Il fait nuit noire et je ne sais même pas où je suis. En tous cas, pas loin de la Normandie. J'ai froid, je tremble. Mon regard croise le rétroviseur et me renvoie le reflet d'une femme tout droit sortit d'un asile psychiatrique.
Après avoir parcouru trois-cents kilomètres, je constate que je suis complètement épouvanté en m'apercevant de m'être arrêté en plein milieu d'une forêt.
Mon souffle est court quand je mets à regarder autour de moi. Devenue comme paranoïaque.
Je peux plus revenir en arrière. C'est fini !
En constatant ceci avec effroi, je me surprends à reprendre de plus belles mes sanglots. Ne pouvant plus me contrôler. Rejetant la tête en arrière, mes mains serrent automatiquement le volant.
Maintenant, je connais le visage de la mort.
Cette dernière m'avait souri diaboliquement avant que je n'arrive à prendre la poudre d'escampette.
Posé sur la banquette arrière de la voiture, je m'empare du sac de sport qui renferme mes faux papiers, mes faux diplômes, l'argent volé pour pouvoir avoir le temps de tenir et le dépose sur mes genoux.
Sentant une nausée pointer, j'essaie de me calmer et ouvre la boîte à gant pour prendre les allumettes. Ma main est tellement tremblante que la boîte m'en échappe. En ramassant celle-ci sur le tapis, côté passager, mon corps se redresse en espérant avoir le courage d'aller jusqu'au bout.
Je n'ai plus le choix, merde !
Je sors de cette bagnole, la contourne et ouvre le coffre où se trouve un bidon d'essence que j'avais soigneusement rempli en court de route.
Prenant une grande inspiration et tout en déposant mes affaires au sol, mes bras se dirigent vers la gourde contenant la substance que j'avais mise sagement près de mes pieds.
Il ne faut plus qu'il reste une trace de moi-même. Rien, pas un cheveu.
Mon cœur s'emballe, mes jambes fatiguées flageolent. Petit à petit, j'ai comme le sentiment de mourir symboliquement. M'effacer pour mieux renaître de mes cendres.Affolée, morte de peur, je saisis ce qu'il va mettre toute fin à mes empreintes et vient en deviser le bouchon. La voiture se fait asperger d'essence de mes propres mains. C'est si facile, enfin de compte.
Qu'on en finisse.
En calant le sac de sport sur mon épaule, mes émotions se tuent peu à peu et me vient un moment de recueillement. Une sorte de méditation, comme si la personne que j'étais avant de venir s'échouer ici s'en allait doucement.
Je m'entends craquer cette allumette en reculant. Ce bruit qui est le début d'un commencement. Et sans trop réfléchir d'avantage, la balance vers ce qui deviendra un tas de ferraille calciné.
J'observe l'automobile s'embraser et ferme les yeux pour réciter chaque nom a qui je dis adieu.
Au revoir maman, au revoir papa, au revoir Emily, au revoir mes si chers amis...
Et... adieu Angèle Dumas.
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Attention, je n'ai pas encore l'habitude d'écrire à la première personne.
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𝑶𝒖𝒊, 𝒋𝒆 𝒍𝒆 𝒗𝒆𝒖𝒙 !
RomanceJ'ai presque tout pour être heureuse. Une jolie petite maison perdue dans un coin de la Normandie. Ma chienne bouledogue Myrte que j'aime au plus profond de mon cœur et un super boulot en tant que hôtesse d'accueil dans un petit hôtel. Le meilleur...