The (Im)Perfect Pact

28.

Wesley

Quand elle descend les escaliers. Ses yeux... Je ne vois que ses yeux. Bon sang, des yeux bleus. Pas extraordinaire, mes fesses, la même couleur que les eaux des Bahamas. Mon dieu, même le grand Wesley se réveille, c'est normal, comment rester de marbre face à ça ?

Je rentre de mon dernier cours aujourd'hui quand je reçois un appel.

— Ouais ?

— Coucou, mon lapinou.

Je rigole.

— Mario, comment tu vas mec ?

— Comme un prisonnier.

— Merde, c'est vrai, excuse-moi mec.

— Depuis quand tu t'excuses ?!

— Depuis que j'ai réalisé que je pouvais être un connard parfois, réponds-je en souriant.

Mario rit. C'est bon de l'entendre rire.

— Est-ce qu'elle va bien ? Demande-t-il.

— Oui, mec j'en prends soin comme si c'était ma... sœur.

C'est l'hôpital qui se fout de la charité, là.

— Mais je ne comprends pas, pourquoi tu ne l'appelles pas ?

— On a une relation un peu compliquée.

Compliquée ?

— Au fait, tu ne devineras jamais.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il.

— Elle a rompu avec l'autre bouffon de Taylor.

— Première bonne nouvelle de la journée, parce que j'en ai une mauvaise, moi.

J'aime pas du tout le ton qu'il a pris.

— J'ai hâte de l'entendre, dis-je ironiquement.

— Je me suis, comme qui dirait, battu plusieurs fois... Alors, au lieu de sortir comme prévu le mois prochain, je sors en janvier.

— Putain, non ! Ils n'ont pas le droit.

Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas possible, pas ça. Je donne un coup de pied dans l'une des chaises de la cuisine. J'imagine qu'il a entendu.

— Wes, calme-toi, c'est juste trois mois de plus.

— Juste trois mois ?! Tu te fous de moi.

— Écoute, je dois laisser ma place, mais je te rappelle bientôt. Passe le bonjour au gars.

La frustration m'envahit alors que je raccroche le téléphone avec force. Il se fout de moi, dès qu'il sort de prison, je me le fais. On était si proches du but et il a fallu qu'il aille se battre. J'appelle Devon et Aden pour leur expliquer la situation, ils sont tous les deux en colère. J'aurais dû le sortir de là le lendemain de son arrestation, payer sa caution, mais non, monsieur ne voulait pas de mon fric. Pourtant, j'ai insisté tellement de fois, même les gars ont voulu mettre leur part, mais cette tête de con a refusé. Je n'aurais jamais dû l'écouter et j'aurais dû payer.

***

On est samedi et j'emmène Aria dans un parc d'attraction, du moins, c'est le mensonge que je lui ai raconté il y a deux jours. En réalité, je l'emmène dans une crique près d'une forêt à deux heures du campus. Est-ce qu'elle m'en voudra ? Sûrement, car il n'y a aucun parc d'attraction de ce côté, et en plus, ça fait bientôt une heure qu'on roule.

— Pour la cinquième fois, ma Sainte-Rose, tu verras.

Elle croise les bras d'un air bougon.

— Tu es encore plus jolie quand tu te fâches, lui dis-je.