Une soirée banale

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J'étais dans la douche quand mon cerveau à tout d'un coup disjoncté, je me suis mise a penser à l'assassin que j'avais malencontreusement croisé en rentrant chez moi.

J'avais passé assez de temps en son humble présence pour constater qu'il était beau, très beau même.
Mais je connais la chanson :
Les garçons séduisants qui cachent par leur beauté une face sombre d'eux même.
Ici c'était les insecticides, et ça, je ne pouvais le pardonner et encore moins quand il s'agissait d'un papillon, précisément d'un argus bleu qui plus est !
N'a-t-il donc aucune sensibilité, aucun cœur ?
Est-il assez bête pour ne pas remarquer la beauté d'un être aussi fort et fragile qu'est le papillon ?
Que je suis naïve !
Il est évident qu'il est bien trop occupé à s'admirer devant un miroir ou à séduire toutes les nanas qui auraient un postérieur supérieur à la taille moyenne !

:« - Je le hais !!! Hurlais-je sous la douche

    - Baisse d'un ton Chewbacca ! Et sors de cette douche, l'eau chaude est pas gratuite que je sache ! » S'égosilla mon géniteur

Tsss, tous les mêmes !

En retournant dans ma chambre je profitais de la chaleur qu'offraient le coucher de soleil du début du mois de septembre pour m'installer sur mon perchoir habituel : le rebord de ma fenêtre.

Coloniser le premier étage de notre grande maison avait bien des avantages comme celui d'avoir une salle de bain pour moi et de pouvoir m'adonner à des activités telles que la lecture de « l'île mystérieuse » de Jules Verne sur un espace aussi étroit que le rebord de ma fenêtre.
En effet, mon père a le vertige et s' il me voyait, c'est l'attaque cardiaque assurée!

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J'étais plongée dans ma lecture quand tout à coup l'objet qui partageait ma vie depuis presque 10 ans sans jamais me quitter se mit à diffuser la douce voix de ma meilleure amie :

« - Mimosa appelle Coquelicots je répète, Mimosa appelle Coquelicots ! S'exclama-t-elle

    - Coquelicots au rapport : j'ai assisté à un assassina, Mimosa à vous !

    - J'espère que c'était sanglant ! Me répondît-elle d'une voix enjouée

    - Lou ! C'est un crime ! Il a tué un papillon !

Lou Taylor était mon acolyte, mon partenaire du crime numéro 1, que dis-je mon double maléfique depuis la naissance.
Nous étions  inséparables, réellement inséparables.
Il était impossible de nous tenir dans nos maisons respectives qui sont très précisément à 5 mètres d'écart l'une de l'autre (en vrai j'en sais absolument rien mais elle habite la maison d'en face quoi) sans que nous finissions en pleure chacune.
Pour pas lier à ses crises de morve et de larmes à répétition nos parents ont eu la merveilleuse idée de nous offrir des Talkies-walkies.

Depuis ce jours, ils ne nous ont plus jamais quitté et nous avons toutes deux mis en place trois règles très strictes :

Règles 1 :
- On ne se sépare jamais du saint Talkie-walkie !

Règles 2 :
- On éteint jamais le saint Talkie-walkie (sauf en cour évidemment) !

Règles 3 :
- On éteint VRAIMENT jamais le saint Talkie-walkie (sauf en cour x2) !

Règles 4 :
- Parce qu'on est jamais trop prudent : On éteint VRAIMENT VRAIMENT jamais le saint Talkie-walkie (sauf en cour x3) !

Règles 5 :
- Bon okay vous avez compris.

Du Coup, ces fameux Talkies-walkies (qui au passages ont avec le temps adopté le très tendre sobriquet de Gentiane pour ma part et Gilbert pour Lou) sont les reliques les plus chères à nos cœur.

Minute Papillon ! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant