L'homme qui m'a permis de vivre

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Le match continuait. Mais sans moi. Après la crise de nerf que je venais de passer dans les vestiaires, j'avais tellement honte que je n'arrivais même plus à penser correctement. Je ne savais pas quoi faire. Mon devoir de joueuse serait de revenir m'asseoir sue le banc et attendre calmement la fin du match. Et pourtant.. Je n'ai qu'une envie c'est de rentrer à l'auberge, de me glisser sous les draps et de dormir des heures d'affilée pour ne plus penser à ça.
Mais alors que j'étais dans les vestiaires, Sylvia assise à côté de moi silencieuse, regardais mes mains qu'elle avait soigné. Et pour cela, je devais de lui dire..

- Merci.

Les yeux de la jeune fille se tournèrent vers moi. Elle me regarde avec un peu de tristesse dans les yeux, je peux le sentir. Je ne sais d'ailleurs que dire à ce propos, j'aimerais être capable d'expliquer tout ça. Mais je crois que je n'en suis simplement pas capable.

- Noah.. Je t'ai vu regardé Erik. Ce n'est pas en le regardant que tu arriveras à le rattraper. Enfin..

- Sylvia.. Comment veux-tu que je rattrape quelqu'un loin devant moi ? C'est impossible.

Cela sonnait comme un abandon, peut-être était-il temps que j'admette qu'il y a toujours bien meilleur que soi. Même cela avait toujours été difficile pour moi d'imaginer cela, depuis que les débuts de l'Académie Alius on nous avait rentré dans la tête que nous étions les meilleurs, alors non seulement on s'est fait battre, mais en plus j'ai perdu ma seule chose qui avait donné de l'importance à ma vie. C'est probablement ça qui a forgé qui je suis, changer est une chose compliqué dont peut de gens sont capable. Et je crois bien que malgré tous les efforts du monde je n'en serais pas capable.

Sylvia n'a rien dit à mes mots, comme si elle ne savait plus quoi dire pour essayer de me remonter le moral. Et alors que je suis toujours assise dans les vestiaires, les yeux fixés vers le sol, Sylvia finit par se lever. Je la sens me lancer un regard inquiet avant qu'elle ne quitte les vestiaires, me laissant de nouveau seule.
Que devrais-je faire moi maintenant ? C'est impossible pour moi de continuer comme ça, il faut être réaliste, même le coach l'a dit.

Je serre les dents, il est difficile d'admettre qu'ils ont tous raison, je déteste devoir l'admettre. Cela me montre encore une fois que je ne fais que me tromper, je reproduis les mêmes erreurs encore et encore.
Je suis irrécupérable.

~

Soudain, alors que le match se poursuivait, et que cela faisait plusieurs longues minutes que je me lamentais sur mon sors dans les vestiaires, la porte de celle-ci s'ouvre. Mes yeux se portent sur la personne qui, sans dire un mot, vient s'asseoir à mes côtés.

- Noah.
Dit-il d'une voix calme.
Qu'est-ce que tu fais ici toutes seules ? Tu aurais déjà pu revenir sur le terrain.

À ses mots, les yeux que je tenais baissés depuis plusieurs minutes viennent rencontrer ceux de cette personne. Nous échangeons un regard. Je sens soudain comme une pression m'envahir, j'ai du mal à soutenir son regard, c'est pourquoi je finis par détourner mon visage, revenant fixer le sol.

- Je te comprends. Ce n'est jamais facile de vivre ce que tu as vécu. C'est normal après tous de douter autant quand on a eu la vie que tu as eu. Mais comme tu le sais déjà, c'est ce qui t'enfonce encore plus, Noah.

Ses mots, je les ai entendu encore, encore et encore. Ils ne font que se répéter, tous autant qu'ils sont. Je sais. Je n'arrive simplement pas à changer cela. Le problème c'est moi, je suis le problème dans toute cette histoire. Quelque chose ne va pas et mon monde entier s'écroule, comme si le pauvre petit pilier sui soutenait tout ça était trop fragile, à la moindre charge en plus, il se brise en mille morceau.

- Arrêtez ça ! Je le sais. Tout le monde me le dit et j'en ai plus que marre. Je rentre à l'auberge. Débrouillez vous sans moi pour le match, ça sera toujours mieux.

Énervée, je me lève rapidement avant d'ouvrir mon casier contenant mon sac ainsi que mes affaires. Je les attrape et me dirige vers la sortie sans pour autant me retourner et poser les yeux sue cet homme, se tenant là. Sans dire un mot de plus, je laisse seul le coach Travis.

Marchant dans les couloirs, mon maillot toujours sur le dos, je sais que je devrais faire demi-tour, et pourtant ma stupide fierté m'en empêche. Mes nerfs sont à vif, je n'ai aucune envie que cela s'aggrave encore. Toutes ces situations, tous ces doutes, ça commence réellement à me donner envie d'arrêter de jouer.

~

Seule, je me suis assise sur un banc dans un parc non loin du stade dans lequel se poursuit le match. De là ou je suis, je peux entendre les cris des supporters. Les yeux fixées sur mon sac, je ne fais attention à rien autour de moi. Rien ni personne.
Je ne devrais pas pleurer, alors pourquoi mes yeux se remplissent de larme ? Je les sens couler le long de mes pommettes maintenant.

Néanmoins, des bruits de pas viennent me perturber. Je les entends se rapprocher à une vitesse incroyable jusqu'à s'arrêter à quelques centimètres devant moi. Je peux voir les chaussures blanches de cet homme..
Relevant alors la tête pour voir de qui il s'agit, je me fige en découvrant son identité.

- Allons Noah.

Cet homme s'assoit à mes côtés, croisant ses jambes avec toujours autant de classe qu'avant.

- Monsieur Dark.

- Ce n'est plus mon nom désormais. Appelle moi Monsieur D.

Fronçant les sourcils, sans pour autant le regarder, mes yeux fixent toujours mon sac. Mes mains serrent un peu plus fort les lanières de celui-ci.

- Vous appelez par votre prénom serait plus juste après tout ce que vous avez fait pour moi, non ?

Je peux l'entendre ricaner, comme si cela semblait marrant, alors qu'il n'y avait rien d'amusant dans ce que j'ai dis. Un soupire s'échappe de sa bouche alors qu'il vient remettre ses lunettes en place.

- Ne me reproche pas ce que j'ai fais Noah. On s'est tous trompés de route un moment, on a tous menti, pour de bonne ou de mauvaises raisons.

- Et c'est pour ça maintenant que vous avez pris la direction de l'équipe d'Orphée ? En les renvoyant tous au départ pour les remplacer ?

- Ce n'était pas la meilleure chose à faire, mais je n'avais pas constaté leur talent à ce moment.

Un silence s'installe alors entre nous deux. Cet homme, c'est lui qui m'a sauvé, incontestablement je lui dois tout. La vie que j'ai aujourd'hui, ma passion pour le foot, c'est lui qui l'a alimenté quand j'étais à l'hôpital étant petite. Alors pourquoi aujourd'hui je suis si gênée en sa présence.

- Pourquoi pleures-tu Noah ?

Je ne lui donne aucune réponse, il n'avait pas besoin de savoir ce qui pouvait me mettre dans cet état. Je n'avais pas vraiment envie qu'il sache. Je me sentais gênée de lui parler à lui..
Cependant, il comprit rapidement qu'il n'aurait aucune réponse. C'est pour cela qu'il mit l'un de ses bras sur mes épaules et m'attira vers lui pour me prendre dans ses bras comme l'aurait fait un père, probablement.

- Tu n'es pas obligé de me dire, mais tu restes comme ma fille pour moi.

Ma main droite vient serrer sa veste de costume blanche. Sans comprendre ce qu'il m'arrivait, je me suis lise à pleurer comme un bébé dans ses bras, et cela durant plusieurs longues minutes. C'était comme un poids qui tenait sur mes épaules depuis longtemps, un poids dont je n'ai jamais su me débarrasser.
Sans pour autant lui expliquer quoi ce soit, il a prit le temps de m'enlacer comme l'aurait fait un père durant toutes ces minutes. Je me suis sentis bien, comme rassurée qu'il y est quelqu'un pour me prendre dans ses bras à ce moment.
Bizarrement, c'est presque comme si j'avais eu besoin de sa présence. Il avait été laissé au bon moment et avait su faire ce qu'il fallait. Malgré qu'il est fait des erreurs, je continuerais de l'apprécier à sa juste valeur.
Ray Dark est et sera toujours, l'homme qui m'a permis de vivre.

Ombre de toi - Inazuma ElevenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant