18.

2.5K 150 1
                                    

 Wesley

 — Comment peux-tu la laisser sortir avec ce pendejo ! hurle Aden, les yeux enflammés.

 — Je n'arrive pas à y croire. Toi qui nous rappelles toujours que nous devons la surveiller, cela signifie aussi la protéger, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué ! s'écrie Devon à son tour.

Je suis rentrée depuis dix minutes à peine, et ils déversent leur colère sur moi avec une fureur démesurée.

— Écoutez, je comprends votre inquiétude, mais Aria est une adulte et elle peut prendre ses propres décisions. Je ne peux pas la forcer à faire quelque chose qu'elle ne veut pas. Je lui ai dit de me contacter si elle a besoin d'aide, et je serai là pour elle.

Je tais le fait que j'étais présent pour gâcher son rendez-vous. Devon et Aden ne semblent pas disposés à se calmer, leur inquiétude pour Aria les rendant aveugles à toute explication rationnelle que je pourrais leur donner. Je soupire, essayant de garder mon calme malgré leur réaction explosive. Devon se passe une main sur le visage, visiblement agacé par la situation.

— Tu aurais peut-être oublié ce que... - je refuse de prononcer son nom - a fait l'année dernière. Mario fait partie de notre famille, tout comme Aria, répond Devon.

Je me lève brusquement du canapé.

— Qu'espérez-vous exactement ? Je suis au courant de ses actions. Et peut-être l'avez-vous oublié, mais c'est moi qui ai remis en place sa petite gueule de connard après ce qu'il a osé faire, dis-je d'un ton froid, mes yeux plongeant dans ceux d'Aden.

— Si Mario apprend que... commence Aden.

Je le coupe net en expliquant que c'est déjà le cas.

— Comment ?

— Il m'a contacté, les gars.

— Et tu n'as pas trouvé le moment opportun pour nous en informer ? demande Devon, teinté de sarcasme, un sourcil relevé dans l'incrédulité.

Ils me fixent, bras croisés, attendant ma réponse.

— J'ai été distrait par... d'autres choses. Il va bien et il vous passe le bonjour, dis-je d'une voix égale, tentant de paraître aussi détendu que possible malgré l'atmosphère pesante qui règne entre nous.

— Oh, et je suppose que tu as eu la décence de lui parler de... ton attirance pour sa petite sœur ? questionne Aden d'un ton acerbe.

Je feins un rire, un rire teinté d'amertume et de dérision.

— Tout d'abord, je ne suis pas attiré par Aria, mais je ressens un certain devoir de protection envers elle. Deuxièmement, il n'a pas vraiment eu l'occasion de s'attarder sur le sujet. Je pense que vous comprenez pourquoi, répliquais-je avec ironie, mon sourire se transformant en un rictus amère.

Aden roule des yeux, un léger sourire aux lèvres.

— Ouais, ouais, Wesley le Chevalier Protecteur. On a bien compris. Tant que ça reste dans le domaine du devoir fraternel, tout va bien, dit-il d'un ton moqueur, mais je peux déceler une pointe d'acceptation dans son regard, comme s'il reconnaissait quelque chose au-delà de mes paroles.

Je leur adresse un sourire tendu. La tension retombe finalement dans la pièce, bien que je sente encore le poids de leurs regards sur moi. Devon se dirige vers la cuisine. Mon téléphone, posé sur la table basse, s'illumine, une notification s'affiche, un message d'Aria. Je m'empare rapidement de mon téléphone et lis le message :

J'ai besoin de toi.

Sa colère s'est-elle dissipée ? Juste quatre petits mots, mon cœur s'emballe, et pas que lui d'ailleurs. Elle a besoin de moi. Je lui envoie en retour un message.

Veux-tu que je vienne maintenant ?

Sa réponse ne tarde pas à arriver.

Non, Sacha est dans la chambre, retrouvons-nous demain vers onze heures, elle sera déjà partie.

— Les gars, j'espère que vous n'avez pas oublié la course de Tony, annonce Devon depuis la cuisine.

Je lui envoie rapidement un message pour confirmer ma présence. J'avais complètement zappé cette course. Avec les gars, nous nous hâtons de nous préparer, puis nous partons à vingt minutes d'ici.

Plusieurs voitures restaurées, de l'alcool à foison, des filles incroyablement séduisantes, que demander de plus ? C'est le PARADIS. Accompagné de Devon et Aden, je m'approche de Tony, qui nous enlace tour à tour. Chaque moteur ronronnait désormais avec une puissance retrouvée, et les carrosseries brillaient d'une lueur éclatante. Les éclats de rire et les conversations animées se mêlaient au son d'une musique entraînante qui remplissait l'air. Les filles qui déambulaient parmi la foule semblaient tout droit sorties d'un magazine, certainement pas pour les enfants. Certaines d'entre elles se rapprochaient des voitures, posant pour des photos.

— Je pensais que vous ne daigneriez jamais venir, plaisante-t-elle.

— Tu sais que je ne pourrais jamais te faire faux bond, riposte Aden avec un sourire.

Son regard se pose sur moi.

— Prévois-tu de courir ce soir ?

— Non, je suis seulement là pour observer les nouveaux venus.

Elle hoche la tête, et la voix d'un petit voyou se fait entendre.

— Dis plutôt que tu as la frousse, Scotti.

Je me retourne vers Luke et sa bande, Alex, Kyle, Caleb et Lidia. Les regards curieux des autres se détournent momentanément de leurs conversations pour observer la scène qui se déroule.

Lukas, je t'ai déjà dit que les perdants n'étaient pas les bienvenus ici, dis-je, arborant un sourire qui, je le sais, l'irrite au plus haut point.

Mon sourire arrogant s'accentue, reflétant mon défi silencieux, tandis que je continue à maintenir son regard. Il s'approche de moi, je remarque Devon et Aden qui rigolent à mes côtés.

— Écoute, Lukas...

Je distingue ses poings se crisser. Lukas semble sur le point d'exploser de colère. Il serre les poings, ses muscles tendus. Je sens l'excitation monter en moi.

— Tu devrais cesser de me provoquer. Je suis venu pour passer une bonne soirée, mais elle pourrait tourner au cauchemar pour toi, dis-je d'un ton calme, mon sourire ayant disparu.

Je sais qu'il n'agira pas. Personne ne l'a peut-être remarqué, mais j'ai vu le léger recul dans ses mouvements, suffisamment pour percevoir la peur ou au moins l'appréhension des conséquences. Les secondes semblaient s'étirer, comme si le temps lui-même retenait son souffle en attendant sa décision.

Dans l'obscurité, nos silhouettes se dessinent nettement, des ombres dansantes dans la lumière faible des étoiles. La tension entre nous est palpable, un fil tendu prêt à se rompre. Je maintiens mon regard fixé sur Lukas, déterminé à ne pas fléchir.

— Désormais, éloigne-toi de mon champ de vision, lui dis-je d'une voix ferme, plongeant mon regard droit dans le sien, montrant ainsi que je ne céderai pas à ses provocations.

Il me fixe encore un instant, un sourire ironique étirant ses lèvres, puis finalement, il s'en va, accompagné de sa clique, sa silhouette se fondant dans l'obscurité de la nuit.

— Tu sais qu'il ne lâchera jamais l'affaire, me souffle Devon.

— Ouais, mais ce soir, je n'ai pas envie de m'embrouiller, répliqué-je, levant les yeux au ciel avec un soupir las.

Aden, toujours le plus perspicace d'entre nous, me tend une bière fraîche avec un sourire complice et me signale qu'une belle rousse m'observe près d'un arbre, ses yeux émeraude brillant d'un mélange de curiosité et d'admiration. Comme je le disais, le PARADIS...

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant