Chapitre 9

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La première personne que je vois lorsque j'émerge, c'est mon père. Je désire me rendormir, mais il m'a vu ouvrir les yeux, il se lève aussitôt et s'approche de moi, les traits tirés.

- Comment tu te sens ?

Je n'arrive pas à lui lancer un regard dur. Je n'arrive pas à rester en colère contre lui pendant bien longtemps, de toute manière.

- Tu m'as droguée ? Vraiment ?

- Je ne voulais pas que tu fasses n'importe quoi.

- C'est toi, qui fais n'importe quoi, je crache.

Malgré mon ton, il n'y a pas une once de colère dans ma voix. Il le remarque, cela a l'air de le soulager.

Il vient même s'asseoir sur la chaise à côté de la mienne. Je me redresse pour le regarder droit dans les yeux.

- Où sommes-nous ?

- À Berlin. D'accord...

- Et que faisons-nous à Berlin ?

- Nous sommes dans un centre de détention.

Je fronce les sourcils, perplexe.

- Pourquoi ? Tu avais tellement peur que je m'échappe que c'est tout ce que tu as trouvé ?

Il semble hésiter, ce qui commence à m'inquiéter.

- Pas toi.

Je ferme les yeux. 

Pitié, non...

- On les a attrapés à Bucarest, poursuit-il.

Non...

Je souffle lentement pour me calmer, sinon je risque d'exploser. Il faut que je garde mon calme, j'ai assez crié sur mon père ces derniers jours pour les dix prochaines années.

- Où est Steve ?Je veux le voir.

Je reste perplexe lorsque je le vois regarder par-dessus mon épaule. Je me tourne donc rapidement sur ma chaise, et découvre Steve là, debout derrière la porte en verre.

Je bondis de mon siège et ouvre la porte à la volée pour me planter devant lui, fixant mes yeux écarquillés dans les siens soulagés.

- Je suis désolée, Steve...

- On ne s'est pas fait attraper par ta faute, ne t'inquiète pas.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- On l'a trouvé.

Une étincelle de lumière traverse son regard.

- Bucky ?

Il hoche la tête, un léger sourire aux lèvres.

- Oui.

- C'est génial !

Mais son regard s'assombrit vite, je comprends que tout n'est pas rose.

- Il est enfermé ici ?

- Comme un animal enragé... Ils l'ont mis dans une boîte, attaché à une siège.

- Vous avez pu parler ?

- On peut aller parler ailleurs ?

- Si mon père nous autorise...

Je me tourne vers lui, il ne nous quitte pas des yeux, mais son visage ne laisse rien transparaître.

- On va dire que oui.

Me retournant vers Steve, je le suis jusqu'à un autre bureau en verre, où nous retrouvons Sam.

- Sam.

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