II. TENTATIVE

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Il était 22 heure passée, Cezare Giacomo était installé sur un large fauteuil en cuir. Un poste radio, posé à l'angle de l'imposant bureau, émettait quelques nouvelles journalières.

- En effet Greg, cette recrudescence de criminalité est un véritable fléau pour l'Europe ! Ces mafieux n'ont que le mal dans l'être et n'hésite plus à tuer en plein jour pour un sac à main !

La radio s'explosa au sol d'un coup de main.

- Figlio di puttana, smetti di dire merda ( Fils de pute, arrête de dire de la merde)

Ce soir là, Cesare était rentré plus tôt du bar pour affaire.
Ce soir là, il avait laissé son gang en toute autonomie.
Ce soir là marqua le début des emmerdes.

...

Tout se passa en à peine deux minutes, le van s'arrêta à hauteur de la jeune fille. Deux hommes se saisissèrent d'elle avant de l'embarquer de force à l'arrière du véhicule. Elle n'eu même pas le temps de réaliser que déjà, sa disparition fut actée.

Lya avait été balancé sur la banquette, les yeux bandés. Elle ne cessait de gigoter dans tous les sens en émettant quelques cris, étouffés par l'épaisse main de son agresseur.
Les mains attachés, un bâillon sur la bouche et plongée dans l'obscurité, la jeune femme se rendu à l'évidence: elle venait de se faire enlever.

Tant de questions tournées dans sa tête, elle ne comprenait pas: pourquoi elle, pourquoi maintenant ?
Lorsqu'une main se posa sur son épaule elle cru à un tout autre type d'agression et se mis balancer ses poings liés vers son geôlier. Ce dernier échappa un cri sourd avant d'attraper ces poignets pour les plaquer au dessus de sa tête.

- Questa cagna mi ha fatto esplodere il naso (cette salope m'a explosé le nez)

C'est italien ? Pourquoi des putains d'italiens m'enleveraient ?!

La blonde se mit à paniquer, elle remuait dans tous les sens, cherchant désespérément à se dégager mais rien n'y fait, elle était piégée, seule et en grand danger.

Le trajet fut long et éreintant pour la jeune femme qui ne cessait de rester en alerte, prête à s'échapper à la première occasion.
Lorsque la portière s'ouvrit, elle fut embarquée violemment, fermement tenu par le bras. Une porte grinça et Lya remaqua qu'elle marchait désormais sur ce qu'elle imagina être du carrelage. Elle serait bientôt attacher et à ce moment là, tout serait fini. C'était sa chance, elle assèna un violent coup de coude à l'homme qui la maintenait, baissa le bandeau qui lui obstruait la vue puis s'élança à travers le corridor sous les cris de ces kidnappers. La demeure paraissait immense, elle ne cessait d'empreinter de nouveaux couloirs, montant désespérément les étages pour leur échapper. Elle arracha son baillon et le balança au sol.

Si je monte trop haut, je ne pourrais plus sauter !

Elle entendu quelques échos se rapprochaient et obta pour la première porte qu'elle aperçu. Elle la referma avec milles précautions, par crainte d'émettre le moindre bruit.
Désormais, elle connaissait le visage de ses ravisseurs, s'ils la trouvaient, s'en était fini d'elle.

Elle se retourna et inspecta la pièce d'un coup d'oeil furtif. Une luxueuse chambre se présenta à elle, un lit baldaquin sur sa droite, un immense bureau en chêne trônait au milieu de la pièce et, derrière lui, un balcon. À elle seule, la pièce était aussi grande que son pauvre logis. Elle n'y consacra pas plus de temps et se dirigea vers l'issue à pas de loup.

Son coeur fallit rater un battement lorsqu'une porte dérobée s'ouvrit sur sa droite. Elle tourna la tête lentement, la bouche entrouverte. Son sang pulsait dans ses veines, et, pris d'une soudaine torpeur, elle s'immobilisa.
Face à elle, un homme, imposant, les cheveux d'un noir profond. Il ne portait qu'une serviette autour de la taille, ses cheveux mouillés s'éparpillaient sur son visage d'où deux pupilles onyx détaillaient la blonde. Une aura meurtrière se dégageait de lui, Lya retrouva finalement ses esprits et, pris d'instinct, se précipita vers la porte fenêtre. En deux pas, l'homme la rattrapa, il lui encercla le bras d'une force démesurée avant de la plaquer contre le bureau, un sourcil arqué.

- Una puttana ?

Pas besoin d'être bilingue pour comprendre. S'en fut trop pour elle.

- Non je suis pas ta puttana, foutu rital !

Sur ces mots elle empoigna le coupe papier métallique posé sur le chêne et l'enfonça de toutes ses forces dans l'épaule de l'homme. Il l'a lâcha sur le coup et émit un grognement sourd. Ce laps de temps suffit à Lya pour rejoindre le balcon, elle jeta un coup d'oeil derrière elle et, dans un dernier espoir, se jeta par la fenêtre.

Elle tomba à terre sur le genoux, une douleur aigue la saisit mais la jeune femme ne baissa pas les bras et se releva dans un ultime effort. Elle était allée trop loin pour abandonner maintenant. Elle boita aussi vite qu'elle le pu vers le grillage, la sortie était au bout de ses doigts. Une voix grave s'éleva soudain, la ramenant à une réalité bien moins proche.

- Antonio, Giuseppe, in guiardino! ( Antonio, Giuseppe, dans le jardin !)

Elle leva les yeux vers l'investigateur de ses paroles et decouvrit l'homme de tantôt sur le balcon, droit et fier, la surplombant de toute sa hauteur. Le bout de métal toujours enfonçait dans l'épaule, un léger filet de sang coulant le long de son torse. Il la toisait d'un air mauvais et pourtant, elle aurait juré apercevoir un rictus moqueur.
Lya aggripa les barres de fer, elle commença à se hisser et, au moment où son pied quittait le sol, un torchon imbibé se plaqua contre sa bouche, elle perdu ses forces rapidement mais resta consciente encore quelques minutes. Deux bras la soulevèrent du sol, des voix rauques lui parvinrent et, ce ne fut qu'à ce moment là, qu'elle reconnu le visage marqué de l'homme qui l'avait importuné au bar, ses yeux noisettes la fixèrent d'un air triomphant tandis qu'elle perdait connaissance. Antonio afficha un mince sourire au vue de sa victoire.

- Buonanotte, signorina ( Bonne nuit, jeune fille)

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