Chapitre 3 - His love

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Un océan où se fondent le gris et vert, voilà ce qui s’offre à mes yeux, brouillé par les gouttes de pluie s’écrasant sur la vitre à un rythme régulier avant de disparaître, laissant derrière elles un filet d’eau dû à la vitesse.

Un soupire m’échappe, formant une tache de buée opaque sur le verre froid, je pensais qu’en ce jour si important, il ferait beau mais le ciel ne semble pas être du même avis.

Mon corps est soudainement secoué d’un violent frisson et je me recroqueville sur mon siège, c’est l’une des seules choses pour lesquelles je déteste prendre le train, la climatisation ne marche jamais comme il faudrait.

J’aurai peut-être dû prendre l’avion finalement, ça aurait été plus rapide… Cependant, je n’aurais pas eu le temps de laisser libre court à mes pensées comme je le fais actuellement, c’est important parfois de prendre le temps de tout remettre en ordre, ça nous rends plus serein.

Actuellement, je ne pourrais pas dire que je le suis, c’est même tout l’inverse. Ca ne m’étonne pas, j’ai toujours été quelqu’un de très stressé, qui angoisse rapidement pour pas-grand-chose et je pense que ça ne changera pas, c’est pas grave, je fais avec.

Il y a des choses comme ça qui ne changeront jamais, elles font partie de nous, il faut apprendre à les apprivoiser pour mieux vivre avec. À l’inverse il y en a beaucoup d’autres qui changent avec le temps, en mieux ou en pire, nos habitudes, notre comportement face aux évènements de la vie, notre compréhension du monde, c’est sur celles-là qu’il faut agir pour devenir une meilleure version de nous même chaque jour.

Cette chose essentielle, je ne l’ai comprise que depuis peu, peu après cet événement qui a eu lieu il y a un an jour pour jour, peu après lui…

Mes lèvres s’étirent en un fin sourire qui se reflète dans la vitre, cette époque me semble si lointaine, ma vie à tellement changé depuis et moi aussi.

Je me souviens de ce que j’étais il y a un an, une petite fille brisée, trahis, dont les sentiments avaient été lâchement piétiné avec toute la violence dont un adolescent est capable. J’avais perdu le peu de confiance en moi que je possédais, mes larmes traçaient sans discontinuité des sillons humides sur mon visage et rougissaient mes yeux.

À l’époque, je pense que je ne pouvais qu’inspirer la pitié à quiconque me voyait dans cet état. C’est vrai, que penser d’autre d’une fille qui avait placé son amour et sa confiance dans un homme qu’elle ne connaissait finalement que très mal avant de se faire jeter comme une malpropre par ce même individu ?

J’ai eu besoin de temps avant que la tristesse ne s’en aille, j’ai séché les cours pendant toute une semaine, ignorant les appels du lycée et mon père quand il daignait se souvenir de mon existence.

Ces quelques jours d’isolement n’étaient pas forcement une bonne chose, j’aurai dû aller voir les quelques personnes en qui j’avais confiance, oublier tout ça avec eux et passer à autre chose.
Je ne l’ai pas fait, à la place j’ai coupé tout moyen de me contacter, m’enfermant sur moi-même, me morfondant et ruminant ma tristesse rapidement remplacée par un autre sentiment, la colère.

Une colère sans nom, montant du fond de mes entrailles, mon corps entier criait vengeance.
J’avais la rage, la haine contre lui, lui qui m’avait humilié et brisé, je voulais lui rendre au triple ce qu’il m’avait fait.

À partir de la deuxième semaine suivant ma rupture avec Sasuke et pendant plus d’un mois je n’ai cessé de chercher à lui pourrir la vie par tous les moyens possibles et imaginable, mon seul objectif était de lui faire payer, je ne me souciais de rien d’autre.

Behind my PhoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant