Aujourd'hui, 9 avril 1900, un jour bien triste pour moi, certainement le plus triste de toute ma vie. Ma tante Rebecca est décédée durant la nuit. Il m'est inconcevable d'imaginer que Dieu ait pu rappeler à lui une si bonne personne, et encore si jeune. Rebecca était une personne très ouverte d'esprit, extravertie, agréable et elle vous aidait à réaliser tout ce qui vous tenait à cœur. C'est inévitablement la meilleure personne que je connaisse . Ma tante était la seule à me soutenir dans le plus grand rêve, et dans tout ce que je voulais faire. Elle connaissait mes rêves de voyages, mon ambition d'être un jour journaliste à Paris, mes espoirs d'étudier à la Sorbonne... Elle m'avait promis qu'elle m'aiderait à faire entendre raison à mes parents, qui eux ne soutenaient pas cette idée. Je sais qu'elle croyait en moi et qu'elle m'aimait. Mais maintenant ma vie part en poussière, mes rêves deviennent des cendres et la personne qui m'était la plus chère au monde m'a quittée.
Une si belle journée printanière aurait pu bien commencer.Mais au lieu de cela, toute la communauté d'Euforya se rendit à l'église, pour les obsèques de Rebecca. Devant l'édifice religieux, tout le monde parlait, chacun avait des anecdotes à raconter sur elle, sur sa vie, mais il y avait aussi des langues de vipères, qui venaient seulement pour exprimer leur avis à son propos, qu'elle était étrange, trop extravagante, excentrique, insensée, et même parfois saugrenue. Je rêvais de leur ordonner de rentrer chez eux, mais je n'osais pas, je restais là, debout, immobile, à l'écart de tout le monde, à écouter tout ce qui se disait sur elle. Enfin, le pasteur arriva et nous pénétrâmes dans l'église. Il récita sa messe, que je ne pus à peine écouter, rongée par la tristesse.
Une fois la messe finie, nous nous rendîmes chez Rebecca pour une petite collation. Je trouvais cela stupide, que les gens prennent du plaisir à manger et parler chez la défunte, alors qu'elle était justement morte. Tout le monde souriait, parfois même riait, mais moi, je restais impassible, je ressassais tous les souvenirs que j'avais eu avec ma tante. Elle me manquait déjà.
Tout à coup, je fus interrompu par Georges, son majordome.
« -Mademoiselle Evans ? Excusez-moi de vous déranger, je voudrais vous parler, en privé. »
Georges monta les escaliers et me fit signe de le suivre. Je me levais et le suivis.
Il m'emmena jusqu'à la chambre de ma tante, ouvrit un tiroir et y trouva une lettre, scellée, qu'il me donna.
« -Voici une lettre que votre tante vous avait écrite , avant de nous quitter. Elle m'a fait promettre de vous la donner s'il lui arrivait malheur, donc a à présent, elle est à vous.
-Merci Georges, vous pouvez disposer »
Je n'arrivais pas à croire qu'elle m'avait écrit une lettre. Cette nouvelle réjouit ma journée. Je m'empressai de l'ouvrir avec soin et délicatesse.ℳ𝒶 𝒸𝒽𝑒̀𝓇𝑒 𝒫𝒶𝓇𝒾𝓈,
Si 𝓉𝓊 𝓁𝒾𝓈 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝓁𝑒𝓉𝓉𝓇𝑒, 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝓁𝒶 𝓂𝑜𝓇𝓉 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝒶 𝓈𝑒́𝓅𝒶𝓇𝑒́, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝓈𝒶𝒸𝒽𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒹𝑒 𝓁𝒶 𝒽𝒶𝓊𝓉, 𝒿𝑒 𝓋𝑒𝒾𝓁𝓁𝑒𝓇𝒶𝒾𝓈 𝓉𝑜𝓊𝒿𝑜𝓊𝓇𝓈 𝓈𝓊𝓇 𝓉𝑜𝒾.
ℛ𝑒𝓋𝑒𝓃𝑜𝓃𝓈 𝑒𝓃 𝒶𝓊 𝒻𝒶𝒾𝓉, 𝓈𝒾 𝒿𝑒 𝓉'𝒶𝒾 𝑒́𝒸𝓇𝒾𝓈 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝓁𝑒𝓉𝓉𝓇𝑒, 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓉𝑒 𝓅𝑒𝓇𝓂𝑒𝓉𝓉𝓇𝑒 𝒹𝑒 𝓇𝑒́𝒶𝓁𝒾𝓈𝑒𝓇 𝓉𝑒𝓈 𝓇𝑒̂𝓋𝑒𝓈, 𝓂𝑒̂𝓂𝑒 𝓈𝒶𝓃𝓈 𝓂𝑜𝒾.
𝒯𝓊 𝓇𝑒̂𝓋𝒶𝒾𝓈 𝒹𝑒 𝓋𝑜𝓎𝒶𝑔𝑒, 𝒶𝓁𝑜𝓇𝓈 𝒿𝑒 𝓉𝑒 𝓅𝑒𝓇𝓂𝑒𝓉𝓈 𝒹𝑒̀𝓈 𝒶̀ 𝓅𝓇𝑒́𝓈𝑒𝓃𝓉 𝒹𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒𝓃𝒸𝑒𝓇.
𝒯𝑜𝓃 𝓇𝑒̂𝓋𝑒 𝒶̀ 𝓉𝑜𝓊𝒿𝑜𝓊𝓇𝓈 𝑒́𝓉𝑒́ 𝓁'ℰ𝓊𝓇𝑜𝓅𝑒, 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝓅𝑜𝓊𝓇𝓆𝓊𝑜𝒾 𝓉𝓊 𝓋𝒶𝓈 𝓎 𝒶𝓁𝓁𝑒𝓇.
𝒜𝓋𝒶𝓃𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓅𝒶𝓇𝓉𝑒, 𝒿𝑒 𝓉'𝒶𝒾 𝑜𝓇𝑔𝒶𝓃𝒾𝓈𝑒́ 𝓊𝓃 𝑔𝓇𝒶𝓃𝒹 𝓋𝑜𝓎𝒶𝑔𝑒, 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓉𝓇𝑜𝒾𝓈 𝒸𝒶𝓅𝒾𝓉𝒶𝓁𝑒𝓈 𝑒𝓊𝓇𝑜𝓅𝑒́𝑒𝓃𝓃𝑒𝓈. 𝒯𝓊 𝓅𝒶𝓈𝓈𝑒𝓇𝒶𝓈 𝓊𝓃𝑒 𝓈𝑒𝓂𝒶𝒾𝓃𝑒 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝒸𝒽𝒶𝓆𝓊𝑒 𝒸𝒶𝓅𝒾𝓉𝒶𝓁𝑒. ℒ𝒶 𝓅𝓇𝑒𝓂𝒾𝑒̀𝓇𝑒 𝒹𝑒𝓈𝓉𝒾𝓃𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝑒𝓈𝓉 ℛ𝑜𝓂𝑒. 𝒯𝓊 𝓃𝑒 𝓈𝒶𝓊𝓇𝒶𝓈 𝓁𝑒𝓈 𝒶𝓊𝓉𝓇𝑒𝓈 𝓆𝓊𝑒 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓁𝒶 𝓈𝓊𝒾𝓉𝑒 𝒹𝑒 𝓉𝑜𝓃 𝒶𝓋𝑒𝓃𝓉𝓊𝓇𝑒.𝒯𝓊 𝓇𝑒𝓃𝒸𝑜𝓃𝓉𝓇𝑒𝓇𝒶𝓈 𝒹𝑒𝓈 𝑔𝑒𝓃𝓈, 𝓆𝓊𝒾 𝓉'𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝒹𝓇𝑜𝓃𝓉 𝓁𝒶 𝒷𝒶𝓈, 𝑒𝓉 𝓆𝓊𝒾 𝓉𝑒 𝓇𝑒𝓂𝑒𝓉𝓉𝓇𝑜𝓃𝓈 𝒹𝑒 𝓅𝓇𝑒́𝒸𝒾𝑒𝓊𝓈𝑒𝓈 𝒾𝓃𝒻𝑜𝓇𝓂𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝒸𝑜𝓃𝓉𝒾𝓃𝓊𝑒𝓇 𝓉𝑜𝓃 𝓋𝑜𝓎𝒶𝑔𝑒. 𝒯𝓊 𝓋𝒶𝓈 𝓅𝒶𝓇𝓉𝒾𝓇 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓊𝓃𝑒 𝓈𝑒𝓂𝒶𝒾𝓃𝑒, 𝒹𝓊 𝓅𝑜𝓇𝓉 𝒹𝑒 𝒫𝒽𝒾𝓁𝒶𝒹𝑒𝓁𝓅𝒽𝒾𝑒.
𝒥'𝑒𝓈𝓅𝑒̀𝓇𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒸𝑒𝓁𝒶 𝓉𝑒 𝓅𝓁𝒶𝒾𝓇𝒶, 𝓂𝒶 𝒸𝒽𝑒́𝓇𝒾𝑒.
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Meet me there
RomanceJe m'appelle Paris, Paris Evans. J'ai toujours eu envie de voyager, de rencontrer des gens de cultures différentes, d'étudier à Paris, à La Sorbonne, pour être journaliste. Mais mes parents ne me comprenaient pas. Heureusement que j'avais Rebecca...