Chapitre neuf

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Louis est en train de me faire coucou de la main derrière la grille de l'université et il a l'air sacrément idiot mais je dois avouer que le voir venir me chercher tous les midis est une habitude à laquelle je pourrais bien vite m'accrocher. Il est beau en plus, même depuis les escaliers j'arrive à le remarquer. Ses cheveux flottent dans le vent et lui cache les yeux par moment. Le voir se débattre avec me fait rire de là où je suis. Il rit de bon cœur sans se préoccuper des gens qui l'entourent, il ne me regarde que moi et ça, c'est un sacré privilège. Je suis sûr et certain qu'un paquet de garçons et de filles le trouvent beau aussi, c'est une évidence, et moi j'ai juste envie d'hurler aux visages de ceux et celles qui osent poser les yeux sur lui en leur disant qu'il est à moi. Jusqu'à ce que je réalise qu'en réalité, il n'est pas à moi et il ne m'appartient pas. Du moins pas encore, si je puis dire.

On s'est appelé hier soir, juste après que Peter et Zayn m'aient pris sous leurs ailes. Je ne suis pas simplement allé m'enfermer dans ma chambre et faire la gueule au monde entier. Je l'ai appelé. Et ainsi, nous avons parlé au téléphone pendant une bonne heure au moins et c'était vraiment agréable. Je n'ai pas vu le temps passer, et je ne me suis encore moins vu en train de tomber. Tomber pour lui, très fort. J'ai l'impression que depuis que j'ai commencé à réaliser ça, je ne m'arrête plus de tomber. Est-ce que c'est ça, tomber amoureux ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais je pense qu'il est dorénavant trop tard pour essayer de cacher à moi-même les choses que je ressens. Je suis tellement bien à ses côtés que j'ai envie de le hurler sur tous les toits.

"Eh moussaillon réveille-toi !"

Peter me secoue l'épaule alors que nous arrivons presque à hauteur des grilles. Je saute limite sur mes pieds parce qu'il m'a quand même manqué depuis hier. Je trouve ça un peu terrible d'en être arrivé à ce point en si peu de temps, mais je suppose que c'est ce qu'ils entendaient par le mot amour.

Je m'approche de lui en passant entre les élèves qui stagnent devant l'entrée puis me jette dans ses bras dès que moins d'un mètre nous sépare. Je ne prends pas en compte le fait qu'il ait une cigarette à la main qui pourrait potentiellement brûler mes vêtements s'il venait à poser ses mains sur moi. Je m'en fiche royalement. Alors c'est moi qui pose mes mains sur ses joues et comme ça, en plein milieu de la foule noyée dans les fumées de nicotine et de beuh, je l'embrasse. Je pose mes lèvres sur les siennes — un petit peu trop brusquement je trouve — et ne peux m'empêcher de sourire. Il a le goût de clope partout dans la bouche, c'est d'ailleurs quelque chose que j'ai découvert que j'appréciais depuis que je suis avec lui.

"Bonjour, marmonne-t-il contre moi, tu m'as l'air bien heureux aujourd'hui. C'est en rapport avec ta soeur, ce qu'il s'est passé hier ?

— Oh par pitié, ne me parle pas d'elle...

— Ça s'est sûrement pas bien passé alors... De quoi s'agit-il, alors ?

— Rien du tout, répondais-je joyeusement. Je suis juste content de te voir.

— C'est ça ouais, toi tu me caches quelque chose.

— Bon les amoureux-non-officiels, c'est pas que je n'aime pas tenir la chandelle mais il faut que j'aille rejoindre Charlotte."

Je le foudroie du regard à cause du surnom qu'il vient d'employer et la seule chose qu'il trouve à répondre n'est rien d'autre qu'un tirage de langue.

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"Mh, le gratin au micro-ondes est bien meilleur que les pâtes natures que tu tentes de maîtriser, si je peux me permettre.

— Eh ! Non, je ne te permets pas de remettre en cause mes talents culinaires infaillibles.

— Je ne te demande pas ton avis de toute façon. Je suis sûr que même tes voisins savent que tu cuisines comme un pied."

Jeux d'enfants [larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant