Si Je L'Avais Emmené ? (Chapitre 2)

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 — J'en suis certaine, il ne peut rien se passer de grave, n'arrêtai-je pas de me répéter à voix basse en faisant les cent pas devant le bâtiment de l'unique cabinet d'avocat de la ville

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— J'en suis certaine, il ne peut rien se passer de grave, n'arrêtai-je pas de me répéter à voix basse en faisant les cent pas devant le bâtiment de l'unique cabinet d'avocat de la ville. Il ne peut rien se passer de grave, ils vont arriver... Marban va arriver, il sera là d'un instant à l'autre, aucun doute là-dessus. Mitch est juste en retard, ce sont des choses qui arrivent, surtout quand il faut déplacer ma mère, mais il ne s'est rien passé. Marban va arriver, j'en suis certaine, il ne peut rien se passer de grave...

J'allais devenir folle, vraiment, il n'y avait aucun doute là-dessus, je ne supportais plus l'attente, je commençais à ne plus contenir mes angoisses...

J'imaginais ma mère avec le petit corps ensanglanté de mon frère dans les bras, en train de le bercer en n'ayant même pas conscience du mal qu'elle venait de lui faire... Le couteau rouge de sang ayant assassiné mon frère sur la moquette beige du salon, des gouttes d'hémoglobine se répandant sur le sol en une traînée monstrueuse, prouvant le spectacle atroce ayant eu lieu dans cette pièce... Ou alors mon Marban, étouffé dans son sommeil par ma mère rendue intenable après que je l'ai enfermée... Ou encore, mon frère, allongé dans son lit pour la sieste, paisible, complètement immobile, raide mort, exactement comme mon père quelques années plus tôt. D'autres scénarios catastrophes se bousculaient dans mes pensées, tous plus horribles et insoutenables les uns que les autres.

Mais pour aucun, je n'arrivais à me convaincre que c'était impossible, que ça n'arriverait jamais. Parce que je savais bien que ce serait me mentir, chacun de ces scénarios était possible. Toutes les horreurs de ce monde étaient possibles entre les mains et le cerveau fou de ma mère. Toutes sans exception, même les plus monstrueuses, même les plus perfides. Toutes.

J'en étais malade, je ne supportais pas cette incertitude, cette zone d'ombre, ce risque bien trop élevé. Je ne supportais pas de ne pas les voir arriver, de ne pas avoir de nouvelles. Je ne supportais plus ces longues minutes d'attentes toutes plus dures les unes que les autres. Je ne savais même pas comment je serais capable d'affronter la triste réalité si Marban n'était plus vivant à l'heure actuelle... Je serais complètement perdue... J'en suis certaine, ce serait comme au décès de mon père, mais en bien pire. Peut-être que je voudrais essayer d'en finir une nouvelle fois ? Mais que cette fois-ci, je n'échouerais pas et j'en serais heureuse, je serais enfin délivrée de cette vie qui ne voulait pas de moi. Et avant de me donner la mort, je vengerais sûrement les deux êtres qui avaient été les plus chers à mes yeux au cours de ma triste existence.

J'étais en train d'envisager les pires scénarios en me demandant comment je pourrais m'y prendre pour en finir cette fois-ci – la scarification étant complètement exclue. Et surtout comment rentrer chez moi pour assassiner la responsable de tous mes malheurs. Soudain, mon téléphone sonne pour la première fois de la journée. J'attendais et redoutais un appel et des nouvelles ces huit dernières heures. Le numéro sur mon écran était un numéro inconnu, mais je décrochai immédiatement.

Le Monde Est Fait De Si (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant