La disparition d'Astou !

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Harriet Beecher Stowe a déclaré :« les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombent, viennent des mots que l'on a pas dits et des choses que l'on a pas faites »

dimanche 14 juillet, dernier jour de la semaine, il est 10h25.
Seydina et sa sœur Astou s'apprêtèrent à aller rendre une visite à leur mère qui a été hospitalisée à l'hôpital principale de Dakar des suites d'une infarctus qui a eu raison de sa santé depuis maintenant 1 an et 7 mois. Cette crise l'a entraîné dans un coma carcu. Il y a une semaine maintenant depuis que le médecin qui s'occupait de la pauvre dame les avait appelé pour leur informer que le stock de médicaments qui était destiné à celle-ci s'est presque épuisé et qu'il fallait lui en racheter, étant donné qu'à ce stade de l'état dans lequel elle est, ce sont eux qui la maintiennent en vie pour le moment. Cet appel c'était le genre qui fait sombrer dans un état de stress et de peur la plus absolue. Seydina et sa sœur Astou avaient perdu tout espoir qu'un jour le téléphone sonnera pour leur annoncer que leur mère s'était réveillée plutôt que pour leur dire qu'il faut racheter des narcotiques, des anticoagulants... tout un arsenal qui coûte extrêmement cher.

Seydina :-« Astou il est l'heure faut qu'on parte ! »

(Astou ne répondit pas)

-« ..... »

Seydina -« c'est à toi que je parle on va être en retard et faut qu'on passe à la pharmacie. »

(Toujours aucune reponse)

-« ..... »

Curieux du silence de sa sœur Seydina posa son téléphone et se dirigea vers la chambre d'Astou, cependant elle y était pas. Il entendit toutefois des pleurs provenant de la chambre de leurs parents. Devant la porte, il vit sa sœur tenir un cadre de photo où on pouvait voir leurs parents tenir Astou dans leurs bras affectifs. Cette photo a été prise le jour même de son baptême il y a 20 quand elle était encore qu'un bébé innocent et dont les traits de gaieté qui se dessinaient sur le visage de son père et de sa mère montrèrent à quel point ils étaient comblés par ce petit être lumière venu redonner un nouveau souffle de vie à cette belle famille qui semblait si unie auparavant. Seydina se rapprocha d'elle et se saisit du cadre, il y jeta un coup d'œil pendant une dizaine de secondes avant de le reposer retourné sur lui même. Ce geste semblait montrait à première vue un sentiment de rancoeur et de répulsion profonde. Y avait-il quelque chose sur cette photo qui était à l'origine de tout ce chaos ? Cela semblait être évident.

(Seydina s'assit à côté de sœur saisissant sa main entre ses paumes.)

Seydina - « je t'ai mainte fois dit de pas regarder cette photo. À chaque fois tu fais que verser toutes les larmes de ton corps, tu en es presque déshydratée...à un moment il faut qu'on sache accepter la réalité et accepter ce qui nous arrive Astou, on a assez pleuré sur notre sort comme ça. Notre mère et dans un état très critique, et nous nous devons d'être forts du genre psychologiquement et continuer à prendre soin d'elle, et l'espoir sera qu'un jour elle sera de nouveau parmi nous. » Osa Seydina

Astou- « je peux te poser un question ? »Demande Astou sur un ton presque prostré.

Seydina - « Oui vas-y... »

Astou- « pourquoi on est jamais aller voir notre père en prison ? Ça fait deux ans qu'il a été enfermé et jamais tu n'as voulu qu'on aille lui rendre visite. Lui aussi il aurait besoin de notre soutien pas vrai ?» 
 
Après quelques minutes de silence constant, Seydina se redressa brusquement, cette question que lui a posé sa sœur pourrait certainement nous expliquer le pourquoi qu'il ait tantôt regardé le portrait de ses parents avec un visage inimité rempli de haine comme si il voulait pas croiser leurs regards, du moins le regard de son père. Il se lève avança jusqu'à la fenêtre et répond de manière très fade:

De l'amour naquit le DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant