Trouble (2020)

Chapitre 1 : Jeon Jungkook

13 Octobre 1995

Park Jiwoo tenait un enfant, celui-ci pleurait, angoissé d'être dans des bras étrangers. Les médecins de la meute Park s'affolaient, ils étaient en train de perdre un membre précieux. Deux semaines auparavant, un de leur meilleurs soldats était mort au combat déjà, et aujourd'hui sa femme sera bientôt déclarée défunte. La pauvre mère était inconsciente, la douleur de l'accouchement avait eu raison d'elle. Elle aurait préféré la froideur d'un hôpital et la péridurale si elle avait même connaissance de ces choses. Malheureusement, l'obscurantisme était très pratiqué dans cette meute recluse de Busan, et mis à part l'Alpha et sa femme, personne n'avait le droit de sortir du territoire des Park. La technologie était donc non seulement pas au point dans ce village, mais aussi complètement inconnue. Les femmes mettaient bas sur un lit de peaux de bêtes lavées, à défaut de ne pas être proprement désinfectées, dans une hutte de pierre et de bois, avec pour seule lumière la lumière naturelle, celle du feu allumé dans un coin, ou celle du soleil en journée.

Le visage recouvert de sang du bébé brillait dans un éclat jaune. Sa mère n'aura jamais le plaisir de le tenir. Malgré toutes les aides apportées, les potions à base de plantes saines d'ici ne sauveront personne d'une hémorragie, c'était la cruelle réalité.

"Je tiens l'enfant, coupez le cordon, que je puisse l'amener à mon Alpha." ordonna Jiwoo.

"Bien sûr, madame." fit une femme, la tête baissée en signe de respect.

Sur ce les infirmières, si ainsi on pouvait les appeler, firent comme demander, laissant alors le cordon ensanglanté près du corps de la mère auquel il était toujours attaché. Après cela, une couverture fut confiée à Jiwoo et elle prit soin d'envelopper l'enfant dedans et d'essuyer son visage avant de sortir de la hutte, retrouver son mari.

.

Dans la demeure Park, une maison traditionnelle de pierre également, plus taillées et soignées qu'ailleurs, se trouvait Park Minhyuk, Grand Alpha. Debout, le dos courbé devant une peinture du précédent chef, ce dernier réfléchissait. Une servante s'annonça avant d'ouvrir l'entrée de la pièce, dévoilant ainsi Madame Park, l'enfant dans ses bras.

"Alpha, que dis-tu de cet enfant ? Ne serait-il pas parfait ?" demanda excitée la dame, courant presque jusqu'à hauteur de son mari.

"Est-ce un garçon ?" interrogea l'Alpha sans même se retourner, le visage grave comme à son habitude.

Le couple n'avait effectivement toujours pas d'héritier. Il était rare chose que d'amener une grossesse à terme dans ce village. Les fausses couches et les morts-nés ne surprenaient personne. La population était vieillissante, de même que l'étaient le chef et sa femme. Ils avaient besoin d'un garçon pour prendre la place d'Alpha bien assez tôt. Ni Minhyuk ni Jiwoo n'avaient plus de la quarantaine mais leur meute était pauvre, n'entretenait aucune alliance, et risquait gros chaque jours.

"Bien sûr, fils de deux betas." informa Jiwoo.

Un geste d'acquiescement, et le Grand Alpha Park avait trouvé son héritier.

Ils espéraient que cet enfant était un alpha, ils n'avaient aucune idée de comment la génétique fonctionnait, ne connaissaient même probablement pas cette science.

"Park Jimin sera son nom." annonça le chef, d'un ton impératif.

........................................................

Une personne criait silencieusement, enfermée à l'abris des regards curieux. Pas à l'abris de l'odorat affûté des Loups. Une jeune fille était recroquevillée, les genoux pliés devant elle comme pour la protégée, assise contre la porte de la salle dans laquelle elle se trouvait. L'infirmerie ne se trouvait pas dans ce bâtiment, il était beaucoup trop dangereux pour elle de sortir de sa cachette dans cet état. Cette fille était entrée dans la première salle vide qu'elle avait vu quand elle avait réalisé ce qu'il était en train de lui arriver. Elle avait chaud, était essoufflée pour avoir monter quelques pauvres marches d'un escalier qu'elle prenait tous les jours, et sentait ses muscles s'affaiblir rapidement. Elle était entrée en chaleurs, en pleine journée, à l'université, lieu publique rempli de jeunes Loups frustrés et intéressés. La seule chose qu'elle pouvait faire pour l'instant était d'appeler ses amies proches, omégas de préférence. Les betas étaient résistants aux chaleurs des omégas mais des incidents arrivent toujours.