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Son sang pulsait à toute allure dans ses veines. Il était essoufflé. Ses poumons le menaçaient d'arrêter de fonctionner à tout moment. Ses jambes étaient lourdes, pesaient une tonne chacune et semblaient être accrochées par deux gros boulets. Mais il continuait de courir sans ralentir. Ses pieds fracassèrent le béton du trottoir un peu plus fort à chaque pas et firent résonner les petites flaques d'eau se trouvant partout sur sa route.

La tempête fut passée. Les nuages occupèrent toujours tout l'espace dans le ciel et avalèrent les étoiles mais il ne pleuvait plus. Contrairement à Louis, eux avaient arrêté de pleurer.

Les habitants de la ville étaient de nouveau dehors. Les voitures passaient à côté de lui, certaines l'éclaboussait car elles roulaient trop près du caniveau débordant. Elles restaient cependant peu à circuler, au vue de l'heure tardive et du noir qui commençait à s'installer lentement partout autour de lui. Les lampadaires ne devraient pas tarder à s'allumer et à reprendre leur lumière orangée partout dans les rues de Doncaster. Les coins de rues effrayants et plongés dans la pénombre deviendront le décor parfait pour un film d'horreur, la lumière étant plus flippante que le noir complet.

Louis se ficha des gouttes qui peuvaient mouiller son pantalon ou des coins sombres qui peuvent faire dresser ses poils sur ses bras. La seule chose qu'il souhaitait pour l'instant, c'était retrouver Harry. Il était la seule personne dont Louis avait besoin, et il se retrouvait sur le chemin de son appartement.

Les centaines mètres restants qui le séparaient de l'immeuble où habite Harry se firent rapidement engouffrer par les enjambées de Louis qui ne ralentit toujours pas. Jamais il n'aurait cru pouvoir courir aussi longtemps, et aussi vite. Il croirait être sur le point de perdre ses jambes tellements ces dernières le faisait souffrir, complètement engourdies par l'effort qu'elles venaient de produire. Sans parler de la douleur qui s'échappait de ses côtes bleutées et de la douleur fine, telle une aiguille, qui lui transperçait le crâne.

Mais il finit par arriver devant la bâtisse en pierres marrons typique anglaise. Louis s'arrêta quelques secondes sur le trottoir, plia ses genoux et y posa ses paumes afin de reprendre de l'air et redonner vie à ses poumons. Des larmes coulaient toujours de ses yeux et actuellement, il ne savait plus vraiment à quoi étaient-elles dues. La douleur psychologique, la douleur physique, l'essoufflement ? L'intérieur de sa cage thoracique lui brûlait tellement que cela lui donna envie de vomir. Ainsi, Louis resta sur le bord de la route quelques minutes, le temps de retrouver ses esprits et d'éviter de s'écrouler devant la porte de chez Harry.

Soudainement, Louis fut pris d'une angoisse profonde. Il ne comprit pas d'où elle venait, ce qui l'avait provoquée, mais son coeur se remit à battre anormalement vite.

Il se demanda Mais qu'ai-je fait ? Comment vais-je faire pour rentrer à la maison ? Que vais-je dire à Harry ? Et la seule et première réponse qui lui montait au cerveau était en réalité la seule envisageable. Fuir. Il y avait déjà pensé, en fait. Mais jamais il n'aurait imaginé avoir à le faire pour de vrai. Il ne pouvait plus rentrer chez lui, ce serait comme se donner la mort de la façon la plus stupide du monde. Non. Louis voulait le faire d'une façon qui rendrait la chose moins difficile, plus agréable à vivre. Il y avait déjà réfléchit un nombre incalculable de fois auparavant et au fond de lui, il savait qu'il voulait en finir de cette manière là. Une boule s'était formée dans sa gorge rien qu'en laissant cette vision effleurer son esprit.

L'odeur du hall de l'immeuble de Harry lui donna les dernières forces nécessaires pour monter les escaliers qui menaient au premier étage. Honnêtement, Louis se voyait mal y arriver. Il se sentit juste au bout de tout et aimerait se laisser tomber contre le mur au plâtre abîmé. Mais il monta quand même. Il compta les marches dans sa tête, sachant combien il y en avait au total. Il avait l'habitude de les monter maintenant.

On brûlera [larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant