bref étant donné sa petite taille. Il leur serra la main, à M. Fargo et Dembe. Il était amusant de voir les deux opposés se saluer : Dembe, très baraqué, grand et obligé de baisser la main, et cet homme, petit, un peu maigrichon et obligé de monter la sienne. Toutes les caractéristiques d'un homme de son âge était sur son visage : des lunettes rectangulaires, un bouc mal taillé couleur poivre et sel et une calvitie avec quelques cheveux de la même couleur que sa barbe. Seule sa taille pouvait le faire se démarquer, et encore, pas dans le bon sens du terme. Après avoir salué, non sans mal ses deux collègues, il s'avança vers moi, avec un grand sourire, et me tendit la main. Je la lui serrai et lui lança un conventionnel « Enchanté. ». Il me répondit très chaleureusement :
— Salut petit, moi c'est Glen.
Je trouvais ça assez ironique qu'il me dise "petit", mais je me contentais de garder cette réflexion pour moi.
Il retourna s'asseoir sur son siège, qu'il fut obligé de baisser pour remonter dessus, et qu'il remonta une fois qu'il était assis. M. Fargo pris la parole :
— Alan, je te présente Glen. C'est, à la manière de Dembe, un ami de très longue date, et qui plus est, un homme aux nombreuses compétences. Il est le gérant du supermarché, mais il est également très bon dans différents domaines, totalement opposé à celui de la gestion d'un supermarché. Grossièrement, il réalise la plupart du temps l'impossible.
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S.E.L.M.A. [EN RÉÉCRITURE]
Научная фантастикаEn 2141, un terrible séisme provoque la mort de milliers de personnes, et ravage Conceiçao, une ville densément peuplée et très attractive. Alan, un jeune lycéen à l'autre bout du pays, menant une existence relativement paisible va alors faire la re...