Magic Love

Chapitre 4

Nous entrions dans le théâtre. Raymond adorait ce genre de représentations. J'avais, donc, accepté de l'accompagner. Une fois dans le grand hall, je partais chercher des choses à grignoter pendant la représentation, mon ventre gargouillait je n'avais rien avalé de la journée. Une fois au stand je croisai Léon.

- On dirait que le fameux sorcier raté est de sortie ! Peut-être qu'un jour il y aura une histoire sur toi le raté !
Me dit-il d'un ton méprisant.

- Qu'est-ce que tu me veux ?
Demandai-je en serrant le poing.

- Je t'ai dit que ta vie allait être un enfer... Compte sur moi pour que ce soit le cas. Me menaça-t-il.

- Un problème monsieur Caleb ? Ce jeune homme vous importune t'il ?
Demanda Raymond venant à ma rescousse.

- Bonsoir Raymond, non je discutais avec Caleb de la représentation... Passe une bonne soirée Caleb.
Répondit Léon avant de partir.

Raymond l'observait partir pendant que j'achetais de la nourriture. En me dirigeant vers l'accès au balcon, avec Raymond, j'aperçu Elijah qui était avec une femme, probablement sa mère. J'essayai, donc, de l'éviter et de ne pas me faire remarquer. Mais, le destin en avait décidé autrement...

- Ma petite Corinne, c'est bien toi ?
Dit Raymond enchanté de revoir cette femme.

La femme et son fils se retournèrent. Il y avait une centaine de personnes dans ce théâtre et évidemment c'était la mère d'Elijah...

- Raymond ? Oh mon dieu ça fait longtemps ! Elijah je te présente Raymond, il était mon voisin lorsque j'étais plus jeune. Il a quitté notre village natal lorsqu'il a été embauché par l'une des familles les plus fortunées du pays.

Elijah me regardait, je baissai le regard. Je le trouvais élégant dans sa chemise avec son nœud papillon ! Moi, j'avais juste mis un pull noir...

- Oui, voici leur fils Caleb. Monsieur et madame sont souvent en voyage, du coup il nous arrive parfois, avec Monsieur Caleb, de nous rendre au théâtre.

- Raymond, la pièce va bientôt commencer, il serait préférable de prendre place, non ?
Dis-je pour mettre fin à la conversation.

- Ce fut un plaisir ma chère Corinne ! À l'occasion, tu devrais passer prendre le thé pour reparler du bon vieux temps !
Dit Raymond en la saluant chaleureusement.

- Avec plaisir Raymond ! Voilà mon numéro de téléphone, passez une bonne soirée tout les deux !
Dit Corinne avant de repartir.

Nous prenions place et je commençai à manger. La pièce allait commencer.

***

Caleb était donc le descendant d'une grande famille de sorciers. Je comprenais mieux son malaise de ne pas savoir éveiller ses pouvoirs. Heureusement pour lui, il avait Raymond ! Cet homme inspirait la confiance au premier regard. Il était simplement vêtu d'un pull alors que la plupart des gens étaient habillés de façon distinguée. Nous prenions place avec ma mère et j'observais les balcons. Il était là, et grignotait quelque chose. Ma mère me donna une tape sur l'épaule.

- Tu as déjà vu ce garçon au lycée ? Il doit être populaire ! Sa famille a une renommée mondiale.
Demandait ma mère en chuchotant.

- Non je ne l'ai pas aperçu...
Dis-je en mentant. Je ne voulais pas que ma mère raconte à Raymond ce que Caleb vivait au lycée ! Il devait en parler de lui-même... Puis je devrais me mêler de mes affaires avant de me reprendre un coup de poing dans la figure...

- Oh ! La pièce commence !
Dit ma mère heureuse d'être au théâtre.

Les lumières s'éteignirent et l'orchestre derrière commença à jouer une mélodie douce. Une personne vint conter l'histoire du sorcier légendaire tandis que les comédiens jouaient silencieusement pour illustrer ses propos.

- L'histoire du sorcier légendaire est connue de tous. Ce garçon, qui, dès son plus jeune âge maîtrisait, déjà, ses pouvoirs magiques comme nul autre, qui avait sauvé notre monde des ténèbres et du sorcier de l'ombre. Notre histoire commence alors que notre jeune sorcier n'a que 5 ans. Il savait déjà se téléporter et maîtriser les pouvoirs de l'eau et de l'air. Ses parents périrent dans un accident tragique et mystérieux. Le garçon, recueilli par le directeur d'un prestigieux lycée, était le meilleur de sa classe. Ses professeurs n'en revenaient pas ! Le monde plongea dans les ténèbres lorsque les magiciens de l'ombre utilisèrent leur magie noire pour semer le chaos. Armé de son courage, le sorcier légendaire traversa le pays à la recherche de valeureux compagnons. Mais... Hélas personne ne voulait affronter les forces obscures... Seul, il pénétra dans la forteresse effroyable et terrassa le sorcier de l'ombre. La paix étant revenue, le sorcier légendaire devint le roi du pays. Sa sagesse et sa puissance faisait de lui un souverain respecté et aimé. Mais le sorcier de l'ombre avait un sous-fifre, qui avait organisé une contre attaque. Face au chaos, le sorcier légendaire, qui avait vieilli, repris les armes et après un combat épique contre le sous-fifre, il le terrassa et banni les forces du mal. Pendant le combat le sorcier avait reçu de sérieux dégâts et il mourut peu de temps après...

J'étais absorbé par cette histoire, que je connaissais par cœur ! Ma mère, elle, regardait les comédiens et danseurs. J'observais Caleb qui n'en avait rien à faire. Il regardait la scène avec cet air triste et morose.

- La légende dit que le sorcier, avant de mourir, a dit à son fidèle compagnon, qui a retranscrit son histoire, que si les ténèbres devaient revenir, il se réincarnerait en jeune sorcier pour de nouveau y faire face.

- C'est vrai maman ?
Chuchotai-je crédule.

- C'est une légende, écoute !
Répondit ma mère sans quitter des yeux la scène.

- C'était la légende du sorcier légendaire. Gardez les yeux ouverts ! Car, qui sait quand les ténèbres reviendront ? Le sorcier est peut-être déjà parmi vous et moi... Ou peut-être erre-t-il dans notre monde, à la recherche de valeureux combattants pour combattre les ténèbres qui sont prêts à ressurgir du fond de leur prison...

Et, alors que la conteuse se mit à raconter d'autre mythes et légendes à propos de la sorcellerie, je ressentais encore en moi sa voix, ses paroles et ses coups. La légende du sorcier légendaire avait fait perdre la tête a plus d'une personne, lui en particulier...