Taking Over You ʸᵒᵒⁿᵐᶦⁿ

Untitled 20𝟙𝟜 ᵍ⁻ᵈʳᵃᵍᵒⁿ

~pdv Yoongi~

- Lieutenant Min, en tant que responsable de cette affaire, confirmez-vous la rumeur selon laquelle ce vol semble avoir été perpétré par le fameux "voleur au mochi" ?

- Monsieur, pensez-vous avoir fait une erreur en emprisonnant Kim Taehyung en tant que coupable de cette série de vols ? A votre avis, l'enquête a-t-elle été précipitée à cause de la pression médiati-

- Kim Taehyung est-il innocent ? Envisagez vous de reconsidérer le procès-

Comme des rapaces, les journalistes se pressent en masse autour de moi, espérant m'arracher une déclaration croustillante. Bordel, je veux juste rentrer dans ce foutu temple, chercher des preuves et faire mon putain de boulot. Mais, à peine sorti de ma voiture de fonction, les photographes et envoyés spéciaux m'ont bloqué la voie. La journée ne s'annonce pas rayonnante...

Bref, vous l'aurez remarqué, je suis pas franchement de très bonne humeur. Et il est vrai que j'apprécie pas énormément les journalistes non plus.

En fait, un des gardes du temple a constaté, lorsqu'il est arrivé ce matin à l'aube, que la statuette en or qui rendait le lieu célèbre avait été volée et remplacée par un mochi. Apparemment le temple n'a pas les moyens d'embaucher un garde de nuit et a tenté de miser sur un système d'alarme et de vidéosurveillance, mais visiblement ça n'a pas été concluant.

Bien sûr, le vigile nous a tout de suite appelés, mais n'a pas pu s'empêcher d'en parler à quiconque voulait bien l'écouter. Pourtant, c'est pas faute de lui avoir précisé de rester discret tant que les preuves n'étaient pas vérifiées et l'affaire conclue. Résultat, l'info a bien sûr fini par tomber entre les mains de journalistes qui, même sans confirmation officielle, se sont empressés de rédiger des articles et de répandre des rumeurs à tout va.

J'arrive enfin à sortir de la foule et me dépêche de gravir les marches qui mènent à l'entrée, suivi de Hoseok. La police scientifique est arrivée un peu avant nous sur les lieux, et ses agents s'activent déjà à repérer les possibles preuves. Je repère vite Hajoon, qui supervise l'équipe, et le rejoins.

- Alors ?

- Pour l'instant on a que le mochi et des empreintes, comme le mois dernier... On les a envoyés au labo pour qu'ils les analysent mais il y a de fortes chances que, si on a des résultats, on tombe encore sur une personne avec un alibi indiscutable.

- C'est pas possible... Ça peut pas être lui, on l'a mis en prison. Ça doit être un imposteur, quelqu'un qui s'amuse à nous prendre la tête en l'imitant... Je vais revérifier, peut-être que vous avez raté une piste importante.

J'essaye de me convaincre, mais au fond je sais que c'est sans doute lui. Le mode opératoire est exactement le même que d'habitude, si ce n'est qu'il rajoute des empreintes digitales de personnes qui semblent être choisies aléatoirement.

La dernière fois, il s'agissait du propriétaire d'un magasin d'instruments de musique, Johnny Suh, quelqu'un de plutôt ordinaire finalement, même si, après l'avoir rencontré, j'ai pu constater qu'il est doté d'un humour remarquable. Parce que oui, bien sûr, je suis allé l'interroger, pour vérifier son alibi et en savoir plus sur son entourage, au cas où le voleur en ferait partie. Car, mine de rien, obtenir les empreintes ou l'ADN d'un inconnu est loin d'être simple : il ne s'agit pas simplement de demander un cheveu ou de la salive à un passant. Enfin, pourquoi pas mais, très honnêtement, je doute de la réussite de cette technique... En plus, copier des empreintes digitales, même si c'est possible, est plutôt compliqué.

Bref, tout ça pour dire que je suis allé voir Johnny Suh à son lieu de travail pour en apprendre plus, mais ça n'a pas été très fructueux. Par contre, et je ne sais même pas vraiment comment, la conversation a quelque peu dérivé sur la fin et nous avons fini par sympathiser en parlant de musique.