Chapitre 1

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William attendait dans le hall de cette grande maison, le long coffre sous le bras lorsque l'homme arriva, descendant les dernières marches du grand escalier en spirale.

-"Ah! Monsieur Tuner! Heureux de vous revoir." dit-il en s'approchant.

-"Bonjour monsieur! J'ai votre commande." répondit le plus jeune en ouvrant sa boite qu'il venait de poser sur la petite table à proximité.

Une magnifique épée, forgée par ses soins, apparut sous la vue du gouverneur.

William la sortit délicatement de sa boite et la rendit à l'autre homme.

-"Bien..." fit le plus vieux après avoir sorti l'épée de son étui pour l'examiner.

-"Lame en acier feuilleté. Il y a aussi un fil en or sur la poignée. Vous permettez?"

L'homme à la perruque baissa la lame vers le bas et la rendit au jeune garçon débordant de joie et de fierté.

Turner la posa à l'horizontal sur son index.

-"L'équilibre idéal et la soie est parfaitement adaptée." dit-il en contemplant l'arme.

Le jeune brun fit virevolter l'épée sous un petit cri d'étonnement de l'autre homme et rattrapa la lame en se prosternant, en présentant le pommeau à son supérieur.

-"Impressionnant, vraiment très impressionnant. Le commodor Norington sera extrêmement satisfait, mon cher." dit-il en rangeant l'épée dans son étui, rendant le tout au jeune homme souriant face à lui.

William rangea la lame dans sa boite avec délicatesse.

-"Veuillez transmettre mes compliments à votre maitre." ajouta-t-il.

Le jeune Turner cessa de sourire un instant puis se reprit.

-"Je le ferai! Un artisan aime à savoir que son travail est apprécié." fit-il avec entrain en fermant la boite.

Des bruits de pas se firent entendre et tous se tournèrent vers l'escalier que descendait lentement lady Élizabeth Swan.

-"Oh Élizabeth, tu es éblouissante." complimenta son père en la voyant dans sa nouvelle robe.

-"Wil! Je suis si heureuse de vous voir." fit la jeune femme, descendant plus rapidement les marches.

Le jeune Turner resta muet, observant la belle jeune femme avancer vers lui et le gouverneur.

-"J'ai même rêvé de vous hier soir." ajouta-t-elle une fois face à lui.

William se prosterna légèrement et se redressa.

-"Rêvé de moi?" répéta le brun, étonné.

Le plus vieux rit légèrement.

-"Élizabeth, est-il réellement convenable de~" commença-t-il.

-"Du jour de notre rencontre, vous vous souvenez?" dit-elle, interrompant son père.

Will sourit légèrement et fit quelques petits pas d'avant en arrière pour montrer sa joie qu'il n'avait pût retenir.

-"Comment l'oublier, mademoiselle?"

-"Combien de fois devrais-je vous dire de m'appeler Élizabeth?" fit la jeune femme en avançant légèrement vers lui.

-"Au moins une fois de plus mademoiselle, comme toujours."

Les deux jeunes adultes ne se quittaient pas des yeux.

Le gouverneur se tourna vers sa fille.

-"Là, tu vois? Ce garçon, au moins, a le sens des convenances. À présent, il faut vraiment que nous partions. Ma chérie?" appela le père en partant vers l'entrée principale de la propriété, embarquant la boite contenant l'épée avec lui.

La jeune femme reporta son attention sur le forgeron.

-"Au revoir monsieur Turner." dit-elle en partant.

-"Dépêche-toi." la pressa son père en sortant de la maison.

La fille suivit son père à l'extérieur de bâtiment.

Will, qui les suivait, s'arrêta sur le pas de la porte.

-"Au revoir... Élizabeth."

La blonde le regarda à travers le carrosse et celui-ci s'en alla.

----------plus tard----------

Le capitaine Jack Sparrow, debout sur le mat tenant la voile carrée de son bateau, regarda la mer céder place au port.

Son bateau s'était tellement engouffré dans la mer que l'eau salée menaçait de lui ronger ses bottes, bien qu'étant accroché au mat.

Tous les gens du port s'arrêterent de charger et décharger les bateaux pour voir cet étrange individu au look si différent du leur.

Jack leva le pied et le posa sur le ponton de bois avant de continuer d'avancer vers la terre.

Un homme passa en direction inverse et s'arrêta.

-"Non... Mais... Euh... Hé! Vous, là! Une minute!"

Sparrow, au bout de l'allée, se retourna avec élégance vers l'homme qui l'interpelait et s'en approcha.

-"Ça coûte un shilling d'amarrer son bateau à quai." dit sèchement l'homme.

Le capitaine jeta un oeil derrière lui et vit que son bateau n'avait pas tout à fait coulé. En effet, le haut du mat, comportant le drapeau, dépassait toujours de l'eau.

-"Et j'aurais besoin de votre nom." termina plus calmement l'homme.

Jack remua légèrement d'avant en arrière en baissant la tête. Il fouilla dans sa poche et posa trois pièces sur le livre ouvert que tenait l'homme.

-"Que diriez-vous de trois shilling? Et on oublie le nom." dit-il en souriant à l'homme.

Ce dernier se tourna vers lui et dit en souriant :

-"Bienvenue à Port Royal, monsieur Smith."

Il referma son livre et Jack joigna ses mains en signe de prière pour remercier l'homme, un sourire aux lèvres.

Ils se séparèrent, allant chacun de leur côté et Sparrow s'arrêta devant une sorte de pupitre où il trouva une bourse.

Il la prit entre son pouce et son index et la secoua légèrement pour en vérifier le contenu avant de l'empocher et d'enfin fouler la terre.

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Les gardes avancèrent dans l'allée qu'avaient créée les invités, leur fusil sur l'épaule, en deux longues files collées.

La musique était jouée par d'autres gardes, rouges eux aussi alors que les hommes spectateurs étaient presque tous vêtus de bleu marine.

Élizabeth, assise sur une chaise au premier rang, peinait à respirer à cause du corset probablement trop serré pour elle.

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Jack vit une passerelle de bois menant à un superbe bateau grouillant de gardes et de soldats.

Il se retourna en grimaçant et avança finalement vers ledit bateau.

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Les hommes en rouges, ayant atteint le bout de l'allée, se tournèrent vers leur droite ou leur gauche en fonction de leur emplacement, respectant les ordres.

Il avancèrent de quelques pas synchronisés et se tournèrent vers leur droite.

Le gouverneur sourit et observa l'autre bout de l'allée où se présenta le futur commodor.

Les gardes rouges présentèrent leurs armes au bout desquelles des baillonnettes étaient plantées.

Le commodor avança dans l'allée tandis que mademoiselle Swan se ventilait comme elle le pouvait avec un éventail, ayant de plus en plus de mal à respirer.

Le gouverneur sortit l'épée fabriquée par William Turner et en présenta le manche au commodor qui avait atteint le bout du chemin à parcourir.

Il l'attrapa par le pommeau et la retira de son étui, relevant la lame devant lui.

Il magna l'épée avec finesse tandis qu'Élizabeth se concentrait du mieux qu'elle pouvait sur sa respiration devenant difficile.

Ce truc entre nous, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant