24.

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 Wesley

Nos lèvres s'unissent... s'unissent comme si plus personne n'existait autour de nous. Le baiser se dérobe doucement, et elle se recule légèrement de moi.

— Pourquoi... Pourquoi as-tu fait cela ?

Que répondre ? Pourquoi ? Parce que tes lèvres me faisaient signe, Parce que l'appel de ses lèvres était irrésistible, parce que le désir en moi brûlait ardemment.

— Je... voulais... savoir si tu avais retenu notre leçon.

Ma voix vacille légèrement, trahissant l'effort que je fais pour garder mon calme. Elle me fixe avec perplexité.

— Tu voulais savoir... si j'avais retenu la leçon, murmure-t-elle en reculant davantage.

— Oui, c'était dans le seul but de voir si tu étais prête pour Taylor.

Elle secoue la tête en riant, un rire teinté de faux.

— Alors ? Comment étais-je ? Demande-t-elle finalement.

Le rire que j'avais espéré n'arrive pas.

— Toujours aussi excellente...rien n'a changé depuis la dernière fois.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

— Bien, je ne voudrais pas sembler inexpérimentée devant Zack.

Un sourire éclaircit mon visage tandis que je l'attire à nouveau dans mes bras. Un fugace moment, une lueur d'espoir. Puis, l'instant d'après, le doute refait surface. Non, cela ne peut pas être, je me répète, il faut que je l'efface de mes pensées une fois pour toutes. Aria et moi, c'est une étoile lointaine, ell est hors de portée. Pourtant, malgré mes résolutions, l'éclat dans ses yeux, le son de son rire, tout cela continue de hanter mes pensées.

— Addis et Sacha sont au courant de notre sortie de ce soir.

Je plonge mon regard dans le sien.

— Tu ne leur as pas parlé de notre pacte, n'est-ce pas ? Hein ?

— Bien sûr que non !

— Alors comment ont-elles su ?

— Je t'expliquerai plus tard. Profitons de notre soirée, mon chérie, dit-elle en me taquinant.

— Avec plaisir, ma bien-aimée Sainte-Rose.

La soirée finit par toucher à sa fin. Les jeunes filles avec lesquelles Aria avait engagé des conversations semblaient partager des intérêts similaires, et elles avaient échangé des numéros pour rester en contact. Au fil de la soirée, ma mère avait fait preuve d'une fierté presque débordante en présentant Aria à de nombreux invités, se vantant continuellement en disant voici la merveilleuse petite amie de mon fils. J'en ai ri du début à la fin. Henry nous dépose devant son immeuble.

— J'ai passé une soirée des plus agréables, merci encore, me dit-elle.

— Moi aussi.

Elle ouvre la porte, je la retiens par le bras, elle plonge son regard dans le mien. La lueur des lampadaires du campus éclaire légèrement son visage, mettant en évidence ses traits délicats et ses yeux pétillants.

— Écoute, Aria, je veux que tu prennes garde avec Taylor.

— Et pourquoi donc ?

Je prends une profonde inspiration, et retire doucement ma main de son bras.

— Je veux que dès le moindre problème avec lui, tu m'appelles, d'accord ?

— Donne-moi au moins une bonne raison.

Son ton est curieux mais également méfiant, elle croise les bras, attendant une explication.

— Ne pose pas de questions, aie confiance en moi, appelle-moi. Promets-le-moi.

— D'accord... je t'appellerai.

Je maintiens mon regard sur elle.

— Je te promets de t'appeler, c'est bon ?

Je hoche la tête, elle me lance un dernier au revoir avant de commencer à marcher vers son immeuble. Henry me ramène chez moi. Les gouttes de pluie glissent sur les vitres de la voiture, créant une ambiance apaisante. Alors que nous arrivons devant la maison, mes yeux scrutent l'endroit où la moto d'Aden aurait normalement dû être garée. Cependant, elle brille par son absence. 

Je me dépêche de sortir de la voiture, jetant un coup d'œil autour de moi comme si j'espérais le voir surgir de l'obscurité. La pluie commence à tomber plus fort, mais je l'ignore, concentré sur la recherche d'Aden. Je prends mon téléphone portable, hésitant un instant avant de composer son numéro. Il sonne plusieurs fois sans réponse.

En rentrant, je suis confronté à une scène totalement inattendue qui me fige sur place : Devon, torse nu, est assis décontracté sur le canapé, tandis que Sacha, légèrement paniquée, se couvre la poitrine de ses mains dans une tentative de pudeur. Je me racle la gorge pour leur signaler ma présence, me sentant comme un intrus dans ma propre maison. Devon se redresse précipitamment, remontant son jean à moitié baissé avec une gêne évidente.

— Tu es déjà rentré, me dit-il.

Mon regard passe de Devon à Sacha, qui détourne précipitamment le sien, ses joues rosissant de honte. La situation est évidemment gênante, les gouttes de pluie continuent de tambouriner doucement contre les fenêtres, comme si même la nature retenait son souffle face à cette situation inattendue.

— Apparemment, réponds-je.

— Je vais m'en aller, s'exclame-t-elle.

Elle saisit son haut et l'enfile.

— Je vais te raccompagner, lui dit Devon.

— Non, ça ira... je... à plus. Ses mots sont à peine audibles, teintés d'un mélange de retenue et d'embarras.

Ils ne semblent même pas savoir comment se dire au revoir, et cette situation inconfortable plane entre eux. Elle passe devant moi, ses pas sont hésitants alors qu'elle quitte la pièce, jetant un dernier regard furtif dans ma direction avant de disparaître

— Pourquoi rentres-tu si tôt ?

— Devon, il est une heure du matin... soupiré-je en souriant. Alors... Sacha ?

— Tais-toi, je ne veux rien entendre.

Je lève les bras en signe de paix.

— Je veux juste savoir comment une telle chose est arrivée.

— Je ne te dirai rien, si ce n'est que j'ai l'impression que cela devient sérieux entre nous.

Je le regarde, surpris.

— Toi ? Du sérieux ? Avec une fille ? Qui es-tu donc ? demandé-je en plaisantant.

Devon lève les yeux au ciel, mais je peux voir un éclat de bonheur dans son regard.

— Ouais, ouais, moque-toi tant que tu veux. Mais quelque chose est différent cette fois-ci, tu sais. Je n'ai pas l'intention de gâcher ça.

Il me bouscule légèrement de l'épaule en riant, un sourire taquin aux lèvres, puis se dirige à l'étage. Devon et Sacha... je ne m'y attendais vraiment pas. Il ne manque plus qu'Aden et Addis s'y mettent à leur tour. À mon tour, je me dirige vers ma chambre, ressentant tout à coup une profonde fatigue. La journée a été pleine de surprises, je m'étire en entrant dans ma chambre, laissant les événements de la soirée tourbillonner dans mon esprit avant de me laisser emporter par le sommeil qui m'attend.

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant