LOVE DEAL (Réecriture en cours 13.04/ imperfect pact)

Vingt-huit.

Aria

Alors que je sirote mon thé, assise sur un banc du campus, j'aperçois Monna au loin. Sans perdre une seconde, je ramasse mon sac et me précipite vers elle.

— Monna !

Elle se retourne, un sourire aux lèvres.

— Aria, c'est ça ?

— Oui, puisque tu sembles écrire pas mal d'articles à mon sujet, répliqué-je en croisant les bras.

— Que veux-tu ? Ta vie est fascinante, me lance-t-elle d'un ton faussement innocent.

— Justement, elle ne l'est pas, et toi, tu exagères constamment la réalité, protesté-je.

Monna hausse un sourcil, l'air nonchalant.

— Je fais simplement mon boulot, qui consiste à relater la vérité. Rien de faux dans ce que j'écris.

— Bien sûr que si ! Premièrement, je n'ai pas fait exprès pour le haut de Mélanie. Et non, je n'ai pas couché avec Wesley ! dis-je, frustrée.

— Ce n'est pas ce que j'ai écrit.

— Peut-être, mais c'est clairement ce que les gens ont compris avec ton titre ambigu, en tout cas.

Monna me fixe un instant, impassible, avant de soupirer légèrement.

— Donc tu viens me prendre la tête pour ce que les gens interprètent ?

— Oui... non ! Ce n'est pas ça ! Tu ne comprends pas, dis-je, essayant de garder mon calme.

— Ah, donc maintenant c'est moi qui ne comprends pas ? éclate-t-elle en croisant les bras, un sourire sarcastique au coin des lèvres.

Je prends une profonde inspiration, essayant de formuler mes pensées clairement.

— Ce que je veux dire, c'est que tu écris des choses qui, même si elles ne sont pas techniquement fausses, donnent une mauvaise impression.

Elle me dévisage, visiblement amusée par ma frustration.

— Ce n'est pas ma faute si les gens aiment le scandale, et si ça fait du bruit. Je fais juste mon travail, point barre. Ce qui se passe après, c'est plus mon problème.

— Mais quand tu titres « une nuit hot », qu'est-ce que tu crois que les gens vont penser ? Que c'est un article sur un banal tutorat ?

— C'est accrocheur, et c'est pas non plus un mensonge. Vous avez passé la nuit ensemble, non ? me lance-t-elle, son ton plus piquant.

— J'étais juste bourrée ! On a rien fait ensemble ! Je m'énerve.

— Selon tes dires à toi.

Je serre les poings. C'est frustrant de voir qu'elle ne voit pas le mal dans ses méthodes.

— Ce que je demande, c'est juste un peu de retenue. Ma vie n'a rien d'extraordinaire, et je préfère qu'elle reste privée. Est-ce trop demander ?

Elle soupire, un peu agacée cette fois.

— T'écouter te plaindre, c'est comme entendre une célébrité râler sur sa popularité. Tu traînes avec Wesley, c'est normal que les gens s'y intéressent. S'il n'y a rien à cacher, t'as rien à craindre, non ?

Je reste silencieuse, prise entre la frustration et l'envie de répondre. Mais elle marque un point, et c'est bien ça le problème. Monna observe mon silence, un sourire satisfait aux lèvres, comme si elle venait de remporter une bataille. Mais au fond de moi, je sens que ce n'est pas juste. Ce n'est pas une question d'avoir quelque chose à cacher, c'est une question de respect, de ne pas transformer des banalités en scandales.