Two Children

treize.

Trente minutes s'écoulèrent.

" Alors, dis-moi comment t'appelles-tu ? " Demanda le policier doucement.

" Maman m'a dit de ne rien dire à des vieux monsieurs avec de la moustache et des rides. " Énonça Noémie, méfiant.

L'homme ria doucement même si intérieurement il était contrarié.

" Fais-moi confiance. Je ne te ferai aucun mal. " Assura l'homme en étirant un sourire chalereux.

" Noémie. " Finit-elle par se présenter timidement.

" Noémie, dis-moi.. Tu t'entends bien avec ta maman ? " S'enquit l'homme barbu.

" Oui. "

" Avec ton papa aussi ? "

" Oui. "

L'agent soupira et sortit une sucette de sa poche.

" Dis-moi la vérité et tu auras cette sucette à la fraise. "

" J'aime pas les sucettes. "

Cependant, Noémie a tout de même finit par tout déballer après dix minutes de négociations :

" Mon papa était gentil, avant.. Mais après qu'il ait perdu son travail, il a commencé à me parler méchamment. Il se disputait souvent avec maman. Un.. Un jour il m'a frappé. J'ai pleuré et lui, il est parti sans rien dire. Le lendemain, il recommençait. Maman me demande chaque matin si tout se passe bien, à l'école, les copines, si je n'ai pas de soucis... "

De nombreuses larmes traversaient ses joues rosies.

Le fillette brune renifla silencieusement et reprit son histoire.

" Je veux lui dire que papa est méchant avec moi ! Mais je n'ose pas.. parce que j'ai peur qu'il frappe ma maman en plus. Alors je réponds juste que je vais bien. J'ai peur de lui. Ne dites pas tout ce je vous ai raconté à maman d'accord ? S'il vous plaît. "

" Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien à personne. " Confirma le gendarme après avoir fini de tout noter sur son carnet.

Mais bien évidemment, ce policier ne pouvait tout simplement pas garder ce 'secret' pour lui tout seul ; il devait absolument prévenir la mère du môme.

Par la suite, il lui tendit une sucette que Noémie prit hâtivement.

" Je pensais que tu n'aimais pas les sucettes ? "

" Je n'aime pas les sucettes. Mais j'adore la fraise. " Répondit-elle, tirant la langue.

L'homme se leva de sa chaise en métal et se dirigea vers l'enfant.

Pour être à sa hauteur, il s'agenouilla face à elle.

" Tu es un grande fille Noémie. Sois forte. Tout va bien maintenant. "