2. descente aux enfers

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Elle était complétement déchirée. L'atmosphère lui semblait brulant, les visages de ses camarades verts et argents étaient flous, elle ne parvenait même pas à déterminer leurs expressions. L'odeur du whisky Pur Feu et le bruit d'un morceau de groupe de rock sorcier célèbre imprégnaient ses sens. Pansy bougeait au rythme du son, fermant les yeux et levant les bras en l'air. Elle avait l'impression d'être dans un manège à sensation qui montait et descendait avec une douceur violente. L'impression d'être entièrement libre, entièrement elle-même. Comme ci les secondes ne s'écoulaient plus, et que les chapitres de sa vie avaient prit feu. Elle aimait ça.

Mais tout le monde sait que les effets de l'alcool et la drogue sont éphémères. C'est pour cela qu'après s'être éclipsée dans les toilettes des femmes pour vomir ses tripes, la réalité rattrapa Pansy avec aigreur. Un sentiment amer sur les épaules, la jeune femme rinça sa bouche et passa une main de son front à ses cheveux, relevant sa frange sombre du bout des doigts. Elle avait super mal au crâne. Cette soirée de Serpentard était renversante.

Ça faisait trois semaines que tout fonctionnait comme cela. Trois semaines que Pansy enchaînait les soirées, les cuites solitaires, les paquets de clopes et la décadence charnel. L'idée du prince charmant, comme le dit si bien Blaise Zabini, avait disparu dans les méandres de sa dépression. Un poids, ou même plusieurs écrasaient les espoirs de Pansy. Et elle n'avait visiblement pas la force de les affronter.

Et ça faisait aussi trois semaines qu'elle faisait moins que le nécessaire dans son travail scolaire. Elle ne comptait même plus les avertissements de ses professeurs. La moitié envoyait des lettres à son père pour lui expliquer la situation, et, par conséquent, elle recevait elle-même des beuglantes de menaces.

Pansy prenait bien soin de les ouvrir cachée dans la Salle sur Demande. Elle avait trouvé un sortilège pour bloquer l'annonce de la lettre ensorcelée pendant un certain temps. Elle en profitait donc pour les écouter seule, et garder ce détail de sa vie presque secret.

Presque, si Brown et Weasley ne s'étaient pas amusées à ragoter sur elle, il y a à peine une semaine. Désormais, tous les étudiants pensaient que son père avait tué sa mère, qu'elle était amoureuse de Malfoy et Nott en même temps et qu'elle se tapait tout le monde à la recherche du « prince charmant ». C'était faux, évidement. Enfin, à moitié. Il était vrai que sa mère était morte, mais pas assassinée. Elle s'était sui-ci-dée. Et Pansy se forçait à le répéter devant des inconnus qui venaient lui poser des questions. Aussi, elle admettait qu'elle couchait un peu avec n'importe qui. Mais elle le faisait uniquement quand elle était à demi consciente de ses actes, pour se punir d'être ce qu'elle était et pour faire passer le temps. En aucuns cas elle ne faisait ça pour trouver son prince charmant.

Les insultes, les moqueries, les chuchotements, les regards de peine, de pitiés étaient devenus sont quotidien avec la société du château. Au début, elle avait tout essayé pour atténuer l'incendie qui brûlait sa réputation. Sans résultat. Lavander et Ginny avaient eu le dessus, cette fois. Qu'elles salopes...

On était dimanche, et demain, elle entamerait la quatrième semaine de son cauchemar. Wou-Hou, elle avait hâte ! ...

Tandis qu'elle ressortait des toilettes, Pansy remarqua que la foule avait diminuée. Elle s'avança et s'installa au bar improvisé, tenu par Marcus Flint, un Serpentard d'un an son aîné.

- Je te sers quoi, Parkinson ? demanda t'il.

Flint était un de ces mecs à être sympa avec tous les membres de sa maison. C'était le capitaine de l'équipe de Quidditch, donc personne n'avait d'influence sur lui, contrairement à cette ordure de Théodore.

- Un verre d'eau, s'il te plait.

Il hocha la tête et partit quelques mètres plus loin pour préparer commande. Pansy posa ses coudes sur la surface boisée et cala son menton en coupe dans ses mains. Elles étaient moites, d'ailleurs, elle transpirait pas mal.

Espoir TaciturneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant