Chapitre 5

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- Occupe-toi de lui, retentit la voix froide d'Embellana tandis qu'elle s'éloignait pour reprendre la destruction du village.

Pour sa part, Frigiel était toujours en boule au sol et ne pouvait pas arrêter de trembler. Les larmes continuaient de rouler sans arrêt sur ses joues malgré que la douleur ait considérablement diminué. Une main se posa sur son bras après quelques secondes et il se raidit immédiatement. Non, pas encore. Tout, mais pas cela, il n'avait rien fait, il ne voulait pas qu'on lui fasse encore du mal. Il voulait seulement qu'on le laisse tranquille, qu'on oublie sa présence et son existence. C'était tout ce qu'il méritait après tout. Qu'il se fasse oublier et qu'il termine sa vie tout seul à souffrir sans arrêt du mal qu'il avait commis. Il méritait seulement que son pire cauchemar se réalise et qu'il se retrouve seul au monde.

Vu le manque de réaction du jeune homme au sol, la femme alla glisser ses doigts dans la chevelure châtaine du plus jeune afin de le rassurer. La dame n'eut pas besoin de placer un mot pour calmer le garçon. Comme à toute les fois, ça lui faisait mal au cœur de voir un jeune souffrir de cette manière. Elle aimerait tellement pouvoir faire quelque chose pour arrêter cela, mais elle avait été trop de fois à la place de Frigiel pour prendre le risque d'y retourner.

- Elle est partie, murmura finalement la femme pour calmer les derniers tremblements et les dernières sueurs froides de son collègue. Elle l'aida finalement à s'asseoir et posa son regard bleu profond dans celui de Fri'.
- Vous n'êtes pas obligée de m'aider, car elle vous l'a demandé. Je peux me débrouiller tout seul.
- Je ne le fais pas pour elle, mais parce que j'ai envie.
- Qui êtes-vous ? demanda le jeune homme qui se sentait protégé et rassurée une nouvelle fois par la présence de cette femme. C'était étrange, car il détestait chacun des êtres humains et des créatures qui se trouvaient aux côtés de la sorcière.
- Ici, on me surnomme Frieden, finit-elle par dire toujours le même sourire doux sur les lèvres.
- Paix ? Questionna Frigiel qui avait une certaine base en allemand. La femme approuva ce qui le fit sourire : - Je comprends pourquoi.

La dame avait cette aura blanche autour d'elle qui était indescriptible, mais qui lui laissait croire qu'elle avait tout d'un ange sur qui se rattacher. Paix était un surnom qui lui allait très bien. Bien qu'il aimerait connaître son véritable prénom et sa véritable identité, il allait s'en contenter. La femme continua un moment de lui caresser les cheveux pour le garder dans cet état, elle craignait qu'il recommence à paniquer dès qu'il serait à nouveau seul.

- Ta famille a pu partir ? Finit par s'inquiéter la dame en regardant vers la forêt où avaient fui la mère, le père et la petite sœur de Frigiel.
- Heureusement, approuva le plus jeune très rassuré que tout le monde ait pu s'en sortir. - J'espère qu'ils n'auront pas de difficulté à se rendre à Juguière.
- Nous allons attirer l'attention d'Embellana loin du chemin et tout devrait aller, d'accord ?

Frigiel l'observa un long moment dans les yeux avant d'approuver d'un signe de tête. Il avait complètement confiance en cette dame qui lui rappelait un petit peu sa mère par moment.

***

Un silence inconfortable régnait depuis plusieurs minutes entre les deux hommes. Siphano attendait que Zelvac parle le premier étant donné que c'était lui qui avait demandé cette discussion. Pour sa part, Zelvac cherchait simplement les bons mots pour ne pas éveiller la colère chez son aîné.

- Il me manque, finit par murmurer le cadet toujours en larmes, le visage entre les mains.
- Moi aussi, Leo me manque...
- Ils me manquent tous les deux... Cet aveu fit peur à Zézé. Il ne voulait pas que Siph' se mette en colère à l'évocation de Frigiel.

Siphano ferma très fort les yeux, sentit une boule se former dans sa gorge et son cœur se serrer. Malgré toute la souffrance autour de la perte de Leozangdar, la CoopTeam lui manquait atrocement. Les délires, les missions et la famille qu'ils formaient lui manquaient à tous les jours.

La coopteam à la vie à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant