Prologue

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Il est plus de 17h quand j'arrive devant la zone où sont stationnés les caravanes. Ici, à Bainville, un coin paumé du Montana. Je ne suis pas né ici mais, quand mon père s'est tiré, ma mère a trouvé ce petit coin pour nous y installer. Pas d'écoles, d'où mon arrivé tardive puisque j'emprunte le bus pour me rendre en ville, dans Roosevelt. Il n'y a rien ici. C'est merdique, tout comme ma vie. Et le pire dans tous ça ? C'est que même en étant dans un coin perdu des États-Unis, ma mère réussie toujours à attiré les plus gros connards. Son dernier mec en date en est la preuve. En plus d'être alcoolique, un putain d'accro aux drogues dures, cet enculé a la main lourde.
En quatre mois de relations, il n'y a pas un jour où je ne les entends pas se disputer, ou baiser. Ouais, un environnement sain hein ?
C'est ma vie, aussi merdique qu'elle soit. A 15 piges, j'ai jamais connu autre chose. Des cris, des coups, des pleures, des insultes. La faim aussi. Avant, quand mon père était avec nous, ce n'était pas si merdique mais il a fini par en avoir marre des problèmes d'alcool de ma mère.

Il s'est levé pour aller au boulot et m'a trouvé installer sur le canapé, un verre de lait à la main et déjà prêt pour l'école. La veille, je les ai entendu se disputer, une fois de plus. Il s'est assis à côté de moi. Il n'avait pas besoin de dire grand-chose pour que je sache qu'un truc n'allait pas. J'avais 8 ans mais j'étais plutôt futé. Il a fini par se lever, après avoir regardé en silence la télévision avec moi. Les larmes aux yeux, il m'a juste dit " Désolé fiston, je ne peux plus faire ça". Puis, il est parti pour ne plus jamais revenir. Je pourrais l'en blâmer mais honnêtement, ce n'est pas le cas. Personne de sain d'esprit n'aimerait vivre dans une maison comme celle-là. Avec une alcoolique notoire qui vois pourrit la vie. 

Après son départ, nous sommes restés quelques mois avant d'être expulsés de chez-nous. Ma mère était enceinte de mon petit-frere qu'elle a eu avec un de ses mecs de passage. Nous n'avions nul part où aller. Ma mère m'a juste demandé de mettre mes fringues dans des sacs, elle a vendu tout ce que mon père avait acheté puis, à trouvé cette caravane. Nous avons voyagé de comté en comté jusqu'à tomber ici. Cela fait trois ans maintenant. Ce n'est pas l'idéale mais au moins, j'ai pu retourner à l'école. Pas que j'aime m'instruire ou autre mais ça me permet d'échapper, pendant quelques heures, à ma vie.

Mon frère lache ma main et cours en direction de notre caravane avant de s'arrêter brusquement, juste de devant. Je n'ai pas besoin de voir son regard panique ni de lui demander pourquoi cet arrêt. D'ici, j'entends les supplications de ma mère... ses cris... ses appels à l'aide. D'habitude quand cela arrive, je sors mon frère dehors. J'ai essayé d'intervenir une fois mais ma mère s'est retourné contre moi et depuis, je la laisse se démerder. Je le suis juré de ne plus jamais me mêler de ses affaires mais quand je vois la peur sur le visage de mon petit frère, ses yeux briller de larmes contenues, quelque chose cède en moi. Une première larme tombe, rapidement suivie par une seconde. Figé, je regarde mon frère pleurer, terrorisé. 
A cet instant tout remonter, ma haine, ma colère, ma rancœur. Personne ne m'a protégé moi mais, je me dois de protéger mon frère. A pas décidé, je rejoins mon petit frère.

- Tu restes ici Liam, compris ? Tu ne bouges pas jusqu'à ce que je viennes te chercher !

Il hoche lentement la tête. Je ne m'attarde pas plus. Je monte les deux petites marches en ferraille et ouvre en grand la porte. Ma mère est là, au sol, se protégeant le visage comme elle peut. Mon regard est attiré par le sang qui tâche le sol. Je relève mes yeux pleins de rage vers celui 4zsoonsqbke de tout cela. Sans mot, je charge dans sa direction et lui donne dessus. Je le tacle au sol comme mon coach de foot américain me l'a appris. Il s'affale bruyamment pendant que je me met à genoux et avance dans sa direction. Emplis de rage, je lui assène des coups de poings. Il est tellement bourré qu'il est incapable de se défendre. Je profite de mon avantage et ne cesse de le frapper. J'entends ma mère me hurler d'arrêter, mais je suis tellement hors de moi que je n'écoute pas. Ce n'est que quand elle tente de me poussr que je réagis enfin et dirige cette colère vers elle.

- Pourquoi !?! Hurlé-je toujours agenouillé.  Pourquoi tu nous infligés ça ?! Pourquoi tu t'infliges ça ? 

Les larmes se mêlent au sang sur son visage.

- Sors d'ici !  Tu n'avais pas le droit de lui faire de mal !  Crie-t-elle a son tour.

Je secoue la tête... tout cela c'est de la folie et je suis fatigué.  Fatigué de jouer le rôle de parent, fatigué de me battre seul. Je n'en peux plus alors je fais une chose que je n'avais pas fait depuis longtemps, je m'effondre.

- j'en peux plus man... je peux plus faire ça, sangloté-je.

- Va-t-en ! Je ne veux plus te voir !

J'essuie rageusement mes larmes en la voyant se pencher sur son mec et essayer de lui parler.
En la voyant faire, je réalise que Liam et moi seront mieux ailleurs, loin d'elle. Je prendrais soin de lui, je m'en occuperai comme je l'ai toujours fait. Je volerai, je ferais tout ce que je peux pour que sa vie soir meilleure que la mienne.

- OK, je pars mais j'emmène Liam avec moi. Je ne te laisserai pas le détruire comme tu l'as fait avec moi, affirmé-je avec force.

Je ne le laisserai pas derrière moi. Ses épaules se raidissent mais elle ne dit pas un mot de plus. Je me lève puis, les mains douloureuses me dirige vers le fond ou mon frère et moi dormons. J'entasse le peu de vêtements qu'on a avant de fouiller dans son sac à main. Je récupère 200$ qui nous appartiennent puisqu'ils viennent des aides sociaux. Je récupère un sac poubelle et fourre le tas de fringues à l'intérieur. Au moment où je m'apprête à quitter cet endroit de malheur, je la regarde une dernière fois. Elle tente d'aider son mec à se lever. Tout deux ressemblent à des épaves et je me jure en la voyant faire que jamais mon frère finira comme ça.

Je ne sais peut-être pas où aller ni quoi faire mais je sais que peu importe ce qui croisera mon chemin, je saurais me débrouiller. Je l'ai toujours fait.







My Secret PartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant