S'il te plaît.

Mon cher Gon

J'entends les rails du train crier sous mon siège, il fait sombre dehors et les étoiles surplombent le ciel accompagné d'un léger croissant de lune.
Aruka est endormie, la tête posée sur mes cuisses, cela fait plusieurs heures déjà. Depuis plusieurs jours je peine à trouver le sommeil, voir à dormir tout court. Je ressasse le passé, le mien, celui d'Aruka, et le tien, ou même le nôtre, Gon. Sais-tu à quel point je t'en suis reconnaissant? Jamais je ne t'ai parlé de ce que je ressens, même si j'ai déjà essayé, mais jamais tu le sauras car parler de mes sentiments et de mes attachements sont des choses que je n'ai jamais faites. Aruka et moi avons décidé de partir, partir voyager pour découvrir les endroits que nous avons vus seulement en rêve, nous avons trop longtemps été enfermé dans un endroit que l'on connaît beaucoup trop bien: la demeure Zoldyck, elle en a plus souffert que moi d'ailleurs. J'ai envie de renier mon nom mais tellement de choses me prouvent que je ne dois pas le faire, de plus ce nom me relie à Aruka et je veux qu'elle se sente au plus près de moi. Cela fait plusieurs semaines que Nanika n'est pas venue, j'en suis soulagé pour le monde qui nous entoure. J'aurais aimé que tu viennes avec nous. Dis-moi Gon, penses-tu encore à nous? Car moi, je n'arrive pas à me défaire de ton emprise. Tu as été tellement gentil avec moi, d'ailleurs cela me parut bizarre au début, la confiance envers les autres est quelque chose de si compliqué à construire mais dès notre rencontre tu m'as fait découvrir des sensations que je n'avais encore jamais ressenties. Aucune personne n'a jamais pris le temps de s'inquiéter pour moi, comme toi tu le faisais, personne n'avait encore pris le temps de devenir mon ami, avant toi. Je me suis senti nul de nombreuses fois. Je me suis demandé si je méritais quelqu'un comme toi, j'avais fait tant de mal auparavant. Pourtant tu as toujours cru en moi. Gon, tu es.. tu es toi. Je pense que de passer l'examen Hunter a été le choix le plus beau que j'ai pu prendre. Depuis mon plus jeune âge, je vis dans un monde entouré de sangs, de cris et de larmes, je pensai réellement que cela était normal, tout se détruisait petit à petit en moi mais je ne remarquai rien. Les sentiments étaient un luxe que je ne pouvais m'offrir. Puis tu es arrivé, avec ton sourire et ta volonté. Tu m'as sauvé, avec Kurapika et Leolio, lorsque que j'étais enfermé chez ma famille tordue. Lors de notre passage à la tour céleste, nous avons évolué. Nous avons réussi le jeu de ton père. Mais sache que, suite à la rencontre avec les fourmis chimères, t'avoir vu blessé comme tu l'étais m'a fait terriblement mal. Toi qui es si innocent et loyal. J'étais prêt à tout pour te sauver, vraiment à tout. Je ne regrette rien, aucun moment, aucune paroles. J'espère que tu as pu discuter avec ton père aussi longtemps que tu l'as souhaité. J'espère que tu sais à quel point ta présence fait du bien au monde. Tu m'as sauvé, d'une manière ou d'une autre. Car si je ne t'aurai pas rencontré, je sais pertinemment ce que je serai devenu; un assassin ayant perdu toute émotion. Ou dans une autre dimension, j'aurai eu la force de m'enlever la vie. Donc oui tu m'as sauvé.
Tu m'as aidé à me rendre compte que ma vie était un cauchemar, que ma famille était tout sauf normal. Je suis sorti de tout ça grâce à toi. Tu es le frère que je n'ai jamais eu le chance d'avoir, en faisant abstraction de mes frères de sang. J'ai envie de te parler de tout et de rien, de passer du temps avec toi, à rien faire ou à vivre de nouvelles aventures, comme tu préfères. J'ai l'impression d'avoir encore tant de chose à découvrir chez toi, tant de chose à parcourir avec toi, j'ai peur que tout cela s'arrête. Peut-être était-ce un rêve? Si c'est le cas j'espère ne jamais me réveiller. Tu es si précieux, aucun mot ne peut réellement décrire ce que je vois en toi. L'avenir te réserve tant de choses. J'aurais aimé vivre tout ça avec toi, mais le monde en a décidé ainsi, c'était comme quelque chose d'écrit, nous en avons pas parlé, nous nous sommes quittés, tout simplement. J'ai si peur, peur de te perdre, que ce soit maintenant ou dans 10 ans. Pourtant tu es Gon, mais le fait de ne pas être auprès de toi me terrifie.
Je n'ai pas pleuré quand nous nous sommes quittés, tu sais. Parce que je sais que ce n'est pas fini. Je sais que notre histoire vient à peine de commencer, n'est-ce pas? Dans ce cas, j'ai vraiment hâte de lire la suite. Prends soin de toi en attendant, s'il te plaît.