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// NDA: Si vous êtes sensibles psychologiquement aux écrits qui abordent le sujet de la mort et du suicide, faites attention à vous. Plus particulièrement lors de la dernière partie. //

Leurs pieds se balançaient dans le vide, cinq mètres au-dessus du sol et des kilomètres en-dessous du ciel.

Louis remercia à chaque fois le bord de la fenêtre d'être assez large pour qu'ils puissent s'y asseoir tous les deux côte à côte. Ils étaient serrés, mais ce n'était pas dérangeant, au contraire. Leurs cuisses étaient collées, ou du moins la gauche de Harry et sa droite. Tandis que leurs jambes jouèrent ensemble, passèrent sous l'autre et s'entremêlèrent sans jamais oser dépasser la limite du calme et de la douceur. C'était comme si leurs membres n'étaient que plumes et que les kilos qui les constituaient s'étaient envolés pour laisser place à des nuages tout mous.

Les lacets de ses Converses flottaient dans l'air à cause du vent qui venait les mettre en bataille et les emmêler. Louis lui répéta sans arrêt qu'il devrait faire un double tour, ou au moins les serrer plus fort, mais Harry n'en fit qu'à sa tête. Il aimait bien avoir les lacets qui se détachent et qui sont susceptibles de le faire tomber à tout moment. Lui, n'aimait pas les choses qui n'étaient pas faites correctement, ça le stressait et le dérangeait. Il a été éduqué strictement et il préférait que chaque chose soit méticuleusement mise comme elle devrait l'être. Il n'était pas comme ça lui, parce qu'il s'en foutait de tout Harry. Il était comme ça, et ça n'avait pas l'air de le gêner dans sa vie de tous les jours. Il vivait les jours comme ils vinrent sans trop se poser de questions et il se soucia que très peu de comment cela pourrait tourner. Louis l'enviait d'ailleurs, il aurait aimé être pareil et pouvoir vivre dans le même train d'action que son bien aimé, mais il n'y arrivait pas. Il possédait ses propres valeurs depuis qu'il était petit et même si elles lui déplaisaient, il ne pourrait jamais s'en détacher.

Il était là le problème dans leur relation. Ils eurent grandi dans deux mondes bien différents et malgré le fait qu'ils s'aimaient très fort, ils savaient tous les deux que c'était mal. Deux garçons n'avaient pas le droit de s'aimer, c'était écrit et on le lui répétait depuis qu'il était en âge d'obtenir une éducation morale. Ça ne lui avait évidemment pas empêché de tomber amoureux de lui, et bien comme il faut.

Pour oublier, les deux amoureux jouaient de la musique. Ils imaginaient des paroles et des mélodies qui feraient changer le monde et les esprits, à un point qui les autoriserait à s'aimer comme un homme et une femme. Ils imaginaient simplement un monde plus beau, un monde à eux deux seulement dans lequel ils seraient heureux, dans lequel il serait heureux et où les parents n'existeraient pas. Comme l'île cachée dans Peter Pan où les enfants ne grandissent pas et sont libres d'être ce qu'ils souhaitent être.

  Et c'est beau, c'était agréable de s'évader le temps d'une chanson vers une réalité alternative où les garçons avaient le droit de s'aimer. Louis aimerait que cela dure éternellement, que ça en devienne réel et qu'il puisse crier au monde entier qu'Harry est l'amour de sa vie. Il aimerait pouvoir un jour avouer à ses parents que jamais il ne leur présenterait de petite copine car les filles ne l'intéressent pas, et que son cœur a déjà été capturé par quelqu'un d'autre qui n'est, malheureusement pour eux, pas du sexe féminin.

Mais ça n'arrivera jamais, parce que Louis était né dans la famille la plus fermée d'esprit de Doncaster et qu'ils le tueraient s'ils apprenaient qu'il avait osé ne serait-ce qu'une seule fois poser mes yeux sur lui. Ils avaient passé vingt-et-une années de leurs vies à tenter de lui instruire des valeurs auxquelles il avait décidé d'aller à l'encontre depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Il n'aurait jamais su que ça lui poserait un problème, Louis avait intégré leurs paroles sans protester et en agissant en tant que bon fils bien élevé. Ils étaient persuadés que la colère du Seigneur s'abattrait sur leur famille si un quelconque écart se produisait et qu'ils seraient maudits, ou un truc du genre. Ô diable leurs inquiétudes. Louis avait décidé de ne plus marcher au fond de leurs pas et de ne plus se laisser embobiner par eux, mais il ne disait rien. Il écoutait en silence quand ils en parlaient ou faisaient des remarques, mais il n'y participait plus. Ça voulait sûrement en dire long sur sa position vis-à-vis de leurs idées, mais il s'en fichait. Louis ne voulait plus avoir à suivre l'exemple, et tant pis si ça les choquaient .

On brûlera [larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant