The Twilight Within

Retour

J'ai fait un rêve vraiment bizarre. J'étais au milieu de nulle part, dans un endroit où le sol était un plancher de brumes et de nuages. Je me rappelle m'être demandée si j'étais morte un moment. Je regardais autour de moi voir s'il n'y avait pas au moins un repère pour me situer. Tout à coup, quelque chose se tenait derrière moi et respirait lourdement. Dans la vraie vie, je serais restée figée. Mais dans mon rêve, je me suis retournée brusquement sans même avoir peur. Un... esprit dans une armure se tenait alors là, immobile. On ne voyait pas son visage, seulement des yeux jaunes.... 

Des yeux jaunes...

Le fantôme s'était avancé vers moi mais on aurait pensé que ça aurait pris une éternité. Il essayait de m'atteindre, mais chaque fois il était trop loin. J'étais toujours hors d'atteinte. Mon corps reculait sans même que je ne fasse rien. 

Et puis je me suis réveillée subitement car Fred est venu me voir. J'étais tombée en bas du divan ! Ça peut expliquer pourquoi j'ai senti l'air bouger dans mon sommeil... Sa famille m'avait préparé des œufs, et tout de suite après je me suis préparée pour partir. Je les ai remerciés je ne sais combien de fois de m'avoir laissé dormir chez eux ! Fred me souhaita bonne route et me proposa même de donner des nouvelles de temps à autres. Il est vraiment génial, ce Fred ! 

***

Je dois dire que sur le chemin du retour, j'étais un peu plus nerveuse que lorsque j'étais partie. D'habitude c'est le contraire. On est nerveux de partir, et on a hâte de rentrer. Mais là c'était un peu différent. J'avais peur de croiser ce loup noir à nouveau. Je n'ai même pas pris de pause dîner ! 

J'ai hâte de revoir Lucie. Lui raconter mon voyage. Lui raconter Fred. J'ai hâte de revoir Ingo. Lui montrer que je fais son boulot bien plus efficacement. J'ai hâte de revoir Micki. Pouvoir l'enlacer. Il m'a trop manqué... C'est quand on part qu'on se rend compte à quel point notre petit chez nous et ceux qu'on aime sont important. 

Bon. Il ne reste plus qu'une demi-heure de route à faire. J'arrive bientôt dans les bois. Je regarde le ciel, il se fait moins tard que je ne l'aurais pensé. 

*Crac*

Hmm ? C'était quoi ce bruit ? Mon corps est soudainement tendu. Je froisse la corde du harnais de ma jument. Je lève les yeux, un faucon est perché dans un arbre en haut de moi. Je fronce les sourcils : "Sérieusement ? Tu m'a fais peur pour rien, tu sais." 

Le faucon me regarde, comme s'il m'avait compris. Il regarde derrière moi et je fais pareil. Je vois une autre personne à cheval qui m'a pas mal l'air menaçante. Elle porte un chapeau et un bandana pour ne pas q'on voit son visage. C'est assez pour me dire qu'il faut que je file au plus vite ! Je me met à faire Galoper Karane. J'entre dans les bois. J'entends l'autre en arrière courir à toute vitesse. Il est clairement plus rapide que moi. Je vais devoir user d'une autre technique.

 Je me suis ruée vers le tournant de la forêt où il y a la grotte et où on ne voit rien. J'ai fait semblant d'avoir continué mon chemin vers la maison, mais j'ai en fait reculé dans l'entrée de la grotte. Maintenant, je n'ai qu'à espérer que l'individu a avalé mon petit tour vraiment nul. J'ai reculé la charrette un peu plus et je suis descendue. Je caresse ma jument pour qu'elle se calme. Elle comprend mon "chuut" et ne fais plus de bruit. Je m'avance pour rester plus près de la sortie du tunnel, ma dague à la main. J'ai les mains moites. Une partie de moi a peur pour mourir, une autre est prête à égorger la personne si elle est pour entrer dans la grotte. L'individu passe le tournant. Je le vois. Devant moi. Il s'arrête, confus. Il cherche où je suis passée. Il regarde dans ma direction, mais ne semble pas nous remarquer. Je retiens ma respiration pour éviter de faire trop de bruit, mais il ne part toujours pas. Je n'ai plus d'air. Je respire. Le bruit attire cependant son attention, et il se met à avancer vers moi, ne m'ayant pas encore vue. J'empoigne la dague plus fermement, prête à faire une attaque surprise. "C'est comme un animal. C'est comme un animal..." Que je me dis dans ma tête, essayant de me convaincre que c'est lui, ou moi.