Pandémie

CHAPITRE 4 : UN REPOS MOUVEMENTÉ

"Papa...?"

Effectivement, l'homme qui se dressait devant moi était bel et bien mon père, j'en étais sûre.

Il était facilement reconnaissable avec ses cheveux de couleur brun clair légèrement emmêlés et ses yeux bleu-verts. Sa carrure avoisinait le mètre quatre-vingt et il portait sa blouse blanche. De toute ma vie, je ne l'ai jamais vu sans.

Mais pourquoi suis-je en train de lui parler ... il est mort. Je me souviens du pilage et de ce qui s'y est produit, je me souviens de cette blessure, serai-je morte? Impossible! Je ne peux pas abandonner le clan. Je ne peux pas abandonner ma famille.

Les pensées se chamboulaient dans ma tête quand mon regard s' arrêta sur ses yeux. Ils étaient froids, vides, sans émotion. Il ne restait rien de la chaleur que je pouvais y trouver autrefois, celle qui me réconfortait dans les moments sombres et qui me rassurait quand j'étais plongée dans le doute.

"Qu'est ce qui se passe??"

"Écoute moi, je n'ai pas beaucoup de temps et tu dois sûrement te poser des tas de questions mais je ne peux pas y répondre... pas maintenant. Sache que tu te bas pour de nobles causes, tu ne dois pas abandonner tes objectifs car je sais que tu peux les atteindre. Un jour tu trouveras les secrets cachés derrière ma mort, suis ton instinct et crois en toi."

J'essayais de comprendre ce qui se passait et les pensées fusaient dans mon esprit. A nouveau, je sentais ma tête tourner et je manquais d'air. Avant de m'evanouir j'ai pu entendre mon père dire une dernière chose :

"Je crois en toi, à bientôt"

Ma vision est redevenue noire et ...

"Papa... je... non ... attend"

"Lyn!Lyn réveille toi"

La lumière du soleil m'ébloui et je me suis réveillée dans une sorte d'infirmerie de fortune. J'étais allongée sur un lit de camp verdâtre au milieu d'une grotte. Des branches de lière se dressaient sur les parois sèches. Au sol, l'humidité autrefois omniprésente de la grotte avait laissé des brins d'herbe sèche pousser. L'endroit était illuminé par un petit trou au plafond causé par l'érosion de la roche. Je pouvais également distinguer une lumière émaner d'un tunnel derrière un rideau en face de moi, certainement l'accès.

Ne sentant plus la douleur dans ma jambe, je me suis assise pour l'examiner. Des bandages étaient minutieusement enroulés autour de mon tibia. Mon pantalon avait été raccourci à ma cuisse de ce côté, j'ai vite aperçu la partie manquante sur le côté du lit, trampée de sang. Mes amies étaient assises autour de moi sur des tabourets, inquiètes.

"Tu vas bien?" Me demanda Clara

Incapable de répondre à sa question je me suis souvenue de mon rêve pendant que je me rappelais des dernières paroles de mon père.

"Je crois en toi, à bientôt"

... à bientôt ... qu'est ce qu'il voulait dire par là?

"Il faut que..."

"QUE TU ME LAISSE T'EXAMINER!!"

Une voix inconnue m'a coupée. Une fille est sortie de derrière le rideau dramatiquement en l'ouvrant violemment de façon à ce que les deux pans volent de chaque côté.
Elle devait atteindre un bon mètre soixante dix mais était un peu plus petite que Vic. Elle était habillée avec un T-shirt rouge et noir oversize serré à sa taille par un corset qui lui arrivait sous la poitrine. On pouvait distinguer des collants déchirés sous sa jupe noire qui lui arrivait aux mollets et elle avait des bottines à talons, probablement en cuir.
Elle portait sa blouse blanche fièrement et elle affichait un sourire terrifiant sur son visage.

Pour être honnête, elle avait l'air d'une idiote.

"C'est qui encore celle là?"

Son sourire s'étira encore, au delà du possible. Elle remplaça ses lunettes sur son nez et sautilla vers moi. Elle trébucha et continua d'avancer comme si rien ne s'était passé. J'ai entendu Soline murmurer aux autres :

"Adieu la crédibilité."

"Quelle crédibilité? "

"La ferme Soline"

Une fois arrivée en face de moi, l'inconnue s'est baissée et à posé ses mains sur ses genoux pour s' appuyer. Son visage en face du mien, son expression faciale s' est adoucie comme si elle parlait à une enfant en bas âges.

"Je m'appelle Lou!"

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702 mots