MY SOULMATE (Terminée)

Chapitre 9:

MATTHIEU ADAM

   Toute la semaine, j'ai gardé Mia à l'œil, méfiant face à son comportement. Hier, elle est venue traîner avec nous, comme si de rien n'était. Mary, fidèle à elle-même, a tenté de rester positive, interprétant tout sous un prisme romantique. Elle espérait que Laurie ait rencontré un beau mec attentionné, quelqu'un qui prenne soin d'elle et la rende heureuse.

   J'ai souligné que, compte tenu de sa popularité, elle devait être entourée et estimée. Mais à peine avais-je prononcé ces mots que Mia s'est braquée, adoptant une attitude défensive, presque agressive. Je dois admettre que cela aurait pu me pousser à la provoquer en retour, mais j'ai pris sur moi.

   Quand je l'ai confrontée, elle s'est esquivée, refusant d'admettre quoi que ce soit. Pourtant, Laurie m'a fait confiance en me confiant ce que Mia lui a fait. Et malgré tout, je me sens comme un imbécile, figé sur place, incapable d'agir.

   Je n'ai pas eu le courage de lui parler ni même de lui écrire. Tous mes amis l'ont fait, mais moi, j'ai préféré ne pas la déranger. J'estime qu'elle a besoin de repos, plutôt que d'être sollicitée de toutes parts. Demain, cependant, je vais chez eux. Brad doit me rendre un vieux jeu que je lui ai prêté depuis un moment.

   Ce sera l'occasion de lui parler enfin. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas d'avoir attendu au lieu d'envoyer un message. J'ai quand même pris de ses nouvelles discrètement, par l'intermédiaire de Brad.

   Quant à Mary, la situation est plus compliquée. Laurie a délibérément ignoré tous ses messages, et je sens bien que cela la peine.

LAURIE BAYLE

   Enfin, je retrouve mes frères dans la salle d'attente, les résultats à la main, accompagné du médecin. Mon cœur bat plus vite que je ne l'aimerais alors que je tends l'enveloppe à Alex. Brad, lui, ne dit rien et m'enlace brièvement, comme pour évacuer une tension invisible.

   — Alors ? demande mon jumeau, son regard oscillant entre inquiétude et espoir.

   — C'est plutôt bon, répond le médecin avec un léger sourire. C'est lent, mais normal.

   Alex hoche la tête, soulagé, mais il n'a pas fini.

   — J'ai une question, reprend-il après un instant d'hésitation.

   — Oui ?

   Il se tourne vers le médecin.

   — Depuis qu'elle est revenue à la maison, elle est souvent fatiguée... et ça arrive très vite. C'est normal ?

   Le médecin acquiesce d'un air compréhensif.

   — Oui, son corps travaille en permanence pour guérir. Ressentir de l'épuisement est un bon signe, mais elle ne doit surtout pas se surmener.

   Alex semble soupeser ces mots avant de finalement hocher la tête.

   — D'accord... merci.

   — Je vous laisse, conclut le médecin avec un sourire  professionnel. À la semaine prochaine, Laurie. Au revoir.

   De retour à la maison, je m'installe devant la télé, plus pour tuer le temps que par réel intérêt. Rester enfermée commence sérieusement à me peser, mais il faut bien avouer que sortir m'épuise encore trop. Alors, je n'ai pas d'autre choix que de m'occuper comme je peux.

   Au bout d'un moment, lasse de rester immobile, je rejoins Brad dans le jardin. Il s'entraîne au basketball, concentré, enchaînant les dribbles et les tirs avec une aisance naturelle. Je m'installe sur le banc de la terrasse, mon portable en main, et nous discutons ainsi, même si mes mots ne passent que par un écran.