Chapitre 11

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Je n'ai pas toujours été un assassin, je ne suis pas né mauvais. Tout a commencé lorsque j'étais enfant, j'ai vécu mes premières années dans la violence. Mon père était un homme horrible, il battait ma mère pour tout et pour rien. Au début je ne comprenais pas pourquoi il était comme ça, cette violence lui venait de son père qui le battait également. Ma mère a toujours fait en sorte que mon père ne lève jamais la main sur moi, elle prenait des coups qui m'étaient destinés, je m'en suis toujours voulu pour ça. J'ai compris dès ma tendre enfance que dans ce monde cruelle, la force était primordiale à ma survie. J'ai agi pour la première fois de ma vie lorsque ma mère a tenté d'en finir avec lui malheureusement ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Ma mère avait caché un pistolet dans sa table de nuit, elle comptait le tuer une nuit dans son sommeil mais il avait vu le coup venir. À ce moment-là je dormais dans ma chambre mais des bruits m'avaient réveillé, ces mêmes bruits provenaient de la chambre de mes parents. Je me rappellerai toujours de cette nuit, je tremblais de peur et il m'a fallu plusieurs secondes avant que je ne me décide à traverser le couloir. Je n'oublierai jamais l'image qui m'est apparue lorsque j'ai pénétré dans la pièce; mon père était sur ma mère en train de l'étrangler, au sol il y'avait le flingue qu'elle avait caché dans sa table de nuit. Il avait dû la désarmer, j'ai ramassé l'arme, mon père n'avait pas remarqué ma présence il était beaucoup trop concentré.
_ T'as voulu me crever poufiasse? T'es qu'une pute et laisse moi te dire une chose, quand j'en aurais terminé avec toi j'irai voir ton putain de fils!
Pour la première fois de toute ma vie, toute la peur en moi s'est évaporée, j'ai vidé tout mon chargeur. Les deux corps étaient inertes, je me suis approché d'eux, j'avais éliminé mon père cela signifiait que ma mère et moi avions enfin droit au calme. J'ai poussé le corps de mon père.
_ Maman, réveille-toi, papa ne nous fera plus jamais de mal.
Elle ne répondait pas, ses yeux sans vie n'ont jamais quitté mon esprit. Ce soir j'ai fait une triste découverte, une des balles que j'avais tiré avait touché ma mère, je n'ai jamais su si c'était moi ou mon père qui avait mis fin à ses jours.
Je fus livré à moi lorsque j'avais 8 ans, j'ai quitté le domicile familial le soir même de l'accident, j'ai été recherché par la police durant des mois. Mais j'ai réussi à survivre en volant et en fouillant dans les poubelles. Durant cette période j'ai été seul, ça a duré deux ans. Un soir où la pluie et le vent se déchaînaient, j'avais réussi à voler de quoi manger dans une supérette, j'avais remplis mes poches à ras bord. Deux choses m'ont marqué ce soir-là, la première chose c'est que j'ai dû courir pour ne pas me faire prendre. Il me fallait un endroit où je pouvais me mettre à l'abri afin de déguster mon repas, je me suis donc dirigé vers un entrepôt désaffecté. La deuxième chose qui m'a marqué cette même nuit, c'était ce que j'y ai découvert, il y'avait une femme qui tenait quelque chose dans ses bras. Elle ne bougeait pas et j'entendais des pleurs, ça venait de la femme mais ce n'était pas elle, j'ai directement compris la scène à laquelle je faisais face; il s'agissait d'une mère qui était morte avec son enfant dans ses bras. Je me suis rapproché du corps de la défunte, c'était un garçon qui devait avoir deux ans de moins que moi. Ce garçon me rappelait la situation qui fût autrefois la mienne. Il pleurait et ne voulait pas lâcher sa mère, j'ai tenté de le séparer du cadavre mais rien à faire il était têtu;
_ Hey, arrête de chialer tu ne vois pas qu'elle est morte?
_ Laisse moi tranquille!
_ Pleurer ne la ramènera pas, et puis c'est dégueulasse de te cramponner comme ça à un cadavre!
_ Ce cadavre...C'EST MA MÈRE !
_ Pauvre idiot, c'était ta mère! Et puis ce n'est pas la peine de hurler, si tu veux rester je vais pas te forcer à la lâcher.
Comme l'entrepôt était assez grand, je m'étais posé plus loin afin de pouvoir manger sans que ce crétin ne me dérange. Au bout d'une heure ou deux, il s'est séparé du corps et il est venu me voir, il était silencieux.
_ Qu'est-ce qu'il y a ?  Tu veux quelque chose ?
Son estomac criait famine, les bruits de son ventre résonnaient dans tout le bâtiment.
_ Je vois, tu as faim? Heureusement pour toi, il me reste une pomme. Tu la veux?
_ Oui...
Il s'approche pour venir me la prendre mais je ne lui donne pas l'occasion de toucher la pomme.
_ Si tu la veux, tu dois me la prendre!
Je me suis amusé avec lui durant une quinzaine de minutes, le pauvre était fatigué et ses larmes coulaient le long de ses joues. Il a foncé sur moi et je l'ai tout simplement balayé. J'ai croqué dans la pomme et je lui posé une question toute simple :
_ Petit, tu ressens quoi actuellement?
Il pleurait mais il m'a tout de même répondu:
_ De la tristesse et de la colère.
_ Je sais que ça fait mal mais cela nous montre que nous sommes vivant. Dorénavant si tu veux survivre tu ne devras jamais oublié cette souffrance.
Je lui ai jeté la pomme qu'il a dévoré en quelques secondes.
_ Je m'appelle Travis et toi c'est quoi ton nom?
_ Ray, il répond la bouche pleine.
C'est dans cet entrepôt que Ray est devenu mon petit frère, c'est là que tout a commencé!

L'Ange de la mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant