18 décembre 1998

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Dans la salle de bain commune, je suis en train de me maquiller pour cacher les horribles cernes qui ont pointées le bout de leur nez après ma presque nuit blanche. Les mains tremblantes, je passe le pinceau sous mes yeux quand Hermione me rejoint.

- J'en connais une qui a passé une mauvaise nuit, dit-elle en arrivant.

- Moins longue que ce à quoi je m'attendais quand j'ai vu la date d'aujourd'hui, je réponds la voix enrouée.

Elle me regarde d'un air interrogateur en me prenant le pinceau des mains pour arranger le massacre de mon visage, ajoutant du mascara au passage sans me demander si j'en voulais.

- Si Fred n'était pas... s'il était toujours là ça ferait cinq ans que je sortirais avec lui.

Parler de lui au passé me fais mal et je ferme mes yeux secs d'avoir pleuré en déglutissant pour ne pas me transformer à nouveau en fontaine.

- Tu finiras par rencontrer un homme qui te rendras heureuse tu verras. En attendant prépare toi à ce qu'Harry ne te quitte pas de la journée, même avec le maquillage on voit que tu as pleuré. Tu viens ? Si on traîne on aura pas le temps de prendre notre petit déjeuner et il est hors de question que tu sautes le repas le plus important de la journée !

Je laisse échapper un petit éclat de rire qui la fait sourire et elle me prend par le bras pour rejoindre Ginny et m'emmener dans la Grande Salle. J'adore quand elle me fait ses petites remarques que seul une mère ferait, et c'est aussi la seule à ne pas me regarder avec pitié à chaque fois que le prénom de Fred est prononcé. Mon frère fronce les sourcils alors que je suis à peine assise et je lui fait un sourire que je veux rassurant avant de prendre un croissant sur les plats devant moi. Une fois que j'ai fini de manger et que mon jumeau est rassuré, enfin autant qu'il est possible de le faire quand il s'inquiète pour moi, nous nous levons pour rejoindre la salle d'histoire de la magie avec le professeur Binns, qui est un fantôme. Je vais pouvoir rattraper un peu de sommeil. Alors que j'arrive dans le couloir menant à la salle, j'aperçois la directrice devant la porte avec Malfoy.

- Oh non, ça c'est pour moi, je soupire.

Et en effet, j'ai raison puisque McGonagall m'interpelle quand je passe près d'elle.

- Tu veux que je t'attende ? Demande Harry.

- Ce n'est pas la peine monsieur Potter, répond-elle avant que je ne puisse prononcer un mot. Votre sœur est une grande fille, elle n'a pas besoin que vous soyez constamment à ses côtés.

J'adresse un signe de tête désolé à mon frère avant de fusiller du regard le blond au regard fier à côté de moi.

- Bien. Miss Potter, étant donné que vous allez au bal avec monsieur Malfoy...

- Alors que je vous avais dit que je ne voulais pas y aller, je la coupe. Vous écoutez bien vos élèves à ce que je vois.

- Il était hors de question que vous restiez seule dans votre chambre à vous morfondre, se justifie t-elle. Donc je disais, étant donné que vous allez au bal ensemble et que, comment dire, vous n'êtes pas les meilleurs amis du monde, j'ai demandé à vos professeurs de vous placer à côté en cours. Ne mettez pas la salle à feu et à sang je vous prie. Bien, à plus tard.

Sans attendre de réponse de notre part, elle part en direction de son bureau et je soupire en entrant dans la salle. Au moins il a plus de chance qu'Hermione de me laisser dormir pendant le cours. Je m'assois à la dernière place libre, une table au fond de la salle, et d'une grimace, je fais comprendre à la brune que je ne peux pas m'asseoir à côté d'elle vu que je suis condamnée à supporter Malfoy. Deux heures assise à côté de quelqu'un qui n'est ni mon frère, ni mon premier amour... ça ne devrait pas être si difficile de survivre. J'ignore le Serpentard, me demandant si son idée de trêve tient toujours, et met ma tête entre mes bras posés sur la table pour commencer à dormir, sous les yeux amusés du blond assis à ma droite. Peut-être un quart d'heure plus tard, un léger coup de coude dans les côtes me réveille et je fusille l'auteur de ma sieste interrompue du regard.

- J'étais en train de dormir ! Je m'exclame doucement pour ne pas attirer l'attention du fantôme qui nous sert de professeur.

- Je sais, et Binns s'en est aperçu aussi vu la manière dont il te regardait. Je viens de t'épargner des heures de colle.

- Oh, et bien merci alors, je marmonne.

- Tu vas bien ? Me demande t-il. Vu la tête que tu fais on pourrait croire que tu as vu un fantôme. T'as croisé ton rouquin ?

Je tourne la tête vers lui, me demandant si sa question était sérieuse, et vois qu'il me fixe de ses yeux bleus-gris. Je comprend donc qu'il a oublié la trêve et le fusille du regard.

- T'as déjà oublié ce que tu m'as proposé hier soir ?

- Bon d'accord, c'étais pas très subtile mais il faut que je m'habitue à être gentil avec toi, s'excuse t-il en passant sa main derrière sa nuque. Qu'est-ce qui t'arrives ? T'as vraiment une sale tête.

-Tu vas devoir revoir tes compliments aussi. Enfin, si t'en es capable.

- J'ai pris l'initiative de te demander pourquoi tu vas pas bien, c'est déjà bien non ? Demande t-il.

- C'est un début, je réponds en esquissant un début de sourire.

- Tu m'as presque fais un sourire, je suis flatté.

- Pourquoi ?

- C'est assez rare que tu fasses l'honneur à quelqu'un de lui sourire depuis la rentrée, explique t-il. Sinon tu n'as toujours pas répondu à ma question.

- Tu crois que je vais te vais te dire ma faiblesse ? T'as perdu la tête le serpent.

- Si je voulais te faire la misère je l'aurais déjà fais depuis un bon moment. Tout le monde sait que tu n'arrives pas à te remettre de la mort de Weasley.

- Je... ça devait être mes cinq ans de couple avec Fred aujourd'hui, je murmure en sentant mes yeux s'embuer.

- J'ai encore mis les pieds dans le plat on dirait. Je suis désolé Nina.

Il pose sa main sur mon épaule en signe de réconfort et je tourne la tête vers lui, ce qui le fait immédiatement enlever sa main.

- Toi désolé ? Ça fait huit ans qu'on se connait et tu ne t'ai jamais excusé des crasses que tu m'as faites, je l'agresse.

- Il faut un début à tout. Ce n'est pas parce que je fais semblant de ne pas avoir de cœur que je n'en ai pas, se défend-il.

- Pourquoi tu fais semblant alors ?

- T'essayerais pas de détourner le sujet de la conversation par hasard ?

Je baisse la tête sur ma feuille, sans lui répondre, honteuse de détourner la conversation sur un sujet sensible pour lui. Enfin je pense que c'est un sujet sensible puisqu'il s'est crispé quand je lui ai posé ma question.

- Oublie ce que je viens de te demander, je lui dis.

- Non je vais te répondre, après tout je viens de te demander pourquoi tu ressembles à un zombie alors qu'il y avait neuf chance sur dix que ce soit à cause de ton Weasley, je peux bien répondre à une question.

Je lève la tête pour le regarder en haussant un sourcil.

- Tu m'as pas dis que je ressemblais à un zombie !

J'ai dû parler un peu trop fort puisque qu'Hermione se tourne vers moi en me demandant si ça va. Je hoche la tête avant de regarder de nouveau le Serpentard.

- Non sérieusement Malfoy, t'es pas obligé de répondre.

Il acquiesce et je me concentre sur mon cours, le cerveau embué par la fatigue et les souvenirs. À la fin de l'heure, je soupire en me rendant compte que les notes que j'ai prises sont sans queue ni tête et roule ma feuille en boule. Je viens de me lever de la chaise quand le cours de Malfoy atterrit à côté de mon sac.

- Prends le mien, je demanderai à Blaise de me donner le sien le temps que je recopie.

- Pourquoi t'es soudainement gentil avec moi ? Je demande perpexle.

- Je viens de me rendre compte que t'as déjà assez à faire avec ton frère surprotecteur et le fantôme de ton premier amour sans que j'en rajoute en faisant mon Malfoy. Et appelle moi Draco, on fait une trêve je te rappel.

Je hoche la tête, ne sachant pas quoi répondre, et il part rejoindre ses amis pendant que j'attends Hermione, Harry et Ron. Malfoy... Draco, n'est peut-être pas si méchant que ça finalement.

Un Noël avec toi [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant