Prose

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Les douces bourrasques voguent au vent violent, lassant les couleurs restant encore aux arbres en rang.
Les couleurs tombent ou s'envolent; les  feuilles magnifient les rues un instant, leur richesse d'or éclaire les passants, mais leur côté rougeoyant déteint sur le sol.
Le verdure s'envolant retombe parfois parmi ses semblables, mais rarement. Les feuilles d'automne sont parfois ramenés par des enfants: mises en cage et oubliées. L'automne, prémice de l'hiver, je le lui préfère. En hiver, les morts sont déjà enterrés: en automne, on voit les feuilles tomber sans rien pouvoir faire pour les en empêcher. L'hiver est synonyme de neige, de fortes joies; mais aussi de froid et d'effroi. À l'approche des fêtes: immense vague de sympathie dont je ne fais pas partie.
J'attendais avec hâte le printemps pour prouver que la verdure n'était pas mourante; mais le printemps vint et s'arrêta longtemps, trop longtemps.
L'automne ne revint jamais; le printemps disparut.
Et toujours depuis j'envie le temps où rouge et or était tachée la rue.

Singing in the tearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant