CHAPITRE 2 - HAYDEN

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-        Elle est maman, Hayden !

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- Elle est maman, Hayden !

Et alors ?

Voilà une trentaine de minutes que mon père et moi nous disputons à propos de ma nouvelle assistante. Je ne vois même pas en quoi cela le concerne, c'est moi qui suis devenu le patron et qui ai le pouvoir de prendre des décisions. Le choix de mon assistante ne regarde que moi, encore plus s'il la juge sur des critères aussi sexistes et ridicules que le fait d'être une mère célibataire. C'est d'ailleurs pour ça que ce n'est pas un sujet qui est censé être abordé en entretien. Combien de patrons ont recalé des femmes sous principe qu'elles avaient des enfants ? Beaucoup trop. Et je ne ferai pas partie de ces crétins.

- Tu vas te retrouver avec une assistante absente tous les quatre matins, argue mon père.

- Et alors ? Je préfère qu'elle soit absente parce qu'elle s'occupe de sa fille que parce qu'elle s'est cassé un ongle.

Une absence justifiée ne devrait pas être pénalisée. On a tous une vie, des obligations, si le travail reste bien fait et que les résultats sont là, je n'interdirai jamais une absence à mes employés. Combien ont déjà posé un jour parce que leurs enfants avaient une gastro ou une bêtise du genre ? Je ne compte même plus. Mais au moins, ils ont une vraie raison de ne pas être là, contrairement à certains subalternes qui n'ont aucun état d'âme à inventer une grippe pour rester chez eux. Les arguments de mon père ne sont pas recevables à mes yeux.

- C'est pas un bon plan, continue-t-il.

- Alors quoi ? Sous principe qu'elle est maman, elle ne devrait pas pouvoir bosser ? Mais tu vis dans quel monde, papa ? On est au XXI<sup>e</sup> siècle. Les femmes ont le droit de bosser, y compris en ayant des enfants. Et puis, elle est compétente et elle semble sérieuse. Tu ne me feras pas changer d'avis.

Et elle a surtout refusé mes avances. C'est un détail essentiel à mes yeux. Je n'attendais que ça, de savoir si elle allait m'envoyer chier. Evidemment, je ne suis pas aveugle. Elle est tout à fait le genre de femme qui me plait, et d'en d'autres circonstances, j'aurais pu flirter avec elle. Mais c'est une employée. Les relations au travail sont proscrites, et ce n'est pas pour rien.

Lexy possède ce petit truc en plus, quelque chose qui marque. Je ne serais dire quoi, mais c'est dangereux. Une femme qui marque, c'est une femme qu'on désire. Elle est compétente, beaucoup trop même, je ne pouvais pas la refuser, encore plus lorsqu'elle m'a giflé. Mais je sais également que travailler avec une femme comme elle ne va pas être de tout repos. Comme dans l'ascenseur tout à l'heure, je vais devoir me faire violence pour gérer les réactions de mon corps face au sien.

Mais ça vaut le coup, car j'en ai marre de tomber face à des personnes prêtes à tout pour me plaire, uniquement parce que je suis à la tête d'une grande entreprise. En quoi ça fait de moi quelqu'un de différent ? Je reste moi et j'apprécierais un peu d'honnêteté. Oui, c'est cool d'avoir de l'argent, mais non, ce n'est pas génial de voir les gens dire Amen à la moindre de vos paroles sous prétexte que vous avez du pouvoir. J'ai besoin de quelqu'un qui saura me dire les choses franchement, me contredire, et m'envoyer chier quand il le faut. C'est peut-être con pour certains, mais si mes employés sont incapables de s'affirmer face à moi, je n'irai pas bien loin.

Imprévisible Boss [ Publié Aux Éditions Addictives ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant