Chapitre 3

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Tu as beau boire mais tu ne t'habitueras jamais à ton propre poison. Autrement dit, le verre de trop est souvent synonyme de descente aux enfers et de drames en tout genre. Surtout dans ce type de soirée, de commodités pesantes grouillant de personnalités plus célèbres les unes que les autres.  En réalité, je n'aurai jamais du venir à cette soirée, comme je l'avais prévu quelques heures plus tôt. 

Le trajet avait duré environ vingt minutes. Ce n'était pas long du tout , mais il m'avait permis de me reposer et surtout, de me préparer pour cette soirée qui s'annonçait abominable. La pluie commençait à ruisseler sur les vitres de la berline, mais elle était fine. 

"C'était super ce soir, je suis si fière de toi. Maintenant tu vas pouvoir souffler, mais fais attention quand même, ce n'est pas une soirée avec tes amis, c'est une soirée professionnelle, et il y aura beaucoup de monde autour de toi, notamment pour ce film, comme la presse à scandale ou encore les photographes qui organisent cette cérémonie." Prévient Karen. 

"Mhh.." Je souffle. " Comment ça les photographes et les paparazzis dans la salle ?" Sa réflexion m'interpellais. 

"Non, les chasseurs de stars seront à l'extérieur, mais certains photographes sont partenaires de cette soirée, et par conséquent, ils seront dedans, mais ne t'inquiète pas, ils sont assimilés à un endroit restreint, dédié aux photos publicitaires. En aucun cas ceux là ne prendront de photos scandales. Je te préviens juste, ne bois pas trop, ne fais pas de drames, je lève un sourcil, parce que ton état en ressortant de la salle sera aussi capturé!" annonce-t-elle avec son joli sourire de maman poule. 

"Merci manager adorée, de m'amener à cette soirée de rêve. Quelle chance que j'ai. Aller, tape là!" je déclare ironiquement avant de lui tendre ma main. Étrangement, elle me tape dedans mais tout en levant les yeux au ciel, ce qui signifie en langage Karen " tu me gonfles." 

"Nous sommes arrivés mesdemoiselles."  Le chauffeur nous avertit tout en ouvrant nos portes et en nous fixant les parapluies au dessus de nos têtes. Cette fois ci, nous ne nous attardons pas devant les paparazzis, car de un il pleut, et de deux, la soirée est privée. 

Lorsque je rentre dans cette grande salle, je sens les regards se poser sur moi et une sorte de chaleur envahit cette pièce. Un majordome s'occupant du dressing prend nos vestes. Me voilà maintenant en robe, les manches dénudées et le dos nu. Mes escarpins résonnent sur ce sol rigide. 

Le buffet et le bar se trouvent sur les côtés et au centre, tandis que les photographes sont positionnés au fond de la galerie. Je vois Karen se diriger vers ses amies, d'accord. Elle me laisse en plan comme ça. Je remarque Nate à quelques pas de moi, en passant je récupère une coupe de champagne. Un Moët et Chandon, mon favori.  J'attrape quelques gourmandises et continue ma marche vers mon meilleur ami. Décidément il semble occupé à, encore une fois, essayer, je dis bien essayer, de faire du charme aux jeunes invitées. Je rigole toute seule à ses idioties. 

" Putain, tu peux pas faire attention!" Je jure avant de regarder mon verre, venant d'être renversé sur ma robe. "Fais chier." Les dents serrées je relève les yeux et là, à ma grande surprise, Stevenson. Certains yeux sont fixés sur moi. Je m'en moque. Je n'ai rien fait de mal. J'aperçois au loin Karen me faire signe de me calmer, de soigner mon langage avant de comprendre. De comprendre par qui j'avais été percutée.  Elle fronce les sourcils, et je sens qu'au fond de tout  son être, elle prie le seigneur pour que cet incident n'ait aucune répercussion pour la suite de la soirée. 

"Excusez moi mademoiselle Brown. Bon film au passage. Ça fait longtemps, environ quatre, ci.." Je le coupe. 

"Tu veux quoi ? Dégage Stevenson." Je rétorque simplement, de façon hautaine, avant de reprendre mon chemin vers les toilettes, pour tenter de récupérer cette foutue robe. 

Deux heures plus tard, la soirée continuait, quant à Nate et moi, nous n'arrêtions pas de faire des jeux débiles d'alcool, et nous commencions à être un peu atteints, comme à peu près les trois quarts de cette assemblée. 

"Cette soirée est pas mal, un alcool de qualité gratuit, je dis Oui pour avoir ça tous les jours!" Je répétais ça depuis vingt minutes. Nate rigolait et était d'accord avec moi. 

Nos verres levés, nous dansons, jouons, dansons, et rigolons. On s'amusait. Mais je pouvais quand même sentir le regard pesant et lourd d'Edward. Mais pas un regard gentil et mignon, juste, vous savez, ce regard noir, ce regard envieux à la fois jaloux, méchant mais tendre. Ce regard à la façon Bad Boy. Le regard d'edward Hunter Stevenson. 

"Il veut jouer, on va jouer!" Je déclare. 

"Jouer à quoi ? Hailee, ne t'en occupe pas." S'exclame Nathanael, en rigolant. Il était déchiré. 

"T'inquiète, rien de physique, rien de verbal. Juste dans le regard."

La soirée battait son plein, la musique était de plus en plus forte, et la multitude de personnes présentes ici, de plus en plus soûlent. C'était rigolo, mais nos têtes nous faisaient mal. Bien que nous étions encore conscients, certains actes pouvaient être regrettables. 

Il est actuellement minuit et demi. Son regard était toujours perçant, et nos yeux, n'arrêtent pas de se croiser. C'est vrai que lui résister, c'était assez compliqué, d'ailleurs je n'ai jamais réussi. 

C'est à ce moment précis, que Edward s'approcha d'une fille, une jeunotte aux cheveux lisses, méchés, et aux lèvres pulpeuses. Les photographes se déplaçaient dans le salle pour prendre des clichés en tout genre.  Une fois au niveau de Stevenson chuchotant à l'oreille de cette pimbêche, je m'approchais également. 

"MESDAMES ET MESIEURS, VOICI EDWARD HUNTER STEVENSON!" J'invoque les photographes, et soudain, les centaines de yeux retournent vers eux. Mais Karen, quant à elle, me regardait de façon.. Oups. Ses gros yeux me faisaient comprendre que j'allais avoir à faire à elle. Tant pis. "SA RÉPUTATION DE COUREUR DE JUPONS N'EST PEUT ÊTRE PAS QU'UN MYTHE, VOUS AVEZ LA PREUVE SOUS VOS YEUX. SUR CE, BONNE SOIRÉE!" Je bramais, avant d'aller me resservir un verre, et d'aller prendre l'air dans la pièce d'à côté, seule. 

Adossée contre ce mur, le verre dans la main, la porte s'ouvrit. 

"Salut toi." Lance Edward, avant même que je n'aies le temps de tourner la tête pour voir qui rentrait dans cette pièce. 


(Petite explication pour la première phrase du chapitre : Il était commun pour les empoisonneurs de prendre des petites doses de leurs poisons afin que leur corps s'habitue et qu'ils soient immunisé. Sauf qu'on est jamais immunisé contre l'alcool)


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