Mon Sauveur

Suis-je consciente ? Suis-je sur une autre planète ? Je pense que oui. Tout ici n'est que ténèbres. Je perds si souvent connaissance que j'ai du mal à suivre l'épopée que nous sommes en train de vivre. Un monde fait de sciences et de magies, un autre recouvert de poussières et de cendres. L'homme que j'aime et son acolyte se battent pour sauver l'humanité toute entière. Et moi ! Moi l'humaine ! Ils ne me font pas part de leur plan. Je ne suis que l'humaine après tout. L'humaine qui les encombrent, qui s'évanouie car une force obscure s'est emparé d'elle. Tous ces êtres s'écharpent pour un poison qui se trouve être dans mes veines ! Moi qui voulais tant savoir ! Moi qui voulais tout connaître avant les autres ! Maintenant je ne sais que penser. Tout s'embrouille dans ma tête. Je n'ai pas le temps de réfléchir à ce qui vient de se passer devant moi. Je ne fais que voir sans comprendre. Moi l'humaine, moi la spectatrice ! L'homme que j'aime est étendu sur le sol, souffrant mille morts. Debout, immobile, moi l'humaine, que puis- je faire pour empêcher tout cela ? Ne sachant que faire, je me jette sur lui. Soudain on m'arrache violemment à son corps ! Il me tire par la taille, et me jette telle une poupée de chiffon sur le sol. J'affronte alors le regard de l'ennemi. Ensuite, le noir total, je ne sens plus que mon corps qui flotte dans les airs, je crois alors rêver du futur. Un futur bien sombre ! Tout va disparaître ! Je ressens ensuite une violente douleur électrocutant tout mon corps. Je m'effondre brutalement sur le sol. Je ne suis plus tout à fait consciente pendant plusieurs secondes. Lorsque je reviens à moi, il se tient au-dessus de moi, me protégeant d'une lumière aveuglante et d'un bruit tonitruant, déchirant le ciel noir. Nous regardons le spectacle affligeant qui s'offre à nous ; le poison se reforme de lui-même après avoir failli être détruit. Tout va alors très vite, l'homme que j'aime se retrouve confronté à ses adversaires. Le poison qui se trouvait dans mon corps, a maintenant trouvé refuge dans celui de notre ennemi. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me retrouve à nouveau le nez dans la poussière. Cette fois, il me sauve d'une force mortelle, en se sacrifiant à ma place. Ma tête ayant heurté une pierre volcanique, je sombre à nouveau. Quand je me réveille pour la dernière fois, tout n'est que silence. Nos adversaires ont disparus. Je marche d'un pas gauche traversant cet océan de noirceur. Soudain, un cri transperce le ciel, l'homme que j'aime se tient au-dessus d'un corps sans vie. Celui de son frère. Mon sauveur. Notre sauveur.

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