Taches d'encre

«Le sang est-il vraiment rouge?»

Samedi 02/06/2023. Aveux du meurtrier...

- Je m'en souviens comme si c'était hier ... ce jour-là j'avais découvert la deuxième chose qui me passionnait le plus. La première était simplement le faite d'écrire de jolies histoires avec mes stylos-plume, vous savez celle qui vous donne espoir que tout ira bien demain. Oh oui j'aimais tellement les stylos-plume, c'était bien la seule chose qui me remontait le moral dans ce monde de merde. Sans ces stylos, je pense que je me serais taillé les veines bien avant aujourd'hui. Je ne pense pas être un homme dérangé, vous avez juste énormément de mal à accepter la différence. La discrimination est un crime passible d'une amende et d'un séjour en prison monsieur le policier ! Mais bon dans une telle société la violence devient un sorte de moyen d'extérioriser sa haine !

L'homme me faisant face était un trentenaire accusé d'avoir commis une  série de meurtres tous plus violents et barbares les uns que les autres. J'avais été entraîné pour faire face à ce type d'individu mais ce dernier me donnait des sueurs froides. Le simple fait de voir ce meurtrier remettre ses lunettes en place me faisait ressentir une nuée de frissons dans le bas de mon dos. Je n'aimais vraiment pas l'air nonchalant de cet homme. N'importe qui aurait pu lire dans son regard l'inexistence de remords. Je me décida enfin à reprendre la parole pour mettre fin à ce long blanc.

- Monsieur pourriez-vous nous donner avec un peu plus de détail les conditions de votre premier meurtre...

Je me maudis d'avoir posé cette question à l'assassin face à moi mais sans cela je n'aurais sûrement pas pu faire avancer l'interrogatoire sans énoncer les divers détails de ses meurtres.

- Le premier...c'était mon voisin de palier, j'avais dans les alentours de vingt-six ans à cette période. Il m'avait invité pour partager un bon repas avec lui. Ce jour-là j'étais venu avec un carnet et un petit stylo-plume à la pointe des plus affûtée...Je suis rentré chez lui et je me suis installé à table. Mon voisin est parti dans sa jolie petite cuisine au murs aubergine. J'ai instinctivement lancé à mon voisin que j'allais venir l'aider à porter les plats. Je crois qu'il avait fait de délicieuses lasagnes. Ma main a rangé mon stylo-plume dans une des poches arrière de mon jean, je me suis approché de lui est prit le plat brûlant des mains pour lui écraser contre son visage. Le pauvre type à commencer à hurler de douleur, franchement je n'aurais pas aimé être à sa place. J'ai enlevé le plat de sa mignonne petite frimousse pour l'entraîner vers le sol. Quand il était bien allongé au sol, je lui ai planté mon stylo de plus en plus profondément dans sa jugulaire. Je lui ai alors enfoncé mon stylo dans sa nuque avant de le déshabiller pour lui enfoncer mon stylo dans l'urètre. Le chic type s'était débattu et à souffrir le martyre. En reprenant mon stylo je le lui ai replanté une bonne quinzaine de fois dans le coeur... Ce qui me plaisait le plus c'était de voir le sang se mélanger à l'encre prenant une teinte des plus plaisantes. La forme, la texture, l'odeur, la couleur et même le goût était parfait. Ce sentiment traversant mes veines bleutées me faisait soupirer d'aise. Imagine un orgasme, la sensation qui m'a parcouru était encore meilleure. J'arrive encore à sentir la vie quitter son corps et ses hurlements déchirés la pièce de son calme habituelle.

Le criminel passe une main dans sa chevelure rousse et commence à rigoler à gorge déployée. Il se courba un peu et commença à taper du poing dans un fou rire extrême. Il fit tomber ses lunettes sur le sol jusqu'à mes pieds me demandant de lui ramasser. Après une courte seconde d'hésitation je me penchai pour ramasser ses lunettes, elles étaient noires et grises possèdent une forme légèrement arrondie. Le trentenaire commença à montrer ses avant-bras scarifiés d'un peu partout. J'étais choqué et je n'avais pas vu l'homme se jeter sur ma ceinture pour prendre mon flingue. Il pouffa d'un rire mesquin et moi je le regardai avec un étonnement palpable qui trahissait mon professionnalisme...J'avais peur le savoir avec une arme m'inquiétai au plus haut point. Cependant aucuns cries ne parvinrent à sortir de ma bouche. Je ne répondais plus de mes mouvements et mon corps était comme figé dans l'effroi.

- Non mais voyons gamin qui tuerait quelqu'un avec un stylo-plume ? Tu croyais vraiment que j'étais un dégénéré mental à la con ? Qui pourrait se souvenir aussi parfaitement de son premier meurtre ? Clairement pas moi...

Après un sourire mauvais et un regard narquois. Le roux me pointa l'arme sur le front avant d'appuyer sur la détente. La balle alla se loger légèrement au-dessus de ma glabelle. Je m'effondra au sol et un joli et mince filet de sang rouge s'écoula de mon front, ce salopard attrapa un de mes stylos et le déversa dans mon sang pour que les deux liquides ne forme plus que une chose noire, triste et qui sentait mauvais, j'avais envie de vomir mais heureusement pour moi la mort me cueilla bien avant cela me laissant ainsi. Le roux partit de la salle ne laissant transparaître aucune onces de violence sur le visage et continua sa petite fusillade. Il alla bon train dans un bureau des cadres supérieur prenant un stylo plume dans un pot à stylo et le roux déposa ce dernier au-dessus de son chef-d'oeuvre et ricana mauvais en partant de ce lieu sordide, son flingue en main prêt pour une nouvelle partie de plaisir...La journée ne faisait que commencer !