Partie [7]

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Bruit d'ensemble*

PROFESSEUR : Il y a une chose que je n'arrive pas à saisir avec vous, vous semblez être quelqu'un d'assez intelligent, vos résultats en témoignent pourtant vous avez autant de présence qu'une mante religieuse dans une salle de cinéma. Ce que je veux dire par là c'est que à chaque fois que vous prenez la parole c'est pour dire quelque chose de pertinent sinon pas vous êtes quasiment invisible. Néanmoins vous avez un incroyable esprit de corps on a l'impression que votre groupe de travail agit selon votre rythme alors que c'est un travail d'équipe. Vous êtes apprécié par vos camarades mais pourtant vous ne daignez même pas passer un peu de temps avec eux. Vous êtes capable de faire de grandes choses mon garçon, si et seulement si vous vous ouvrez un temps soit peu aux autres.

MOI : Merci professeur, j'essaierai.

***

ELLE : De grandes choses en effet, je suis d'accord avec lui.

MOI : Qu'est-ce que tu fais là toi ?

ELLE : Rien, j'étais juste de passage et j'ai tout entendu. Un incroyable esprit de corps (imite t-elle la voix du professeur), on a l'impression que votre groupe travail à votre rythme alors que c'est un travail d'équipe. Tu m'as caché que tu savais bosser en équipe.

MOI : À vrai dire, ce n'était pas un travail d'équipe.

ELLE : Comment ça ?

MOI : N'ayant aucune confiance en eux, j'ai fait la quasi totalité de tout le travail.

ELLE : Comment ça, explique ?!

MOI : l'Homo sapiens est une créature fascinante, si tenté qu'on lui laisse penser qu'il a pu apporter une pierre à l'édifice, il se sent incroyablement bien. Maintenant si tu lui fais penser que tout vient de lui et que tu te rabaisse devant lui tel un esclave en pleine Égypte pharaonique. Il devient aussi manipulable qu'un chiot qui veut sa ba-balle.

ELLE : Mais pourtant ils ont défendu votre travail, donc ils ne sont pas si peu évolué que tu le penses.

MOI : C'est tellement mignon de voir à quel point tu te trompes. Donne à un singe une banane et il trouvera un moyen de la dépecer. Donne à des étudiants un travail déjà fait et ils trouveront le moyen de s'en attribuer le mérite. En plus après ils sont satisfait, le prof est satisfait, nos résultats sont satisfaisant et tout le monde est content.

ELLE : Toi aussi tu l'es ?

MOI : J'imagine que oui.

ELLE : D'accord, je ne vais pas insister plus longtemps. Au faite, tu viendras avec ta classe pour la sortie communautaire ?

MOI : Je ne sais pas trop, tu y seras toi ?

ELLE : Bien-sûr !!! Je ne suis jamais sortie de la ville. En plus visité une île qui fait office de seul lieu touristique et culturel s'annonce comme étant une expérience enrichissante, je suis tout excité.

MOI : Ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée après tout.

ELLE : Génial en plus je profiterai de ce super week-end d'intégration pour te présenter Steven.

MOI : Steven ?

ELLE : Oui Steven mon petit ami.

MOI : Ah il sera là lui aussi ?

ELLE : Euh oui, drôle de question.

MOI : Hum je serais sûrement de trop, alors je ne viendrais peut-être pas. En plus j'ai certaines petites choses à finaliser chez moi.

ELLE : Mais non pourquoi ? Est-ce qu'il y a un problème ?

MOI : Pas le moins du monde... Enfin bref, on est devant ta salle et il me semble que ton professeur y est déjà.

ELLE : Je ne comprends pas, tu as dit que ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée et bim je te parle de mon petit ami et tu te rétracte. Je veux savoir pourquoi ?

PROFESSEUR : Mademoiselle vous vous décidez à entrer où nous devons vous attendre ?

ELLE : Désolé monsieur, j'arrive tout de suite. Cette conversation n'est pas terminée, j'attends une raison valable.

MOI : ...

DE ELLE À MOI [...]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant