Chapitre 3: L'origine

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Nous les avions enfin trouvés !

Trois champras se trouvaient en face de nous. En temps normal ces petites créatures me dégoutaient. Notamment car elles étaient parsemées de petites pustules, sur lesquelles poussaient des champignons verdâtres, et pour couronner le tout leur visage dissymétrique dégageait du dégout. En effet, les faces de ces bestioles étaient parsemées de poils ternes poussants n'importe comment. Sans parler de leur dentition, qui me donnait toujours des frissons dans le dos, elle ressemblait à un tiroir dans lequel on aurait balancé des couteaux de différentes tailles pour s'en débarrasser. Mais, pour une fois, je surmontais mon dégout, car je savais que Dultya en avait besoin.

Dans sa grande bonté, elle m'avait proposé de rester au village car elle connaissait mon avis sur ces créatures. Mais j'avais trop de fierté, et puis, l'idée de me séparer de mon mentor ne m'enchantait pas.

Elle prit la parole : « Arrête de rêvasser Zil' ! »

Je m'étais encore laissé distraire, et les champras étaient déjà en train de fuir. S'ils arrivaient à s'échapper, cela voudrait dire qu'on devrait en trouver d'autres... Et c'était hors de question de prendre le risque de tomber sur des champras avec plus de pustules et moins de poils !

Cette pensée me donna la motivation pour réagir plus vite. Je rassemblai mes mains, au niveau de ma cage thoracique, et me mis à faire des mouvements rapides et précis avec celles-ci. Tout en exécutant ces mouvements, je prononçais les incantations dans une langue ancienne que j'avais apprise avec l'aide de Dultya.

Puis, une fois arrivé à la fin de mes incantations, je prononçai : « Magie perdue, arc du temps. »

De la magie pure s'était formée au niveau de mes mains, et lorsque j'entamai le dernier mouvement du sort. C'est-à-dire, appuyer brutalement les paumes de mes mains sur le sol. Je sentis l'énergie s'échapper de mes mains vers le sol, comme si ce dernier était un prolongement de mon corps. Mais il fallait que je termine ma formule pour que le sort se réalise : « Stabilisation ! »

Je fis comprendre à Dultya que les champras étaient immobilisés : « A toi de jouer ! »

Elle ferma les yeux, sans doute pour se concentrer. Je vis ses lèvres bouger silencieusement, et après quelques secondes une énergie se dégagea d'elle. Ses cheveux frémissaient d'ailleurs à cause de l'énergie dégagée par son corps.

Soudainement, sans prévenir et sous mon regard fasciné, elle hurla : « Lames des ombres »

Elle accompagna son cri de mouvements de mains vers les créatures. A chaque mouvement, des vagues arrondies se dégageaient de ses mains pour se diriger vers les champras. Ceux-ci se firent découper avec une précision exemplaire.

J'étais resté bouche bée, je ne l'avais jamais vu utiliser ce sort. Après quelques secondes à remettre tous les mots qui se baladaient dans mon esprit en place, je formai une phrase : « Pourquoi tu as utilisé un tel sort ? Tu aurais pu juste utiliser tes rayons. »

Elle leva les yeux au ciel : « Réfléchis un peu ! Je dois garder les champignons intacts pour mes recherches !»

Les pustules des chrampas avaient explosé à leur mort, libérant ainsi un liquide ocre qui dégoulinait le long des poils. Je dus me concentrer pour que mon déjeuner reste à sa place. L'avantage, c'est que les champignons étaient désormais facilement accessibles !

J'ai finalement décidé de détourner le regard. J'ai porté toute mon attention sur Dultya, j'adorais l'admirer. Elle s'était agenouillée pour récupérer les champignons. Cette femme me subjuguait, elle savait faire preuve de professionnalisme ou de douceur selon le moment adéquat. De là ou j'étais, je pouvais admirer ses cheveux blonds qui ondulaient jusqu'au bas de ses épaules.

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