Ceinture noire

Trop d'émotions

Panique. C'était le mot.

Quentin était asthmatique et avait tendance à faire des crises avec de fortes difficultés respiratoires. La dernière fois que je l'avais vu dans cet état, c'était presque 2 ans auparavant, où on avait dû l'amener d'urgence à l'hôpital, mais depuis, il avait reçu un nouveau traitement et son asthme s'était bien calmé. Il y avait peu de chances que ce soit ça. À cette époque, Quentin faisait du tennis de table, sport qui n'était pas très réputé pour les contacts et les blessures éventuelles. Je n'avais absolument aucune idée de ce que ça pouvait être. En plus, Maman n'avait absolument pas été claire dans son message. J'attendais toujours son appel.

Malgré la boule au ventre et l'appétit coupé, je m'étais forcé à manger un peu de lasagnes. Elles étaient froides en plus, c'est pas bon les lasagnes froides ! Dépité, l'assiette avait fini à la poubelle et j'avais alors commencé une longue errance dans l'appartement, toujours en attente d'un appel. L'horloge de la cuisine indiquait 20h04, mais fatigué à cause de mon premier entraînement je m'étais affalé dans le canapé. Il était si confortable...

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Un plafond à carreaux qui défilait. Une vision floue. Une lumière aveuglante. Des cris au loin...

J'étais sur un lit d'hôpital. Un lit d'hôpital ? Pourquoi ?

Changement de scène : j'étais dans un parc avec Quentin. On jouait au foot avec un ballon en mousse. J'allais lui faire une passe mais d'un coup, il y eut une détonation et Quentin s'écroula.

"- Quentin !!! Quentin, dis-moi ce que tu as ! Appelez les secours, je vous en prie !!".

Une mare de sang s'étendait sous son corps inerte.

Nouveau plan. J'étais assis sur une chaise, dans un bureau sombre, face à un agent de police. Je sentais mes muscles ankylosés. L'agent pianotait à toute vitesse sur son clavier sans me prêter attention. Au loin, j'entendais comme une sonnerie de téléphone.

drii....

Driiiing......

Une sonnerie de plus en plus forte.

DRRRIING !.....

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DRRRRRIIIIIIINNNNGG !!!!!!

Je m'étais réveillé en sursaut. Le téléphone ! C'était sûrement Maman ! Encore un peu dans le gaz, j'avais vu du coin de l'œil sur l'horloge qu'il était 21h27. 21h27 ?! Je m'étais endormi presque une heure et demie. Je m'étais alors précipité sur le téléphone pour ne pas rater l'appel.

"- Allô ? Maman, c'est bien toi ?

- Oui, c'est moi Marc. Tu vas bien ? Tu as mangé ? J'ai déjà essayé de t'appeler deux fois mais tu répondais pas.

- Excuse-moi Maman, je m'étais endormi, mais c'est pas moi le plus important, qu'est-ce qui se passe avec Quentin ? Il a fait une crise ? Dis-moi ce qui se passe, je t'en supplie !

- Marc, calme-toi, tout va bien, il n'y a rien de très grave. Il a juste fait une mauvaise chute et il s'est fracturé la clavicule. Tu es sûr que tu vas bien ? T'as l'air bizarre.

- Oui, je viens de me réveiller, et puis j'ai fait des mauvais rêves. Tu aurais pu me dire qu'il n'y avait rien de très grave, je me suis inquiété, je suis angoissé depuis que je suis rentré à la maison ! Excuse-moi de m'énerver, mais tu sais que Quentin compte beaucoup pour moi, j'ai pas envie de le perdre, lui aussi..."

J'avais eu du mal à retenir mon sanglot et des larmes avaient inondé mon visage, mélange de tristesse en repensant à Papa et de colère. Je ne savais pas pourquoi je m'étais imaginé les pires scénarios, mais après la mort brutale de Papa, je m'attendais à tout.

"- Marc, écoute-moi, je suis sincèrement désolée de ne pas t'avoir prévenu plus tôt. On est parti en vitesse de l'appart' et j'ai pas eu le temps de préciser mon message. Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur. Pour moi aussi c'est dur, j'ai un peu la tête ailleurs en ce moment... Snif! Je te promets que Quentin va bien. On rentrera sûrement d'ici une heure ou deux. Je t'aime Marc, je t'aime plus que tout, ne l'oublie jamais"

Emporté par le surplus d'émotions, je m'étais dirigé d'un pas chancelant vers mon lit, où une bonne nuit de réconfort ne pouvait me faire que du bien.

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À suivre...

Hello ! Après quelques temps, voici le nouveau chapitre, n'hésitez pas à commenter. J'ai aussi une question pour vous, parce qu'il y a quelque chose qui m'embête. Le premier chapitre correspond à la situation initiale, dans le présent (présent indicatif + passé composé). Tous les chapitres qui suivent se déroulent antérieurement au premier chapitre, c'est pour cela que je les écrit à l'imparfait + plus-que-parfait, mais cette écriture peut paraître un peu bizarre. Ma question est : "Est-ce que ça vous va comme ça, ou est-ce que vous préférez que j'écrive à l'imparfait + passé simple et vous comprendriez que c'est une chronologie antérieure ?" J'attends vos avis.