Déchéance

Disclaimer : J'ai eu beau supplier, me mettre à genoux mais J.K. Rowling n'a rien voulu entendre, elle ne m'a pas donné ses droits sur les personnages d'Harry Potter, dommage pour moi, tout reste à elle.

Note de l'auteure : Cette histoire me tient vraiment à cœur, me prenant aux tripes à chaque fois que je la relis. Elle traite de sujet plus ou moins grave et sérieux, elle ne se finit pas vraiment en Happy End. Cependant j'espère qu'elle vous plaira quand même. Je sais que certaines parties font un peu cliché mais je ne voyais pas comment tourner ça autrement, par rapport à l'histoire que je voulais raconter. Et je vous souhaite à tous une bonne lecture, en espérant que vous passerez un bon moment.

Originalement publié sur Fanfiction.net le 4 mars 2012 et sur AO3 le 16 juin 2014

~o~

Déchéance.

Connaissez-vous le sens de ce mot ? Déchéance.

C'est être déchu, moralement ou socialement. Déchéance.

Ça implique donc qu'on avait une place importante dans la société. Je l'avais. Ma famille était ancienne et très respectée. Mon père, Lucius Malefoy, travaillait pour le gouvernement. Ma mère, Narcissa Malefoy, donnait les plus belles réceptions à Londres. Et les espoirs de la famille reposaient sur moi, unique héritier, Drago Malefoy. Mon avenir était tout tracé, je devais épouser une fille de haute lignée et me trouver un travail au gouvernement après mes études. Pourtant, tout a dérapé. Il a suffi d'un tout petit grain de sable pour enrayer la machine si bien huilée. Nous avons perdu notre fortune et notre statut. Mon père s'est retrouvé en prison pour de longues années, ma mère est entrée dans une terrible dépression et moi, j'essaye bien de nous faire vivre tous les deux, en utilisant à outrance le dernier atout qu'il me reste. Mon corps, ma beauté et tout ça en détruisant ma dignité.

-Dépêchez-vous, hurle un homme.

Ça va bientôt être l'heure. Pour continuer à vivre, j'ai sacrifié tout ce qui faisait de moi un être fier. Je suis tombé bas, si bas que jamais je ne m'en relèverai. Après plusieurs tentatives infructueuses pour trouver du travail, j'ai sauté le pas et écrasé ma fierté sans broncher.

Dans le monde de la nuit j'ai trouvé de quoi faire vivre ma mère, de quoi me maintenir la tête hors de l'eau. Elle, elle ne sait pas ce que je fais, elle croit que je suis serveur dans un bon restaurant. C'est faux, affreusement faux. En vérité, je suis strip-teaseur dans une boîte de nuit gay. Enfin, strip-teaseur c'est le côté brillant de l'histoire, il s'en passe des choses dans les recoins sombres.

Voilà ma déchéance, d'héritier à l'avenir prometteur, je suis passé à un objet, un moins que rien. Et tous les jours je dois lutter, pour ne pas sombrer.

Je me dirige vers la scène, empoigne la barre de strip-tease et me mets à danser lascivement sur la musique. La soirée ne fait que commencer. Deux hommes montent sur scène, ils ont envie de jouer avec moi. Je les laisse faire, comme toujours. Ils me caressent, n'épargnent aucune partie de mon corps. L'un me vole un baiser, je ne réagis pas. Je suis entraîné, ça fait plusieurs mois que je travaille ici. Plusieurs mois, durant lesquels j'ai appris à me laisser faire au mépris de ma dignité.

Ils glissent des billets dans le peu de vêtements qu'il me reste. La musique s'arrête. Le spectacle est fini. Les gens retournent sur la piste de danse. C'est à eux de se trémousser maintenant.

Je me décolle de la barre et esquisse un mouvement pour partir quand un homme me retient, il s'approche de moi et me glisse à l'oreille :

-Tu sais que tu me plais beaucoup petit. Ça te ne dirait pas une prime ?