Les trois semaines qui suivirent cette soirée furent les plus mouvementées de ma vie. Je me rapprochais beaucoup du conte de Marbeau sur ordre du roi et commençais à en apprendre plus sur ses activités illicites. Je voyais régulièrement le roi pour lui informer de mes avancées dans ce domaines. Je me rapprochais aussi énormément d'Henriette qui devint une amie très proche. Je restais froide envers Adélaïde qui semblait m'éviter depuis le bal costumé. J'eus aussi la chance de rencontrer les deux petites filles de Henriette: Marie-Louise et Anne-Marie qui avaient respectivement 3 et 4 ans et qui vivaient à Saint-Cloud avec leurs gouvernantes. Je trouvais d'abord ça étrange que ces deux petites filles ne séjournent pas à Versailles avec leur mère puis j'appris que seuls les enfants du roi vivaient à Versailles. Je devins aussi une bonne amie de Philippe d'Orleans, qui avait une conversation des plus agréables et nous fîmes plusieurs fois de longues balades en forêt ensemble. Au fil du temps je sentais le roi s'impatienter face au temps que prenait la mission et il me fit comprendre avec plus ou moins de sous-entendus que je devais partager le lit du conte afin qu'il me fasse entièrement confiance. Je retardais sans cesse ce moment, en passant des informations au roi que j'arrivais à obtenir du conte par des baisers ou des caresses. Mais le roi me fit bien comprendre que cela n'étais pas suffisant jusqu'au jour où je lui apportais un carnet en langage codé que j'avais subtilisé dans les appartement du conte. Il me dit qu'il allait le faire déchiffrer mais que pendant ce temps je devais continuer ma mission. Je savais ce qu'il attendais de moi. Je devais le faire.
Je me dirigeai vers les appartements du conte de Marbeau, bien décidée à avancer dans ma mission pour l'achever le plus vite possible. Je savais que mes actes auraient des conséquences, dont la principale était la perte de ma virginité. Si je réussissais à prouver que le conte était un traître ou au contraire qu'il était digne de confiance, le roi serait satisfait et me trouverait un mari qui ne se préoccuperait pas de ma pureté.
Dans le cas contraire, je pouvais oublier tout projet de mariage. Un homme noble veut une femme pure c'est bien connu. Il fallait absolument que je réussisse, c'était vital. Pour mette toute les chances de mon côté, j'avais mis un corset plus serré que jamais faisant admirablement ressortir ma poitrine et faisait paraître ma taille plus fine que possible . J'avais revêtu une robe rouge foncé plutôt provocante, par son décolleté plongeant. Je m'était coiffée en laissant quelques mèches devant mon visage pour un effet indomptable et j'avais mis un rouge à lèvre rouge particulièrement voyant.
En bref, mes intentions étaient claires rien que sur ma tenue.Je pénétrais dans son antichambre. Une servante m'annonça et j'entrais dans la pièce principale. Le conte était seul, attablé à un petit bureau. Il leva les yeux vers moi et une lueur d'envie passe dans ses yeux.
« -Que me vaux le plaisir ma tendre amie... demanda t-il en s'approchant de moi.
-Une envie subite de m'amuser, voilà tout ! affirmais-je avec un ton coquin. »
Je pris place sur le sofa, pris une grande respiration et décida de passer à l'action. Je devais le faire ,pour mon futur. Je m'allongeai gracieusement sur le sofa, en faisant bien attention de remonter ma jupe pour laisser entrevoir mes bas de la même couleur que ma robe. Le conte le remarqua, me dévisagea et me regarde avec un regard entendu.
« -C'est donc « ce »type d'amusement que vous êtes venue chercher à mes appartements... Pourquoi moi ? Il y a sûrement de nombreux hommes beaucoup plus jeunes et plus attirants qui vous feraient cet honneur...
- Et bien, les jeunes garçons ne m'intéressent pas vraiment, je préfère les hommes plus expérimentés... Mais si cela vous déplaît je peux aller voir ailleurs... prononçais-je d'un ton provoquant.
-Non, ma chère restez. Vous trouverez tout ce que vous cherchez ici..."À ces mots, il s'allongea sur moi et prit possession de mes lèvres, dans un baiser enflammé. Je répondis à son baiser a contre cœur mais en y mettant de l'ardeur, il fallait que je sois convaincante. Nous nous arrêtâmes pour reprendre notre respiration. Il me regarda avec envie, comme si j'étais sa proie. Il fondit sur moi, ses lèvres embrassant chaque centimètre de peau nue qu'elles trouvaient. Impatient d'aller plus loin, il me retourna et entreprit de défaire ma robe. Un instant plus tard je me retrouvais en sous vêtements devant lui. Il me prit par la main et me guida jusqu'à sa chambre. Il fallait que je me montre entreprenante, je commençais alors à le déshabiller.
"Laisse moi faire... me murmura t-i'm d'un ton qu'il voulait sensuel qui me paru plutôt ridicule"Il finit donc de se déshabiller et s'apprêtait à me guider vers son lit quand un bruit fort provenant de l'extérieur nous fit sursauter. Quelques instants plus tard, des soldats de la garde royale pénétraient dans la pièce en criant:
« -Conte de Marbeau, sous ordre de sa Majesté, vous êtes arrêté pour haute trahison et complot avec les Hollandais. Deux gardes s'emparèrent de lui et se postèrent devant la porte attendant l'ordre de leur supérieur.
Le soldat qui avait parlé se tourna vers moi et dit:
« -Mlle de Joineaux, le roi vous remercie pour votre aide avec le carnet codé et vous convie à une soirée privée dans ses appartements ce soir. »J'allais le remercier quand je fus interrompu par le conte qui en me lançant un regard haineux me murmura:
« -Ainsi vous n'étiez donc qu'une putain du roi envoyée pour me nuire... Je n'en n'ai pas fini avec vous ma chère, je vous retrouverais... »
Les gardes le tirèrent et sortirent me laissant seule plus perturbée que jamais. J'étais à la fois soulagée de ne pas avoir eu à m'offrir à cet affreux personnage mais aussi assez boulversé par ses paroles. Je m'empressai de me rhabiller et de regagner mes appartements.Sur le chemin, je croisais Philippe, qui me détailla du regard étonné de ma tenue.
« -Mission pour le roi... expliquais-je simplement à son haussement de sourcil interrogatif. »
Philippe haussa les épaules et me proposa de l'accompagner faire une promenade à cheval dans les bois ce que j'acceptais avec joie. Il m'accompagna jusque mes appartements et attendis dans l'antichambre que je me change. Je passais une tenue plus adaptée, enlevais ce maquillage superflu et laissais simplement mes longues boucles blondes tomber sur mes épaules. Quand Philippe me vit il hocha la tête d'un air joyeux et déclara:
«- Et bien voilà qui est mieux... Non pas que vous étiez désagréable à voir dans cette robe rouge mais cette tenue vous va à ravir ma chère amie... »
Je le regardais avec un air faussement outré et nous sortîmes.Arrivé aux écuries, nous eûmes la mauvaise surprise de voir qu'il ne restais qu'une seule bête. Déçue je me tournais vers Philippe.
« -Et bien je crois que notre escapade s'arrête ici, soufflais-je
- Et bien non je ne vois pas pourquoi, m'interrompis le jeune homme.
-Mais, je... Enfin, il n'y a qu'un seul cheval et nous sommes deux... »
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que deux bras puissants me soulevèrent du sol et me posèrent sur la selle. Quelques instants plus tarde je sentis un corps chaud derrière moi et des bras prirent le harnais guidant le cheval hors du bâtiment. Je me retournais vers Philippe le rouge en joues en disant:
« -Mais enfin, si les gens nous voyaient ainsi ils pourraient s'imaginer des choses...
-Voyons trésor, je vous rappelle que je suis Philippe d'Orleans, frère du roi, étant censé être attiré par les hommes... Jamais personne ne s'imaginera rien. »
Je haussais les épaules peu convaincu mais notant qu'il avait dit « censé être attiré par les hommes »... Ainsi ce n'était pas vrai ou pas tout à fait vrai. Intéressant, vraiment intéressant. Tout à coup nous partîmes au galop et entrâmes dans la forêt.Voilà c'est tout pour ce chapitre ! J'espère que ça vous aura plus.. N'hésitez pas à poster un commentaire pour me le dire ou à voter pour mon histoire.. Bonne soirée !
VOUS LISEZ
L'Émeraude de Versailles
Historical FictionJe me prénomme Éléonore de Joneaux, et je suis la fille du comte de Joneaux, un noble important auprès du Roi, Louis XIV. Jusqu'à présent je vivais une vie heureuse et simple dans notre château en Auvergne malgré mes différents avec ma sœur aînée et...