Portrait nocturne (Edelgard x FByleth)

Le crépitement du feu émettait de temps à autre des bruits magistraux qui brisaient le silence. Les flammes de la cheminée venaient danser sur ma feuille à dessin que je regardais attentivement. Avec l'aide d'un crayon, j'affinai quelques traits et penchai ma tête sur le côté pour observer le professeur. Toujours allongée sur le lit, elle me regardait intensément.

ー Vous y arrivez ? me demanda-t-elle alors que je retournais derrière le chevalet.

ー J'ai du mal, avouai-je. Le dessin est toujours un exercice difficile pour moi.

ー Votre dernier portrait était pourtant ressemblant.

ー Non... Il ne rendait pas honneur à votre beauté.

Ma remarque lui valut un rire charmant que j'accueillis avec plaisir. Je recommençai ensuite à faire glisser mon crayon sur le papier et le silence revint s'installer dans la chambre. C'était incroyablement reposant... et cela m'aida à me concentrer. J'aimais nos séances de portrait et sentir le regard du professeur posé sur moi me faisait toujours une drôle de sensation. Elle, elle se laissait dessiner des heures durant, sûrement car elle savait que cela me rendait heureuse.

ー Je n'arrive pas à faire vos yeux, dis-je en soupirant.

ー Persévérez, vous y parviendrez.

ー Je suis dessus depuis plusieurs minutes déjà...

Le professeur se mit à rire de nouveau.

ー Qu'ont-ils de si particulier ?

ー Ils sont d'un calme profond tout en étant animés par une magnifique étincelle. Ce mélange est si singulier... J'aimerais pouvoir le retranscrire sur le dessin.

À la fin de ma phrase, je la regardai une nouvelle fois et haussai soudain les sourcils ; je rougis faiblement une fois de retour devant ma feuille.

ー Byleth, si vous cherchez à me déconcentrer, sachez que cela ne marche pas.

Le professeur fit la moue : sans que je ne m'en aperçoive, elle m'avait découvert une de ses épaules.

J'esquissai tout à coup un trait qui me parut élégant et je m'en réjouis : je venais de réussir à dessiner un œil. Prête à m'attaquer au second, je lançai un autre regard à mon modèle et grattai la feuille. Je n'avais pas manqué de remarquer qu'elle avait dénudé sa deuxième épaule.

Au fur et à mesure que le dessin avançait et malgré mes remarques, le professeur me dévoilait lentement plusieurs parties de son corps. Elle commençait par ses bras, puis ses cuisses. J'essayais de répondre à ses avances par un regard imperturbable, mais elle n'arrêtait pas pour autant. En fait... J'avais beau prétendre le contraire, je commençais à entrer dans son jeu. Je sentais même que je rougissais de plus en plus. Il y avait comme une tension qui s'installait en moi quand je penchais la tête pour l'observer : je me demandais chaque fois comment j'allais la retrouver. Le professeur avait toujours eu le don de faire naître dans mon bas-ventre une chaleur perturbante, palpitante, voir même excitante. Je ne savais jamais ni comment la gérer, ni comment la refouler. Cette fois encore, elle gagna en puissance sans que je ne puisse l'en empêcher. Je commençai même à ressentir quelques frissons lorsque le professeur se mit à déboutonner sa chemise. Mes coups d'œil se firent de plus en plus furtifs à mesure que sa poitrine apparaissait devant moi.

ー Je n'ai pas l'intention de faire un nu de vous, finis-je par dire avec embarras.

L'idée... ne me paraissait pourtant pas si mauvaise.

ー Ce serait une première, fit le professeur d'une voix qui me parut sensuelle.

Elle joue avec moi. Interdite, je me mordis les lèvres pour ne pas paraître attirée par les courbes que j'apercevais de mieux en mieux. La gêne m'obligea finalement à fermer les yeux et je restai puérilement cachée derrière le chevalet.